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Google Assistant est bien plus intelligent que Siri … mais bien moins qu’un enfant de six ans

Une équipe de chercheurs a testé les intelligences artificielles de Google, Microsoft, Apple ou encore Baidu. Si Google Assistant s’en sort mieux que les autres, ses résultats restent très en-dessous de ceux des humains.

Les géants de la Tech se livrent une guerre sans merci pour imposer leur assistant intelligent au sein d’un maximum de terminaux et d’objets connectés. Alors qu’Amazon a fait alliance avec Microsoft pour rendre interopérables Alexa et Cortana, Google et Apple continuent de faire cavaliers seuls, misant chacun sur le parc d’utilisateurs de leur OS mobile.  Une équipe de chercheurs de l’Université de Cornell a justement comparé leurs performances avec une méthode un peu iconoclaste : elle a décidé de tester leur quotient intellectuel !

Google devant Apple

Une cinquantaine de programmes d’intelligence artificielle ont donc été passés au crible, allant du moteur de recherche comme Bing à l’assistant intelligent comme Siri. Et c’est Google Assistant qui s’en est le mieux sorti. Il obtient un quotient intellectuel de 47,28. Il se classe ainsi loin devant Siri et son score de seulement 23,94.

Le QI des intelligences artificielles testées par l'Université de Cornell en 2016.
Université de Cornell. – Le QI des intelligences artificielles testées par l’Université de Cornell en 2016.

Toutefois, ces résultats restent faibles par rapport aux performances d’un humain. Ainsi, Google Assistant n’atteint pas le niveau d’intelligence d’un enfant de six ans qui se situe à 55,5. Ce qui n’a cependant rien de surprenant.

Les intelligences artificielles sont très spécialisées

Rappelons que ces programmes ont pour fonction d’effectuer certaines tâches au service de leurs utilisateurs. Ce ne sont que de simples applications tirées d’intelligences artificielles beaucoup plus évoluées et capables, elles, d’apprentissage. C’est le cas, par exemple du réseau neuronal Google Brain dont les résultats ont enrichi aussi bien les recommandations de YouTube que la recherche de photos de Google +.
Bien que très puissantes, ces supers IA sont conçues pour acquérir des capacités très spécialisées. Comme reconnaître une plage dans une photo, par exemple. Elles n’ont pas été développées pour atteindre le niveau d’une intelligence artificielle générale, seuil pour l’heure inaccessible. La comparaison effectuée par l’Université de Cornell avec l’homme trouve donc là toutes ses limites.

Pour mener cette étude, l’équipe de chercheurs a d’abord cherché à définir ce qu’est un système d’intelligence artificielle en établissant un modèle standard. Il a fallu ensuite élaborer une grille d’évaluation avec une quinzaine de tests – dont on ne connaît pas les détails – et des critères de classement par niveaux. Le tout pour comparer le quotient intellectuel des intelligences artificielles et celui de l’homme afin d’établir un classement avec sept niveaux.

L’homme est encore supérieur à la machine grâce à sa créativité

Dans le premier niveau, la machine est limitée par son incapacité à échanger des informations avec un humain. Dans le deuxième, elle est douée d’interaction mais ne peut apprendre ou générer de nouvelles connaissances. C’est le cas de la plupart des réfrigérateurs ou des téléviseurs dits intelligents.
Une faculté d’apprentissage que possèdent, en revanche, les assistants de type Siri, Echo ou Cortana qui équipent smartphones, ordinateurs ou objets connectés et se trouvent pour cette raison dans une troisième catégorie. Tout comme AlphaGo. Ce dernier a beau avoir battu le champion mondial de Go, il n’est pas en mesure de partager son savoir via un réseau. Contrairement au programme RobotEarth dont le but est de faire communiquer des robots entre eux pour apprendre les uns des autres. Ce qui correspond au stade quatre du classement établi par les scientifiques de Cornell.

Quant à nous, humains, nous disposons encore d’une certaine marge en nous situant au niveau 7. Ce qui nous distingue des machines, c’est notre capacité à créer et maîtriser des connaissances, ainsi qu’à innover en permanence. Mais pour combien de temps ? De nombreuses personnalités s’inquiètent des progrès rapides des chercheurs dans ce domaine et craignent que l’homme soit un jour supplanté par les machines.

Stephen Hawking, Bill Gates ou encore Steve Wozniak appellent même à une régulation de l’intelligence artificielle. « C’est la plus grande menace pour notre civilisation », déclarait encore cet été l’entrepreneur Elon Musk lors d’une réunion des gouverneurs américains.

Source :
Intelligence Quotient and Intelligence Grade of Artificial Intelligence

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Amélie Charnay