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Echange de fichiers : le ‘ peer to peer ‘, c’est l’avenir !

Accusés de faciliter le téléchargement illégal, les réseaux P2P reviennent en grâce. On comprend pourquoi, dès que l’on connaît leur fonctionnement.

Lorsqu’on se connecte à un site et qu’on affiche sa page d’accueil ou lorsqu’on télécharge un fichier, notre micro est connecté, via Internet, à un autre ordinateur. Ce dernier, qui reçoit les demandes, est baptisé serveur et contient
le site Web où il propose les fichiers à télécharger. Dans ce cadre, notre micro est appelé client. Les spécialistes des réseaux parlent alors d’architecture client-serveur (façon dont un réseau est organisé).Internet est un maillage dense et riche de ‘ n?”uds ‘, carrefours qui assurent l’aiguillage de nos demandes vers le bon serveur. Si toutes les routes sont bien distinctes au départ, elles finissent par
fusionner à l’approche du serveur. Ainsi, on assiste à une sorte d’embouteillage qui empêche le serveur de répondre à toutes les demandes et peut même le faire disjoncter. Ce qui ne peut pas arriver dans le cas d’un réseau
peer to peer, (P2P).Popularisés par les pirates, ces réseaux décentralisés permettent l’échange de fichiers volumineux : logiciels, films, musique ou jeux. Lorsqu’une machine est enregistrée sur un réseau P2P, elle est identifiée localement par les
autres machines du réseau en même temps qu’elle identifie les autres. En effet, les principaux logiciels de P2P recensent les ordinateurs qui possèdent le document ainsi que ceux qui le réclament. Dans le peer to peer,
dès qu’un fichier complet est détenu par un ordinateur, il est découpé et distribué dans un ordre aléatoire aux machines proches, puis aux machines un peu plus éloignées vers celle(s) qui le recherche.

Ni engorgement, ni panne

Dans ce réseau, tous les ordinateurs connectés sont à la fois client et serveur. De plus, chaque ordinateur sert aussi de n?”ud au réseau et relaie les échanges. C’est la raison pour laquelle, si un ordinateur se déconnecte, les
fichiers prennent un autre chemin. En conséquence, les réseaux P2P gèrent les connexions et les déconnexions fréquentes. Entièrement décentralisés, les réseaux P2P ne peuvent pas connaître d’engorgement, ni de panne (à la manière d’une architecture
client-serveur), car les échanges y sont continus et vont dans les deux sens.Longtemps condamné et accusé de n’être bon qu’à populariser le téléchargement illégal, ce mode de transmission ininterrompu des données intéresse au plus haut point les diffuseurs de contenus, à commencer par les chaînes de
télévision. Elles voient dans ce système un moyen d’accroître leur audience et de rediffuser leurs programmes à la demande. Ce système est d’ailleurs déjà utilisé aux Etats-Unis : les grandes chaînes mettent gratuitement les épisodes de leurs
séries cultes en lecture à distance sans téléchargement (technique baptisée streaming), dès le lendemain de leur diffusion.

Un partage à coût zéro

De par leur architecture, leur mode de fonctionnement et leurs récentes améliorations, les réseaux P2P sont les mieux adaptés à la diffusion de contenus en streaming. La télévision nationale canadienne vient d’ailleurs de rejoindre
Mininova, un annuaire de fichiers torrent (Lire l’encadré), où elle dépose plusieurs de ses programmes. De cette façon, la chaîne ne risque pas de voir un de ses serveurs saturé et permet à tout le public de regarder ses
programmes sans problème.L’autre raison qui motive les diffuseurs de contenus à choisir ce modèle de distribution est évidente : il coûte zéro euro ! Pas d’infrastructure à construire ni de serveurs dédiés. De plus, la mise en torrent des
programmes, vingt-quatre heures seulement après leur diffusion, évite leur piratage et est plutôt bénéfique en termes d’image pour le diffuseur.Les réseaux P2P sont là pour rester, ne serait-ce que pour l’échange de fichiers où ils ont démontré leur efficacité en matière de délai et de transfert. Leur faible coût de mise en ?”uvre et leur fiabilité en font un système
incontournable, dans le cadre d’une utilisation légale, bien sûr.

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Cyril Valent