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EADS marie Tetrapol et VoIP pour investir les entreprises

Le groupe aéronautique et de défense estime que ses technologies de radiocommunication numérique sécurisée et de téléphonie sous protocole Internet peuvent également s’imposer sur les marchés civil et professionnel.

European Aeronautic Defence and Space Company (EADS) n’est pas, à proprement parler, un géant des télécoms. Pourtant, sa division Defence & Civil Systems intègre un pôle industriel qui revendique un chiffre d’affaires de 860 millions d’euros, en jouant une stratégie originale basée sur un système de radiocommunication pionnier, mais propriétaire, et une compétence affirmée dans la voix sur IP.

Un pari osé

Pour asseoir sa crédibilité, le pôle EADS Telecom a agrégé, en septembre 2001, les compétences trouvées chez les fondateurs du groupe (Matra Nortel Communications, MATRAnet, Dasa Com Networks et Cogent), et confirmé un partenariat historique avec Nortel. Son offre, baptisée Connexity, bénéficie du label de sécurité que lui apportent des références dans les armées, les polices et les services de sécurité, ce qui lui permet d’aborder aussi le marché des entreprises en quête de réseaux privés, fixes et/ou radio, protégés contre les écoutes et les intrusions.EADS Telecom compte déjà des clients comme le Centre de congrès de Deauville, la municipalité d’Hérouville-Saint-Clair, l’université de Rennes, la société de transport automobile CAT et les autobus de Lille, suivant l’exemple de ses partenaires allemands, qui revendiquent des références telles que BMW ou Audi. Son ambition est de faire partie, en 2005, du trio des acteurs de référence des systèmes intégrés de troisième génération. Le pari est d’autant plus osé qu’il s’appuie, pour une grande part, sur Tetrapol, qui a, face à lui, la norme Tetra, déjà bien installée.Pour Michel Fouques, directeur général adjoint d’EADS Telecom, la non-normalisation par l’Etsi, tempérée par une reconnaissance de l’UIT, est loin d’être un handicap. Et, bien que soutenu par un groupe restreint d’industriels (Siemens, Tait, mais aussi AEG et Sagem), Tetrapol marque des points sur la scène internationale, comme l’atteste le récent contrat gagné aux États-Unis par Science Applications International Corporation (filiale d’EADS) : l’équipement du Centre de développement, d’instrumentation et de systèmes de simulation de l’armée américaine, le Stricom.“Notre système de radiocommunication numérique, qui associe voix, données, mais aussi la localisation des mobiles par le centre de gestion, est le seul véritablement opérationnel. Cela explique ce succès inaccoutumé, alors que Tetra compte d’importants acteurs américains “, se réjouit Michel Fouques. Il est vrai que les arguments des partisans de Tetra ?” plus grande interopérabilité des services de sécurité et aux frontières ?”n’ont pas suffi à convaincre toutes les autorités européennes. Après la France (avec Rubis, pour la gendarmerie ; et Acropol, pour la police nationale), ce sont la Slovaquie, la République tchèque, la Roumanie, la Suisse et l’Espagne qui ont choisi Tetrapol, sans parler du Mexique. Il lui reste à investir dans les réseaux civils à ressources partagées, secteur où, là aussi, Tetra est handicapé par la défaillance de l’unique opérateur paneuropéen, Dolphin.

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Philippe Pélaprat