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Eric Burkel Global Equities (*) : “Le joker de la reprise économique mondiale, c’est la Chine”

L’expert de Global Equities estime que la croissance repartira fin 2001.

Les analystes polémiquent sur le moment de la reprise des marchés. Peut-on dire au moins que la Bourse a touché le fond ? Je n’en suis pas sûr du tout. On n’a pas encore vu la fin des mauvaises nouvelles. Dans certains secteurs de l’univers technologique, le troisième trimestre pourrait être encore plus mauvais que les précédents. Deux problèmes perdurent : les sur-stocks accumulés à la fin de l’année dernière et encore au début de cette année, d’une part, et l’écoulement de la demande, d’autre part. L’effet de ciseaux de ces deux facteurs peut donc être dommageable, dans le contexte du ralentissement américain. Le moment de la reprise dépend principalement de la vitesse de dégraissage de ces sur-stocks, qu’il s’agisse de matières premières ou de produits finis. Quel est votre calendrier de reprise ? L’économie américaine devrait repartir au quatrième trimestre au mieux ; au pire au troisième trimestre 2002. Pour ce qui est des marchés financiers eux-mêmes, le rebond devrait logiquement intervenir six mois plus tôt, depuis le compartiment des matières premières, puis des équipementiers, pour s’étendre ensuite au reste de la cote des technologiques. Cela dit, d’ici là, des poches de croissance vont subsister, en particulier autour des secteurs de l’ADSL [internet rapide par ligne téléphonique classique, ndlr], du haut débit en général, et enfin de la téléphonie haut de gamme. Quels peuvent être les catalyseurs de la tendance, à la hausse ou à la baisse, au cours des prochaines semaines ? Il y a le démarrage du GPRS : est-ce que ce sera un WAP bis ou au contraire le vrai départ de l’internet mobile ? J’en attends les premiers signaux au quatrième trimestre. Et puis évidemment la santé de l’économie américaine. Là aussi, nous serons vraiment fixés au quatrième trimestre, où l’on aura une idée précise des effets concrets de la série de baisses de taux. Je suis plutôt optimiste, je miserais sur une reprise douce en fin d’année, et une accélération début 2002. Mais la zone Asie, toujours en réanimation ?”on l’oublie trop?” a son importance aussi. Malheureusement, nous sommes dans un calendrier de long terme. Des barrières structurelles à la libéralisation et à l’ouverture de l’économie demeurent, au Japon notamment. L’espoir, le joker, c’est la Chine. Le marché français, pour sa part, conserve-t-il encore une quelconque liberté par rapport aux grands indices mondiaux ? C’est difficile, Wall Street et le Nasdaq font vraiment la tendance. Mais le marché français pourrait sur-performer, pour deux raisons : la situation économique globale assez préservée de l’Europe et de l’Hexagone, et le développement du financement des retraites par capitalisation, lequel va injecter des capitaux importants vers les valeurs mobilières. L’année électorale, en revanche, ne devrait pas trop agiter les marchés, car les deux forces politiques en présence sont jugées pragmatiques.
(*) Eric Burkel est responsable du pôle de recherche technologies, médias, télécoms (TMT).

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Propos recueillis par Jean-Michel Cedro