Passer au contenu

Géoportail ne veut plus vivre dans l’ombre de Google

Le service de cartographie de l’IGN s’enrichit sans cesse de nouvelles données. Il souhaite favoriser leur utilisation auprès du grand public et des entreprises grâce à la création d’applications.

Quatre ans après le lancement du Géoportail, l’Institut géographique national (IGN) continue de l’enrichir. Mais depuis la refonte du moteur de navigation et l’intégration de la 3D en 2007, il procède par touches légères.

Le portail vient notamment d’ajouter les cartes du patrimoine naturel. Elles recensent les sites où la faune et la flore font l’objet de mesures de protection : réserves naturelles, parcs nationaux, emprises du Conservatoire du littoral apparaissent sous forme d’aplats colorés.

Des photographies aériennes, réalisées entre 1998 et 2004, sont elles aussi progressivement intégrées au fond iconographique. « Elles permettent de voir l’évolution au fil des ans d’un quartier ou d’un paysage. Nous sommes les seuls à prendre en compte la dimension de la temporalité », explique Patrick Leboeuf, chef de projet du Géoportail.

Le portail propose aussi de découvrir le tracé de la crue de la Seine de 1910, et d’afficher les noms des rues et les adresses postales sur les vues à fort grossissement.

Soumis à la trop forte concurrence de Google

Ces nouveautés viennent s’ajouter à une palette d’informations géographiques déjà riches. L’internaute peut y consulter des cartes (la précision peut aller jusqu’au 1:25 000), le cadastre, découvrir le relief terrestre en 3D, des photographies aériennes, les limites administratives, le réseau hydrographique et celui des transports, etc. Grâce à un système de couches (57 au total !), dont l’opacité peut être modifiée à volonté, il est possible d’afficher ces informations simultanément sur un même fond de carte.

Malgré cette indéniable richesse, Géoportail se plaint d’un déficit de notoriété. Le site accueille chaque année 12 millions de visiteurs, mais ce n’est pas suffisant. « Le portail n’est pas assez connu, ou tout du moins ses potentialités, déplore Patrice Parisé, directeur de l’IGN. Il souffre même d’une image négative, car il se limite au territoire national ».

Un concours pour booster les initiatives

Le portail a en effet un adversaire de taille, Google, qui avec son service en ligne Google Maps et son application Google Earth, permet de découvrir en détails n’importe quel coin du globe. Le moteur de recherche se montre aussi plus ingénieux et réactif quand il s’agit de développer des applications tirant parti de ces outils cartographiques. Il a dernièrement proposé aux internautes de suivre l’évolution de la marée noire qui touche le golfe du Mexique.

Géoportail a aussi l’ambition de voir ses données utilisées dans des applications. Depuis deux ans, il met à disposition une API qui a permis à des sociétés comme  IPhiGéNie ou Geolives de développer des outils de cartographie sur mobile à destinations des randonneurs et autres amateurs de loisirs de plein air. Ou encore le développement de portail pour aider les collectivités territoriales dans leur travail d’aménagement et de développement du territoire.

Pour motiver d’autres initiatives, la Géoportail organise un concours, à partir du 18 juin, qui distinguera l’application la plus innovante. Les particuliers, comme les professionnels pourront y participer.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Coralie Cathelinais