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GfK : le marché des produits high tech attend son sauveur, les objets connectés

Le cabinet d’analyses GfK vient de produire son rapport annuel sur l’état du marché des biens techniques. La France marque le pas, malgré quelques bonnes surprises, et se tend tout entière vers un avenir meilleur incarné par les objets connectés.

Quinze milliards d’euros. Quinze virgule un, pour être précis. C’est le chiffre d’affaires des biens techniques générés en France en 2014, contre 15,5 milliards d’euros en 2013, soit une baisse de 2,5%. Si l’Hexagone fait figure de « mauvais élève » au niveau européen, en partie à cause de l’effet conjecturel, explique Julien Jolivet de GfK, des pays comme l’Espagne et la Grèce qui étaient « nettement dans le rouge l’an passé, montrent qu’un rebond est possible à court terme ». L’Espagne affiche en effet une progression de 3% du chiffre d’affaires sur les ventes de biens techniques.
En France, l’électronique grand public souffre, avec une baisse de 180 millions d’euros de son chiffre d’affaire en 2014, la photo pointe à moins 209 millions d’euros, tandis que la section IT (PC, imprimantes, etc.) glisse de 340 millions d’euros par rapport aux chiffres d’affaires 2013. Le secteur de la téléphonie, malgré une croissance de 340 millions, n’arrive pas à compenser les baisses des autres secteurs.

Vers un rebond avec Windows 10, mais pas pour les tablettes

Si le secteur de la photographie est frappé de plein de fouet, avec une baisse de 25% en un an après avoir résisté vaillamment, tout n’est pas sombre pour autant. Le marché des équipements IT nomades a stagné en 2014 mais les portables devraient connaître une légère croissance en 2015. Notamment grâce à l’arrivée de « Windows 10, qui sera un véritable moteur », avance Matthieu Cortesse, analyste chez GfK. D’autant que le facteur de forme des tablet PC, réapparu avec Windows 8, « doit confirmer son potentiel », même si les volumes générés sont encore faibles, continue-t-il.
En revanche, la tablette, qui est le deuxième produit le plus vendu ces quinze dernières années avec 18 millions d’unités en France, s’est effondrée au cours du second semestre 2014 et devrait seulement ralentir sa baisse à 5,5 millions de tablettes en 2015, contre 6,2 millions en 2014, pour se stabiliser ensuite à 3 ou 4 millions d’unités par an, prévoit Tristan Brochet. Le miracle des tablettes est en passe d’être normalisé.

GfK tient d’ailleurs à mettre en avant certains points préoccupants concernant ce type de produits. « Plus d’un tiers des tablettes vendues le sont à moins de 100 euros, contre 24% en 2013 », remarque Tristan Brochet. Avec des tablettes vendues à partir de 39 euros, l’achat est compulsif et non plus réfléchi, mais fait la part belle à des acteurs inconnus, environ 41% des ventes totales. Même si Apple et Samsung conservent la main avec 44% des ventes en 2014.

Les smartphones au cœur du progrès

L’institut GfK note également une accélération de l’évolution provoquée par l’arrivée de Free Mobile sur le marché des opérateurs mobiles. Ainsi, les ventes de smartphones dans les grandes surfaces alimentaires sont en hausse de 29%, ce qui traduit une banalisation de l’achat de ce type de produit. D’ailleurs 50% de la population française est désormais équipée d’un smartphone, ce qui laisse encore une « belle marge de progression », note Julien Jolivet.

Et ce taux de pénétration pourrait aider à ouvrir tout grand les portes d’un nouvel eldorado, les objets connectés, car le smartphone sera au centre de ce nouvel écosystème, explique GfK.
En 2014, ce nouveau marché a représenté 150 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit deux fois plus qu’en 2013. Un chiffre encore faible par rapport au chiffre global que représentent les bien techniques, mais les analystes de GfK se montrent confiants dans l’avenir de ces appareils, qui devrait être porté, dans une premier temps, par le wearable. Ce sont pas moins de 640 000 montres et bracelets connectés qui se sont écoulés en France en 2014. Une première année satisfaisante, estime GfK. Au point d’ailleurs de pronostiquer que deux milliards d’objets connectés devraient être écoulés entre 2015 et 2020 en France uniquement. Car, les Français ont une approche « très rationnelle » de ces produits, qui doivent leur simplifier pour autant, même « s’il y a une place pour l’émerveillement », note Julien Jolivet. Et justement ces produits « tiennent leurs promesses et créent un cercle vertueux », analyse GfK.

Un Eldorado omniprésent

Vertueux pour les utilisateurs, en leur permettant des économies d’énergie – « 2015 sera l’an I de la maison intelligente » pour GfK –  ou en les aidant à mener une vie plus saine, les objets connectés auront également un fort impact sur la chaîne de distribution. Et le cabinet imagine déjà que 40% du chiffre d’affaires de ce nouveau marché pourraient être glanés par de nouveaux acteurs dans la distribution de biens techniques. Ainsi, les quelques 20 000 pharmacies, 2 000 magasins de bricolage, 3 000 jardineries ou encore 1 500 magasins de sport aux quatre coins de la France pourraient entrer dans la danse et accroître la facilité avec lesquels les objets connectés pourraient se glisser dans notre quotidien.

Avant de toucher au but, ces produits devront s’adapter à toutes les tranches d’âge et à tous les utilisateurs mais auront également besoin de garantir un niveau de qualité et de sécurité suffisant pour que la ruée vers l’or ne se transforme pas en cauchemar. On imagine difficilement ce que pourraient donner 2 milliards d’objets connectés mal sécurisés…

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Pierre Fontaine