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Elon Musk parviendra-t-il à lancer plus de 4000 satellites d’ici 2024 ?

Les petits satellites de communication apparaissent comme une solution de connectivité complémentaire à la fibre et à la 4G. Mais les projets de constellation, dont celui -énorme- du patron de Space X, pourraient se montrer trop ambitieux.

Moins chers à fabriquer et plus performants, les satellites inférieurs à 500 kilos sont l’objet de toutes les convoitises. Le marché devrait être multiplié par six au cours de la prochaine décade, selon un rapport de la société d’analyse et de conseils Euroconsult. Mais ce qui frappe dans le phénomène, c’est la domination nouvelle des « comsats », les satellites dédiés aux télécommunications. Sur les 7000 petits satellites qui seront lancés dans les dix ans qui viennent, 3500 seront en effet consacrés aux communications haut débit, ce qui représente donc 50 % du total. L’observation de la Terre et la collecte d’informations ne disparaissent pas pour autant avec respectivement 1400 et 850 lancements.

Deux constellations concentrent 92% des comsats

Ce boom est dû notamment à deux projets de constellation gigantesque en orbite basse : celui de OneWeb et celui de Starlink. Ils représentent à eux seuls 92% des comsats. OneWeb est mené par Greg Wyler avec l’aide d’Airbus et prévoit de fonctionner avec environ 2000 satellites. Derrière Starlink, on trouve Space X et Elon Musk avec en ligne de mire près de 12 000 satellites dont 4425 prévus d’ici 2024. En ne retenant « que » 3500 satellites au total, Euroconsult fait donc preuve d’une grande prudence, voire se montre dubitatif sur les capacités de Space X à tenir une telle cadence. Le problème, c’est que la FCC, le gendarme des télécoms américain, attend que le service soit opérationnel dans les neuf ans après avoir accordé la licence. Le risque plane donc sur ce colossal montage.

Par ailleurs, la sur-représentation de OneWeb et Starlink masque la montée en puissance de deux autres acteurs sur ce créneau : le canadien Telesat LEO et l’américain LeoSat. Tout simplement parce que  leurs appareils pèsent plus de 500 kg et n’ont donc pas été pris en compte par Euroconsult. Leosat poursuit, lui aussi, un projet de constellation d’une centaine de satellites en orbite basse aux côtés du japonais SKY Perfect JSAT et de l’Espagnol Hispasat. C’est pour ces mêmes raisons de gabarit que le satellite opéré par Eutelsat pour Orange, dans le but de compléter la couverture numérique du territoire français, n’apparaît pas non plus dans le rapport. Le service est toujours attendu pour 2021.

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Amélie Charnay