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France/livre: Filippetti réticente à une modification de la loi Lang

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, se déclare réticente envers la suppression du rabais de 5% autorisé par la loi Lang sur le prix unique du livre.

La ministre française de la Culture, Aurélie Filippetti, se déclare réticente envers la suppression du rabais de 5% autorisé par la loi Lang sur le prix unique du livre, dans un entretien vendredi à Livres Hebdo où elle dévoile ses orientations pour le secteur.

A deux mois du Salon du livre de Paris où elle doit annoncer un plan pour la librairie, la ministre rappelle que cette proposition, notamment formulée par le Syndicat de la librairie française, risquerait aussi de pénaliser les consommateurs.

« Si on supprime les 5%, cela bénéficiera à tout le monde, y compris à Amazon… Si j’ai souhaité redonner de la marge aux libraires, notamment en baissant la TVA, il ne faut pas non plus que le livre soit pénalisé par son prix ». Et rouvrir la loi Lang « pourrait être très dangereux », prévient-elle.

Combattre les distorsions fiscales

La ministre assure par ailleurs qu’elle « se battra contre les distorsions fiscales qui subsistent à l’échelle européenne », responsables en partie de la crise traversée par le distributeur de bien culturels Virgin, placé en redressement judiciaire.

« Virgin est victime d’une concurrence déloyale de la part de groupes comme Amazon qui ne respectent pas les règles fiscales qui s’imposent aux entreprises territorialisées en France », insiste-t-elle. Cela dit, « il y a quatre mois pour trouver un repreneur. Plusieurs pistes sont intéressantes ».

Le label indépendant Naïve a notamment indiqué son intention de faire une proposition de reprise de Virgin avec son homologue britannique Rough Trade.

« Le ministère travaille aussi d’arrache-pied, avec les collectivités, pour aider à une reprise et trouver des solutions », assure la ministre.

Nommer un médiateur du livre

Aurélie Filippetti compte par ailleurs augmenter le nombre de librairies bénéficiant du label Lir, jusqu’à 2.000 environ, et instituer au sein de son ministère « un médiateur du livre aux compétences élargies » dont elle espère annoncer « la nomination en mars ».

La ministre évoque aussi dans cet entretien les missions du Centre national du livre, de la Bibliothèque nationale de France et de la BPI du Centre Pompidou, ainsi que les négociations auteurs-éditeurs sur l’évolution du droit d’auteur à l’heure du numérique – « qui vont dans le bon sens », estime-t-elle –, les conditions d’évolution du marché du livre numérique et le problème de la lecture en France.

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AFP