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Gigabit Ethernet : une réponse à l’augmentation du trafic de données

Administration plus simple, infrastructures et applications compatibles, le Gigabit Ethernet arrive à maturité.

Poussé par une demande de bande passante toujours plus forte, l’Ethernet à 1 Gbit/s représente déjà un quart des ventes de commutateurs (voir schéma). “Entre une application sur grand système et son équivalent client-serveur, le volume de transactions généré a été multiplié par mille”, constate Olivier Bernier, directeur technique de Madge France, pour qui le Gigabit Ethernet fait désormais partie des technologies de transport indispensables. Mais, de l’aveu même des constructeurs, les déploiements massifs d’équipements Gigabit sont à venir. “Les interfaces fibre optique sont un frein, explique Agnès Chabrier, directrice marketing de 3Com France. Nous pensons que l’adoption plus large du Gigabit Ethernet dans l’entreprise viendra avec les solutions sur paires de fils de cuivre.”

Dimensionner la bande passante

Le mouvement, qui touche déjà les grandes entreprises, pourrait concerner massivement les PME dès le début de l’année prochaine. “Encore faut-il que les infrastructures de câblage suivent, avertit Damien Gabard, architecte de réseau chez Interdata. Aujourd’hui, la grande majorité des câbles de réseaux en France offrent une résistance de 120 ohms, alors que la norme Gigabit Ethernet spécifie des câbles de 100 ohms. Pour moi, la majorité des entreprises est encore loin d’être prête.” Mêmes incertitudes quant aux résultats effectifs : lors d’un banc d’essai consacré aux adaptateurs Gigabit Ethernet, le laboratoire de DM&R a constaté que les performances réelles (600 Mbit/s) ne correspondaient pas au débit théorique (1 Gbit/s). La promesse de puissance du Gigabit Ethernet est également synonyme de simplification de l’infrastructure, grâce à la réduction du nombre de commutateurs de dorsale. “Il faut dimensionner la bande passante pour éviter d’avoir recours à des artifices d’optimisation”, préconise Pierre-Christian Selle, directeur informatique d’Autoliv. Allant à l’encontre du besoin de simplicité des utilisateurs, les constructeurs ont jusqu’à présent répondu par toujours plus de complexité. C’en est bientôt fini. Une nouvelle génération de commutateurs (administrables ou non), beaucoup plus simples, a déjà commencé à voir le jour. “Pour une PME de 50 postes de travail et partageant de grosses images, c’est un mauvais conseil que de l’orienter vers un commutateur Gigabit Ethernet administrable offrant des fonctions IP avancées”, affirme Gérard Témin, qui se dit convaincu que le Gigabit Ethernet non administrable s’imposera à court terme face à des solutions plus complexes. Malgré les apparences, les directions informatiques ne sont pas encore convaincues sur ce point. “Face au Gigabit Ethernet, les administrateurs devront revoir à la baisse leur ambition de ma”triser tous les détails.

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PAUL PHILIPON-DOLLET