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Fin de crise pour les éditeurs de logiciels e-business

Chacun se souvient de l’euphorie médiatique et des valorisations financières qui ont un temps accompagné la nouvelle économie. Rien ne justifiait cet engouement exagéré ; rien…

Chacun se souvient de l’euphorie médiatique et des valorisations financières qui ont un temps accompagné la nouvelle économie. Rien ne justifiait cet engouement exagéré ; rien ne justifie aujourd’hui la réaction inverse, tout aussi excessive. La crise dont on parle est d’abord une crise conjoncturelle de la demande.

L’année de tous les gouffres

La demande a été artificiellement gonflée sur l’année 2000 par les achats logiciels de deux catégories d’acteurs aujourd’hui disparus : les dot-com et les dot-corp, à savoir les e-sociétés de distribution ou places de marchés publiques liées principalement aux entreprises de services (finances, telcos, transport, etc.), qui ont représenté près de 80 % des ventes. En conséquence, faute de carburant boursier et de clients fidélisés, la majorité des éditeurs de logiciels e-business ont enregistré des pertes abyssales en 2001, supérieures au chiffre d’affaires. Plus inquiétante, enfin, est la crise des ressources humaines marquée l’an passé par les licenciements de près de la moitié des effectifs chez les éditeurs de logiciels e-business, alors même qu’ils avaient doublé leurs effectifs en 2000. Devant tant d’espoirs déçus, reste la conviction qu’il existe une sortie de crise porteuse de développement et de sens.

Retrouver le sens des affaires

Retrouver le sens de l’e-business, c’est simplement retrouver le sens des affaires. L’e-business n’est pas dispensé d’obéir aux lois économiques classiques, notamment en matière d’amélioration des processus ou d’économie des coûts. D’ores et déjà, les premiers retours d’investissement des entreprises sont avérés, notamment dans les échanges interentreprises (B to B) pour les grands industriels, ceux-là même qui étaient brocardés pour leur manque de conviction et de vitesse l’année dernière. La dizaine d’éditeurs internationaux de logiciels e-business cotés possèdent tous des fondations solides que sont la technologie et la base installée de grands comptes. Le chemin du redressement passe donc par un retour rapide à la profitabilité via un strict réajustement des coûts liés à une demande “en mode projet “.

Valeurs partagées

Retrouver le sens de l’e-business, c’est aussi retrouver le sens des valeurs. Par son côté emblématique, l’e-business a en effet suscité bien des passions, rejet et attirance mêlés. Après les salaires inflationnistes, les comportements individualistes et les promotions managériales hâtives, les licenciements massifs, combinés à l’effondrement des gains spéculatifs, ont eu comme conséquence positive de faire revenir les acteurs du secteur aux fondamentaux que sont la culture de l’effort durable, le professionnalisme, l’esprit d’équipe et le leadership.Face à ces équipes d’“enfants gâtés” de la nouvelle économie, la mission de l’entrepreneur est bien aujourd’hui de redonner du sens. De la rencontre des valeurs traditionnelles de l’entreprise et de la culture du risque induite par des activités e-business doit naître une industrie plus mature, marquée par une gestion plus rationnelle de ses ressources humaines qui assure mieux dans la durée une croissance maîtrisée.Après avoir montré tous les côtés sombres d’une logique appropriative, le monde de l’e-business devrait montrer la voie d’une logique de contribution. Sur le partage des valeurs entre clients et fournisseurs, et entre actionnaires, managers et employés. En somme, tout ce qui fait la culture initiale de l’e-business. E-business sans “awareness” n’est que ruine de lâme.* DG Intershop Europe du Sud, éditeur de logiciels

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Jean-Pierre Brulard*