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Des députés « très à droite » se mobilisent pour limiter l’accès des mineurs à la pornographie

Pour mieux protéger les enfants des contenus à caractère pornographique sur Internet, Agnès Thill (ex-LREM) a soumis une proposition de loi afin d’en faire la « grande cause nationale de 2020 ». 

La députée Agnès Thill, récemment exclue du groupe LREM à cause de ses propos sur la Procréation médicalement assistée (PMA), vient de déposer une proposition de loi qui vise « à faire de la protection des mineurs contre la pornographie la “grande cause nationale de 2020” ». Très à droite de l’échiquier politique, la députée est soutenue par Louis Alliot (RN) et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan ou encore Marc Le Fur (LR).

Des enfants en eaux troubles ? 

« Certains parents mettent des garde-fous avec des logiciels de contrôle parental, d’autres se bercent d’illusions ou minimisent les effets de ces vidéos », tacle l’élue. « Cette industrie sur Internet est trouble, pèse des milliards de dollars et est animée par le seul esprit de profit sans aucune considération pour ces mineurs. »

Assez surprenante, cette initiative parlementaire a peu de chances d’aboutir. Habituellement, les grandes causes nationales, une par an, sont choisies par le Premier ministre après un appel à candidatures public. 

Cette disposition agit néanmoins comme un effet d’annonce d’un débat parlementaire à venir. Début décembre, les députés LREM ont déposé une proposition de loi tendant à imposer la mise en place obligatoire d’un vérificateur d’âge pour accéder à des sites pornographiques

Elle fait suite à un ultimatum lancé par le président de la République, mi-novembre. Emmanuel Macron a donné six mois aux fournisseurs d’accès à Internet pour mettre en place un contrôle parental systématique et par défaut. Faute de quoi, « les juges » pourront bloquer les sites qui ne se conformeraient pas à cette mesure, selon ses déclarations. 

70% des enfants ont vu des images pornographiques

Si l’objectif affiché est de mieux protéger les mineurs face à de tels contenus, la loi saura-t-elle répondre à un marché facilement accessible aux adolescents et profondément chamboulé par l’avènement d’Internet ? 

Dans son livre A un clic du pire, qui décrypte les bouleversements numériques de l’industrie pornographique, la réalisatrice, ex-actrice porno, Ovidie rappelle cependant que « 70 % des consommateurs mineurs ont accès à ces contenus non pas à partir de l’ordinateur familial, comme trop de parents se l’imaginent, mais tout simplement sur leur téléphone  ».

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Marion Simon-Rainaud