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France Télécom envisage 11 000 suppressions de postes

L’opérateur pourrait fermer d’ici à 2004 une centaine d’agences sur les 700 qu’il compte actuellement. Cette restructuration occasionnerait la suppression de 11 000 postes sur un effectif total de 45 000 employés en agence.

Un tabou est-il en train de tomber ? Quelques jours après sa filiale Equant, France Télécom envisagerait de réduire à son tour ses effectifs. Selon la CFTC, l’opérateur historique fermerait en effet une centaine d’agences d’ici à 2004. De plus, une centaine d’autres points de vente seraient déplacés vers des secteurs plus commerçants.L’opération se solderait par la suppression et le redéploiement de 11 000 postes sur les 45 000 que comptent actuellement les agences. Le dossier est d’autant plus sensible que cette division regroupe environ 35 % des effectifs de France Télécom (129 829 salariés au 31 décembre). Pour l’instant, la direction de France Télécom n’a ni confirmé ni contesté ces informations.Dans son dernier rapport annuel, publié à la fin mars, France Télécom avait certes annoncé une restructuration de son réseau de points de vente, mais sans suppressions de postes. “Amorcé en 2000, un programme de “relocalisation” vise à implanter les agences dans les meilleures zones de chalandise, écrivait en mars l’opérateur historique. A la fin 2001, près de la moitié des agences [France Télécom en dénombre environ 700, NDLR] auront été relocalisées. “

Rentabilité : 300 agences dérapent

La stagnation du chiffre d’affaires des activités de téléphonie fixe (dans lequel sont intégrés les résultats des agences) pèse sur le maintien du réseau commercial existant.Au premier semestre 2001, les services fixe, voix et données ont généré près de 10 milliards d’euros de recette, des résultats en hausse d’à peine 6,9 % par rapport à la même période de l’année 2000. Cette progression est largement inférieure à la croissance du chiffre d’affaires global, qui atteint pour sa part 33,3 %, à 20,4 milliards d’euros.Selon le quotidien La Tribune, le directeur de la branche distribution a, dès la fin mai, averti les organisations syndicales que 300 agences au moins ne respecteraient pas les critères de rentabilité fixés par France Télécom.Cependant, l’opérateur n’aurait pas à ce jour encore élaboré de projet de réforme de son réseau commercial.

61 milliards d’euros de dettes

En 2000, la maison mère France Télécom a déjà réduit de 5,9 % ses effectifs. Une opération réalisée pour partie grâce au ” Congé de fin de carrière “, un dispositif qui a permis à 10 865 salariés de plus de 55 ans d’opter pour une retraite anticipée.Le numéro un français des télécommunications a également privilégié le redéploiement de ses effectifs vers d’autres activités. Depuis 1996, 52 000 employés ont été déplacés au sein du groupe, dont 11 838 au cours de la dernière année.Il n’est pas évident que le groupe dirigé par Michel Bon utilise une stratégie similaire dans le cadre de la réforme de son réseau d’agences, et ce, pour deux raisons. Premièrement, parce que l’endettement du groupe, évalué à 61 milliards d’euros à la fin de l’année 2000, pèse sur son cours en Bourse.Deuxièmement, parce que France Télécom a des effectifs supérieurs à ceux de Deutsche Telekom et British Telecom. Selon l’Idate, le groupe France Télécom employait 174 000 personnes à la fin 1999, contre 172 000 pour Deutsche Telekom et 136 800 pour British Telecom.

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Gérald Bouchez