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Du satellite pour noircir les zones blanches de l’ADSL

Le seul moyen de combler immédiatement la fracture du haut-débit s’appelle aujourd’hui le satellite. Des opérateurs comme Astranet, un nouveau venu, Netsystem ou SkyDSL s’adressent aux zones blanches oubliées par l’ADSL ou le câble. Une
parabole et un modem suffisent pour profiter d’un débit de 1 Mbit/s. Mais cette solution de dernier recours a un inconvénient : elle mobilise la ligne téléphonique pour envoyer les données.

Devenu presque usuel pour certaines entreprises et les PME, avec des prestataires comme Aramiska ou Sat2Way, l’accès à Internet par satellite fait de plus en plus parler de lui auprès du grand public. Le mode de connexion vedette,
l’ADSL, s’est développé à grande vitesse, mais en laissant sur le bord du chemin des exclus du haut-débit, ceux qui résident dans les fameuses zones blanches. Pour eux, la seule solution, s’ils veulent profiter d’un accès large bande, réside dans le
satellite. En pratique, une parabole et un modem spécial suffisent pour en profiter.Contrairement à l’ADSL ou au câble, et en attendant un éventuel déploiement du WiMax, le satellite est, à ce jour, le seul à être disponible sur la totalité de l’Hexagone ainsi que dans les départements d’outre-mer.
‘ Les départements et collectivités locales qui veulent combler leur retard numérique n’ont plus que le WiMax ou le Wi-Fi à la bouche. Ils se fourvoient, c’est consternant. Ils oublient qu’il y a une solution qui fonctionne
déjà et qui est facile à installer, le satellite ‘,
s’exaspère un porte-parole de SkyDSL.Cette filiale de l’allemand Teles Group commercialise ses solutions depuis plusieurs années en France et en Europe via son site Internet et quelques revendeurs. Sur le segment grand public, SkyDSL est en concurrence avec des opérateurs
comme Netsystem, basé à Milan, ou Astranet, une nouvelle marque que vient de dévoiler la Société européenne de satellites (SES) Astra.Jusqu’ici, les services Internet sur satellite Astra étaient commercialisés par des tiers, tels que NetBySky ou Netsystem, justement. En créant un revendeur en nom propre, Astra se démarque de son grand rival Eutelsat, dont le service
Opensky n’est revendu que par des sociétés comme NetupSat. ‘ En France, nous nous adressons aux 10 % d’exclus du haut-débit et uniquement à eux. Nous ne visons que les zones rurales ‘, explique
Georges Agnes, vice-président de SES Astra. Une campagne de publicité va démarrer dans la presse régionale et des courriers seront envoyés aux foyers concernés. ‘ Nous avons beaucoup travaillé pour repérer les zones
blanches. ‘
Le satellite reste néanmoins confidentiel. SkyDSL, un des plus anciens acteurs du marché, revendique seulement 13 500 abonnés en Europe. Astranet a toutefois l’espoir de recruter 15 à 20 000 clients rien que sur la
France d’ici à la fin 2005.

Du haut-débit descendant, mais pas montant

‘ Nous ne sommes pas un nouveau FAI, nous sommes là pour accélérer la vitesse de connexion ‘, insiste Georges Agnes. Astranet, Netsystem et SkyDSL commercialisent des offres dites
monodirectionnelles. Cela signifie qu’un accès Internet par ligne téléphonique reste indispensable (RTC ou RNIS) pour acheminer les données de l’internaute vers le réseau (c’est la ‘ voie de retour ‘). Les pages Web, les
fichiers téléchargés, etc. sont, eux, diffusés en haut-débit depuis le satellite vers la parabole du client.Les utilisateurs qui souhaitent un débit montant supérieur aux 48 kbit/s (au maximum) d’une ligne téléphonique classique devront donc ronger leur frein. ‘ Un mode bidirectionnel [envoi et réception
de données, NDLR] par l’antenne satellitaire serait beaucoup trop onéreux. L’équipement coûte plus de 1000 euros et l’abonnement entre 80 et 100 euros ‘, estime George Agnes. Même analyse chez SkyDSL.Les offres bidirectionnelles sont proposées aux entreprises par des fournisseurs comme Aramiska, Sat2Way, Odébi-Sat (IMG), I-sat ou Icomsat, sanc compter des opérateurs télécoms habituels, comme Cegetel ou France Télécom (qui teste
actuellement des solutions grand public à base de satellite).Autre limite, à noter : ces FAI un peu particuliers présentent tous la particularité de n’avoir pas, ou très peu, d’équipes techniques et commerciales en France. Les équipes de SkyDSL sont en Allemagne, celles de Netsystem en
Italie et celles d’Astranet, pour l’essentiel, au Luxembourg (Astranet s’appuie en partie sur les équipes d’Astra Marketing France, qui représentent Astra dans l’Hexagone). L’inscription au service et les relations avec le service client se passent
pour l’essentiel par mail. Le client devra donc en grande partie se débrouiller seul pour l’installation et s’armer de patience en cas de souci. Mais pour goûter enfin au haut-débit, certains trouveront sans doute cet embarras bien mineur.

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Guillaume Deleurence