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Galileo : le GPS européen enfin sur les rails

Deux nouveaux satellites sont sur le point d’être lancés pour renforcer le dispositif de système de navigation européen. Mais attention, il ne sera pleinement opérationnel qu’en… 2020 !

Ils répondent aux doux noms de Doresa et Milena. Deux satellites qui auraient dû être lancés aujourd’hui depuis le centre spatial de Kourou en Guyane. Un événément reporté à cause de la météo… mais Doresa et Milena ne tarderont pas à rejoindre les quatre autres déjà en orbite dans le cadre du du projet européen de positionnement par satellite Galileo. Ce seront les premiers satelittes FOC (Full Operational Capability), c’est-à-dire vraiment opérationnels.

Un vieux rêve européen

Galileo est un vieux rêve européen qui remonte déjà à 1990. Les membres de l’Union européenne prennent alors conscience qu’ils vont devenir dépendants de systèmes de positionnement comme le GPS (Etats-Unis) ou le Glonass (Russie). Non seulement, ces derniers sont étrangers, mais ils sont aussi la propriété des militaires. Pas question pour autant d’entrer en guerre avec le GPS : l’idée est de fournir un dispositif complémentaire et compatible avec ce dernier.

Mais ce beau projet a failli capoter en échouant à susciter un partenariat public-privé. Relancé en 2008, Galileo est aujourd’hui entièrement financé par l’Union européenne, qui a prévu d’y consacrer deux milliards d’euros jusqu’en 2020. A cette date, le système devrait enfin être pleinement opérationnel !

Précision, disponibilité et couverture, ce sont les trois atouts majeurs de Galileo par rapport à ses concurrents. Grâce à des satellites plus nombreux, les positions devraient être déterminées à l’échelle du centimètre et la disponibilité des signaux dans les villes avec des bâtiments de grande hauteur sera améliorée. L’emplacement et l’inclinaison de ces satellites dernière génération devraient également permettre de fournir une meilleure couverture dans les hautes latitudes comme en Europe du Nord.

Les applications prévues

Eviter des crashs d’avions, transporter des marchandises dangereuses ou secourir des plaisanciers en détresse : voilà le genre de services que devrait pouvroir fournir à terme Galileo. Ils verront le jour en deux temps.

D’ici 2015 :

– une première version d’un système de navigation par satelitte, combinée au GPS, pourra être utilisée pour les smartphones et les systèmes de navigation embarqués

– l’amélioration de l’outil déjà existant Cospas-Sarsat qui permet de localiser des personnes en détresse.

– une version pilote du PRS (Service public réglementé), un système de communication crypté et utilisé uniquement pour les missions de service public. 

– un démonstrateur de services commerciaux.

D’ici 2020 :

– l’Open Service, un service accessible librement pour le positionnement, la navigation et la synchronisation qui concernera également le contrôle d’applications de sauvetage.

– la version opérationnelle du PRS.

– des services commerciaux payants.

– de la recherche et du sauvetage pour aider à localiser des personnes, des navires et des aéronefs en détresse.

– la surveillance de l’intégrité des signaux satellites.

Pour Ferdinando Nelli Feroci, commissaire européen à l’industrie et à l’entrepreneuriat, le lancement imminent de ses deux nouveaux satellites revêt une importance économique considérable. « Galileo est à la pointe du progrès technologique et propose des applications au potentiel économique énorme, ce qui contribuera aux objectifs de croissance et de compétitivité de l’UE », a-t-il déclaré.

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Amélie Charnay