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Free Mobile : y aller… ou pas ?

La semaine dernière, nous avons assisté en direct au lancement du tant attendu quatrième opérateur mobile français. Free Mobile va-t-il révolutionner le monde du mobile comme il l’a fait en 2003 pour Internet avec sa Freebox ? Premiers éléments de réponse.

Même si Xavier Niel confie “ ne pas être Steve Jobs ”, la conférence de presse en l’honneur du lancement de Free Mobile avait tout de même de sacrés airs de keynote “ made in Apple ”. Plus de 300 journalistes rassemblés au siège de Free et un suspens savamment entretenu jusqu’à la dernière minute. Premier choc, le PDG de Free ne se prive pas de tirer à boulets rouges sur la concurrence, allant jusqu’à qualifier certaines pratiques “ d’escroqueries ” et le consommateur de “ pigeon ”.

Du jamais vu !

Mais le discours est finalement en adéquation avec le coup de massue qui va suivre… Free Mobile se résume en deux forfaits. Un “ tout illimité ” à 19,99 euros comprenant les appels voix vers les fixes et les mobiles en France et vers 40 destinations à l’étranger, les SMS et MMS à volonté, et Internet en 3G jusqu’à… 3 Go de données (bridage au-delà). Un forfait comme on n’a pas encore eu l’occasion d’en voir. Le deuxième volet de l’offre s’adresse aux petits utilisateurs, à ceux qui n’ont pas de smartphone et qui n’ont, pour le moment, que faire de l’Internet mobile. C’est un forfait basique d’une heure de communications et de 60 SMS au prix décoiffant de… 2 euros ! De tels tarifs peuvent effectivement donner au consommateur le sentiment de s’être fait jusqu’ici “ pigeonner ”. La concurrence a de quoi pâlir : on se demande notamment si certains opérateurs virtuels auront la latitude de réagir. Pour ce forfait “ limité ”, les tarifs de la minute en dépassement sont de 5 centimes d’euro alors qu’ils sont en moyenne de 15 centimes chez les autres opérateurs. Même politique tarifaire agressive en ce qui concerne les SMS hors forfait facturés 0,05 centime l’unité (environ le double chez la concurrence). Ces prix sont garantis – dixit Xavier Niel – pour les trois premiers millions d’abonnés. Passé ce seuil, l’opérateur se garde le droit “ d’augmenter ou de baisser ses tarifs ”.

Avantages aux freenautes

Comme de coutume, le nouvel entrant n’a pas oublié ses 4,8 millions d’abonnés ADSL et fibre. Et plutôt que de proposer des forfaits tout-en-un comme les offres Open d’Orange ou Ideo de Bouygues Telecom, Free dissocie ses offres triple play de ses forfaits mobiles. Le geste consenti est de taille : 4 euros de réduction par mois pour les abonnés Freebox (soit le forfait illimité à 15,99 euros/mois). Quant au forfait 1 heure/60 SMS, il devient tout simplement gratuit à tout abonné qui en fait la demande (dans la limite d’un forfait par foyer). L’offre est alléchante sur bien d’autres aspects. Par exemple, les forfaits sont sans engagement ; les conditions générales de vente tiennent en une seule page, et l’accès à Internet est – presque – sans restriction puisqu’il permet non seulement le surf et les mails, mais aussi le partage de connexion, la VoIP… Concernant la vente de téléphones, Free Mobile a fait le choix de ne pas les subventionner. L’achat du mobile n’est en aucun cas lié à l’abonnement. Même s’il les vend au prix fort, Free Mobile se rattrape en proposant un crédit à taux zéro – là encore, défiant toute concurrence !

Faites vos comptes

Face à ce pavé dans la mare, la question que tout le monde se pose est évidemment : faut-il lâcher son opérateur actuel et faire le grand saut ? Au vu des encombrements constatés sur le site de Free Mobile, la semaine dernière, certains semblent ne pas se l’être posée très longtemps. À la rédaction, sans vous faire une réponse de Normand, nous considérons qu’il existe trois cas de figure.Premier cas de figure : vous payez beaucoup plus cher que 19,99 euros/mois et vous n’êtes plus contractuellement lié à votre opérateur. Là, sans augurer de la qualité de service (lire l’encadré), foncez !Deuxième cas : vous êtes encore engagé auprès de votre opérateur pour quelques mois. Là, sortez votre calculette ou rendez-vous sur un site comme http://freemobile.nyro.com pour savoir précisément si le jeu en vaut la chandelle. N’oubliez pas non plus de prendre en compte d’éventuels dépassements de forfait.Enfin, troisième hypothèse : vous êtes encore engagé, mais vous voulez absolument vous procurer le dernier smartphone à la mode. La concurrence a déjà organisé la riposte et nul doute que les opérateurs vont tenter de s’aligner sur l’offre Free Mobile comme vient de le faire Virgin Mobile. Restez donc aux aguets et n’hésitez pas à faire jouer la concurrence. Les rabais octroyés “ à la tête du client ” devraient voir leur nombre grimper en flèche. Enfin des prix qui baissent, ça fait du bien !

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Benjamin Gourdet