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EMI Music Publishing France police les droits d’auteur sur Internet

L’éditeur vient de demander au site paroles.net de cesser de reproduire des textes de chansons sans son autorisation préalable.

Créé le 20 mai 1999, le site paroles.net a attiré en moins de quatre ans plus de 20 millions de visiteurs. Clé de ce succès, les quelque 16 000 textes de chansons mis en ligne, au fil de contributions souvent déposées par
les internautes eux-mêmes.Mais la médaille à son revers. Paroles.net vient d’une époque où l’industrie musicale et les ayants droit peinaient encore à distinguer les véritables enjeux du Web. Or les choses ont bien changé ; dorénavant, gare à ceux qui ne
respecteraient pas les fondamentaux du droit d’auteurs. Car, d’un point de vue juridique, toute reproduction d’un document sans autorisation préalable des ayants droit (auteurs, compositeurs, éditeurs…) est assimilée à une contrefaçon.Conscient du problème, EMI Music Publishing France a récemment adressé plusieurs courriers recommandés à paroles.net pour demander que soient retirés du site certains textes issus de son catalogue musical.

Le simple respect des lois en vigueur

Pour sa part, le responsable du site (qui ne désespère pas de parvenir à un accord) se refuse pour l’heure à tout commentaire, en dehors d’un texte d’information publié sur la page d’accueil. Un texte dans lequel il indique qu’il a
cessé d’ajouter de nouvelles paroles de chansons depuis le 10 février dernier.Chez EMI Music Publishing France, qui a déjà contribué à plusieurs fermetures de site, on explique que la société est éditeur et cessionnaire des droits des auteurs. A ce titre, elle veille logiquement à faire respecter les lois en
vigueur.Pour parvenir à ses fins, l’éditeur déclare ne pas faire de distinguo entre les pages web personnelles et les sites de plus grande importance. Dans le cas de paroles.net, la suppression des titres concernés s’annonce comme un vrai
casse-tête. EMI contrôle en effet une pléthore de labels musicaux. Et en l’absence de vision claire sur son catalogue, difficile de faire le tri. Pour exemple, sur les 67 morceaux de Claude François référencés, 21 ont déjà fait l’objet
d’une procédure de retrait.Le 19 mai 2000, au moment où le site soufflait sa première bougie, la pression des ayants droit se faisait déjà sentir. Dans son journal de bord (consultable en ligne) le créateur de paroles.net se montrait conscient des risques
encourus : ‘ J’ai essayé de discuter, mais la menace d’un procès perdu d’avance et la réception d’une lettre en recommandé mont sérieusement refroidi ‘, écrivait-il alors.

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Philippe Crouzillacq