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Des télécoms ailleurs que chez l’opérateur

Les opérateurs ne semblent pas savoir s’adresser au marché des PME, pourtant le plus porteur. Résultat : des sociétés se sont spécialisées dans la vente de services sur cette cible.

Les possibilités ne manquent pas pour les entreprises qui souhaitent mettre en place ou modifier leurs services de télécommunications. Elles peuvent s’adresser directement aux opérateurs en choisissant, par exemple, celui qui propose la meilleure réduction. Mais attention : le prix facial affiché par l’opérateur peut cacher des surcoûts, comme le crédit-temps ou d’autres facéties du même acabit. Les entreprises risquent alors de se retrouver avec des factures qui tiennent peu compte des réductions annoncées.Quelles sont, d’ailleurs, les attentes des sociétés ? D’emblée, on peut écarter les grandes entreprises, qui bénéficient d’équipes dédiées aux télécoms tout à fait capables de négocier avec insistance le coût des différents services auxquels elles ont recours. Mais qu’en est-il des PME ? Les firmes qui changent d’opérateur le font, à 82 %, pour obtenir de meilleurs tarifs, selon une étude réalisée par IDC-La semaine des télécoms & des réseaux. Le principal frein au changement est que les PME sont satisfaites à 52 % de France Télécom.

Un marché de 45 milliards de francs

Si les entreprises interrogées sont satisfaites, elles semblent surtout, et principalement, déçues par les démarches commerciales des opérateurs alternatifs. Les plus entreprenants sont Cegetel (56 % d’entre elles ont été démarchées par cet opérateur), France Télécom (41 %) et 9 Télécom (36 %).Dans ce contexte, les sociétés de distribution de services télécoms n’ont-elles pas leur rôle à jouer, quand on constate que la stratégie de distribution indirecte mise en place par les opérateurs ne donne toujours pas de fruits, quatre ans après l’ouverture à la concurrence ? Sur ce créneau, deux prestataires ont adopté des approches différentes pour “attaquer” le marché des PME qui, selon l’Idate, représente tout de même une facture de 45 milliards de francs (pour les entreprises de 10 à 500 personnes).Futur Telecom se qualifie d’opérateur virtuel. Adossé aux réseaux de WorldCom, de Siris, de Colt et de Cegetel, il vend des services basiques, essentiellement de la téléphonie, à ses trois mille clients. Dans sa palette, on retrouve les communications locales, nationales, internationales, et vers les mobiles. Dans ce domaine, Futur Telecom a d’ailleurs sa propre offre (adossée au réseau de SFR). La société compte à ce jour un parc de 2 800 terminaux mobiles. Pour les communications, le principe est simple : le client ne paie que ce qu’il consomme, avec des frais de gestion de 60 F par mois et par mobile si la consommation est inférieure à 200 F par mois. Mais ce que Laurence Monrose, directrice marketing de Futur Telecom, met en avant, c’est le Master Report, véritable autopsie de la facture mensuelle des clients. On y trouve, pêle-mêle, la consommation générale ; la consommation par site, par jour, par mois, et l’analyse du trafic entrant (très utile pour les centres d’appels et les clients de numéros spéciaux), ainsi que des histogrammes permettant de suivre l’évolution de la facture sur l’année.Côté tarifs, Futur Telecom propose la minute en local à 0,11 F ht (0,09 F si l’appel est passé vers un autre abonné Futur). En national, elle est facturée 0,28 F ht (0,26 F vers un autre abonné Futur) et pour les appels vers les mobiles, véritable talon d’Achille des entreprises, 1,49 F ht (ou 1,29 F).“Tous ces tarifs, précise Laurence Monrose, peuvent varier en fonction des volumes et de la typologie des appels passés.” L’existence d’un crédit-temps, par exemple, sera adaptée à la durée usuelle des communications de l’entreprise.Telecom Partners propose, à son tour, une solution plus complexe et encore plus complète. En effet, cette société s’est placée d’emblée dans le domaine de l’externalisation de services. Tout comme ses concurrents, Telecom Partners se présente comme le guichet unique des PME avec l’idée “de fournir un seul et même service pour tous les besoins en télécoms, PABX, téléphonie, LS et Internet”, explique Alexandre Aich, l’un de ses trois cofondateurs.Pour ce faire, il achète une LS (liaison spécialisée) auprès des opérateurs de boucle locale (Colt, FT ou Easynet) et relie ainsi son client à un PABX virtuel situé dans un site d’hébergement de Colt. Mais il est hors de question de considérer l’offre comme une simple proposition Centrex. “Le Centrex ne concerne que l’externalisation du PABX, nous allons bien plus loin”, explique encore Alexandre Aich. Aller plus loin, chez Telecom Partners, c’est proposer à ses clients de s’affranchir totalement de France Télécom en faisant passer sur la LS aussi bien le trafic voix que le trafic de données. Ce service est disponible à partir de 245 F ht par mois et par utilisateur, et comprend une liaison RNIS de backup. Le plus excitant dans tout cela ? Sans nul doute : ne plus recevoir de facture France Télécom !

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Jérôme Desvouges