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Facebook prépare un anti-Netflix

Le réseau social devrait lancer ses premiers programmes vidéo de qualité broadcast d’ici la fin de l’été. Des séries et des reality show ciblant les adolescents et les jeunes adultes.

Pas de politique, de nudité, d’actualité ou de langage grossier. Telles seraient les consignes de Facebook imposées aux producteurs avec qui la plateforme négocie actuellement des commandes de programmes exclusifs. Le réseau social déploie depuis le début du mois une application permettant de streamer sur une télévision les contenus vidéos de son site. L’étape logique suivante sera la diffusion d’émissions et de fictions de qualité TV d’ici la fin de l’été, comme le rapporte le Wall Street Journal.  

Facebook serait prêt à débourser trois millions de dollars par épisode, soit le niveau d’une série comme Breaking Bad. Mais on imagine mal le réseau social investir dans l’histoire d’un professeur de chimie se mettant à la fabrication et au deal de méthamphétamine vu son crédo plutôt consensuel.

La chaîne Freeform, modèle de Facebook.
Freeform – La chaîne Freeform, modèle de Facebook.

Sport, téléréalité et séries courtes

Si Facebook refuse pour le moment de commenter en détail ses projets, il a tout de même précisé au Wall Street Journal qu’il souhaitait développer des rendez-vous avec du potentiel pour bâtir des communautés. Le sport, la comédie et la téléréalité font partie de ses axes prioritaires. Avec pour modèle la chaîne Freeform, qui appartient au groupe Disney-ABC Television Group, et qui cible les adolescents et les jeunes adultes. Facebook espère donc toucher les 13-34 ans et particulièrement le créneau des 17-30 ans.

La plateforme aurait déjà acheté le jeu Last State Standing, un challenge sportif de candidats provenant de tous les Etats du pays, et la série Strangers, centrée sur une jeune femme louant sur AirBnB la pièce libre de son logement à Los Angeles.

La société de Mark Zuckerberg rechercherait aussi du contenu court d’une dizaine de minutes. Dans ce domaine, deux applications ont déjà fait leur preuve en France avec Studio + ou encore BlackPills. L’originalité de Facebook serait de rétribuer les auteurs grâce au revenus publicitaires et avec un minimum garanti de 5000 dollars par épisode. Buzzfeed ferait partie des partenaires retenus pour travailler sur ce type de format.

A terme, Facebook ambitionnerait de ne diffuser que ses propres productions d’une durée maximum de 30 minutes par épisode ou émission. Du contenu court à picorer, mais pas en libre service comme sur Netflix. Pour tenir en haleine le public, les nouveautés seraient égrenées dans le temps. Dernière différence avec les plateformes de SVoD traditionnelles, le réseau social promet d’être totalement transparent sur ses chiffres d’audience. Mais il compte aussi insérer de la publicité dans tous ses programmes. La rançon de la gratuité.

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Amélie Charnay