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Gérer la complexité d’un projet high-tech à intervenants multiples

La Fifa (Fédération internationale de football association) contrôle de près la construction du système d’information de la Coupe du monde. Une gestion de projet complexe qui compose avec la multiplicité des sous-traitants ainsi qu’avec la double organisation nationale.

Dans un projet d’envergure, placé sous la loupe des médias mondiaux durant un mois, les technologies de l’information préféreraient rester discrètes. Ce serait alors le gage d’un bon fonctionnement de l’ensemble… On se remémore, en effet, les incidents techniques survenus lors des premiers jours des jeux Olympiques d’Atlanta, en 1996, empêchant la fourniture des résultats sous la forme électronique. Les retombées médiatiques défavorables avaient alors rejailli sur IBM, intégrateur de systèmes informatiques officiel de cette manifestation.

La Fifa a repris les choses en main

En 2002, un contrat a été signé avec un prestataire qui joue le rôle d’intégrateur de systèmes global, mais dont le nom, pour des raisons de marketing (lire l’encadré), ne nous a pas été donné par la Fifa. En enquêtant, nous l’avons découvert : il s’agit de SchlumbergerSema, qui est aussi partenaire informatique des JO 2002, 2004, 2006 et 2008.Pour cette Coupe du monde, organisée par la Fifa, la gestion du projet est différente de celle qui a prévalu, en 1998, en France. La Fédération internationale a repris les choses en main : elle assure pleinement la responsabilité du projet. Celle-ci incombe à Gérard Gouillou, directeur des projets technologies de l’information. Un homme d’expérience, qui a dirigé le projet informatique de la Coupe du monde 1998 pour le compte d’EDS, chargé de l’intégration de systèmes pour cet événement.Une de ses missions centrales est la supervision des activités des partenaires et des sous-traitants, qui sont multiples, sur fond de défi supplémentaire représenté par l’organisation duale entre Corée du Sud et Japon. Une structure complexe de gestion et de suivi du projet supervise le déroulement des opérations.L’ensemble est piloté par une structure constituée des directions informatiques de chacun des comités d’organisation (Kowoc, pour la Corée ; et Jawoc, pour le Japon), d’un représentant de la Fifa, d’un représentant du Global System Integrator, et de l’équipe Program Management. Cette équipe, confiée à un cabinet international de consultants, se charge de la gestion des ressources et du risque, de la relation avec les partenaires, et de la communication.Au niveau de l’architecture générale du système d’information, deux centres informatiques ont été établis, sous la responsabilité de l’intégrateur global, par deux intégrateurs locaux, dans chacun des deux pays.

Un projet piloté par une structure commune

Le réseau de télécoms est mis en place, dans chaque pays, avec les opérateurs retenus (réseau ATM pour NTT, au Japon ; et Frame Relay pour KT, en Corée). La partie résultats sportifs, incrustations graphiques et système d’information des commentateurs est bâtie en commun avec le “diffuseur hôte”, HBS ; DelTa Tre, une société spécialisée ; et Un Monde Parfait, une entreprise d’origine française qui conçoit la partie graphique des incrustations.

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Frédéric Bergé