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Découvrez GOG Galaxy 2.0, la métabibliothèque de tous vos jeux vidéo

Toujours en version bêta fermée, Galaxy 2.0 promet d’être le logiciel de référence de gestion de votre ludothèque complète. Le tout, sans vous forcer à consommer chez GOG. Une pépite.

Si vous suivez l’actualité des jeux vidéo, vous savez peut-être que le célèbre studio Rockstar Games, responsable des GTA et autres Red Read Redemption, a lancé son propre portail de vente de jeux sur PC. Un énième portail serait-on tenté de dire : alors que Steam a longtemps régné en maître, ces dernières années, les différents éditeurs se sont fendus de leur propre magasin afin de reprendre plus de contrôle sur leurs marges. On a ainsi vu fleurir les Uplay d’Ubisoft, Origin d’EA ou le récent Epic Game Store. Au milieu de cette compétition, le village polonais de GOG (ex Good Old Games) tente de se poser en arbitre avec GOG Galaxy 2.0.

Alors que la première version de son application était un « simple » concurrent de Steam qui permettait d’acheter des jeux et de les lancer, GOG Galaxy 2.0 mérite – au moins dans l’intention – son nom de Galaxy. L’application ambitionne en effet de devenir LA bibliothèque de tous vos jeux sur toutes vos plates-formes. Comment ? En se connectant tous les services concurrents et en agrégeant tous vos titres dans une seule et même interface. Et pour que cela marche, il faut évidemment éviter d’attaquer les copains : pas d’aspiration de jeu, pas de substitution aux lanceurs d’origine (il faut que Steam, Uplay, etc. soient installés). Et pas de mise en avant du magasin propre de GOG qui se retrouve en bas de la colonne de jeu de l’interface.

De l’aveu même Piotr Karwowski, directeur général de GOG que nous avons interviewé en juin dernier lors de l’annonce du lancement de la bêta fermée de Galaxy 2.0, l’application est vécue en interne comme un moyen d’aider les joueurs, pas une opération de conquête de tout le marché. « Nous, on veut juste que les joueurs aient une expérience si bonne de notre logiciel qu’ils se disent ‘’Je vais acheter des jeux chez eux pour les remercier’’. C’est une forme de ‘’monétisation par le karma’’ si vous voulez, pas une approche prédatrice. »

Galaxy 2.0 Beta : nom de code « Atlas »

Le client Galaxy 2.0 a connu la semaine dernière sa plus importante mise à jour depuis le lancement. Une version appelée « Atlas » qui introduit un puissant outil de recherche et un système de bibliothèque de jeu qui va au-delà de la connexion de plateformes pour devenir un système de catalogage ludique généraliste.

Bien qu’en version bêta – fermée et sur invitation seulement à l’heure actuelle – Galaxy 2.0 est stable depuis la première version que nous avons testée en juillet dernier. « Atlas » semble du même acabit et n’a jamais planté, ralenti ou fait quoi que ce soit sur nos deux machines de test – un ultra portable pour les jeux « casuals » et un Alienware 17 pouces un peu ancien, mais qui fait toujours le job.

Surfant sur la vague des thèmes « sombres » qui se sont emparés de Windows, Mac OS ou encore Android, Galaxy 2.0 arbore une livrée que les fans d’héraldique qualifieraient de « parti de sable et de pourpre », c’est-à-dire (à peu près) oscillant entre le violet et le noir – mon héraldique est quelque peu approximative.  L’interface n’est guère personnalisable, mais a le mérite d’être claire. Et de mettre à l’honneur vos jeux, et non le magasin de GOG, contrairement à la pratique des magasins d’éditeurs.

Sur le côté gauche de l’interface, les collections de jeux, les téléchargements, les amis et la boutique. Mais avant toute autre opération, il faut récupérer la liste des jeux en s’authentifiant sur les différentes plateformes compatibles.

Connecter les services

Ce sont – fort logiquement –les jeux que vous possédez sur la plate-forme GOG qui apparaissent lors de votre première authentification. Dans le cas où vous ne possédiez pas de compte GOG, il vous faudra en créer un pour utiliser Galaxy, mais rien ne vous oblige à acheter des jeux chez eux.

Vient ensuite le temps de connecter les plateformes dans les paramètres sous l’onglet « Intégration » avec l’icône qui représente deux maillons d’une chaîne. Les plateformes sont classées en deux catégories : les intégrations officielles et les « communautaires ». La première appellation concerne les services qui participent volontairement et activement à leur présence au sein de Galaxy.

A l’heure actuelle, seul Microsoft est dans la liste, un Microsoft qui, selon Piotr Karwowski, « a de suite répondu présent […]. Et ils ont directement mis à disposition leurs outils, leur savoir-faire et leurs ressources pour nous aider dans l’intégration des connecteurs Xbox dans Galaxy 2.0 ». Qu’il semble loin le temps du Microsoft isolé et prétentieux de Steve Ballmer !

Viennent ensuite les plates-formes dont les connecteurs ne sont que des scripts écrits par les équipes de GOG (comme le cas de Steam, par exemple) ou par des fans doués en programmation – vous pouvez ajouter vous-même des plates-formes en vous armant de votre plus beau Python et en allant lire la méthodologie ici.

Les intégrations vont du simple listing des jeux à la récupération des trophées, temps de jeu, etc. Pour le moment, GOG Galaxy 2.0 n’arrive pas à s’interfacer aux différents services de communication (chats), il vous faudra utiliser les clients des différentes plates-formes – ou Discord. Ce qui peut se comprendre par la variété des protocoles de communication utilisés par les différents acteurs. 

Métaludothèque

Une fois tous vos services connectés, tous vos jeux sont réunis par plates-formes, mais sont aussi visibles en leur totalité dans l’onglet « Tous les jeux ». On peut ainsi découvrir les jeux que l’on a en double. Ce qui met en lumière l’un des principaux intérêts de Galaxy 2.0 : éviter d’acheter les titres que l’on possède déjà.

Si certains des titres de ma ludothèque sont en double à la suite d’opérations de jeux gratuits de la part des éditeurs ou d’offres groupées (Humble Bundle, etc.), dans le cas d’Age of Wonders 3 j’ai bien acheté deux fois le jeu, ce qui est parfaitement idiot… Idiot, mais compréhensible, puisqu’il faudrait vérifier sur chaque plate-forme pour s’assurer de ne pas commettre d’impair lors d’alléchantes promotions. 

Cette vision globale de tous les titres a aussi comme vertu d’inviter à installer un jeu dont on aurait oublié l’existence. Car pour peu que les différents clients (Uplay, Epic, etc.) soient installés, vous installez en un clic le jeu de votre choix. Enfin presque tous les titres : les titres Xbox non disponibles sur PC et les titres PlayStation ne sont évidemment pas concernés.

Outre cette capacité de récupérer la liste des jeux que vous possédez dans vos différentes bibliothèques, la « métaludothèque » qu’est Galaxy vous permet aussi d’ajouter des jeux que vous possèderiez sur d’autre supports : consoles portables comme de salon, vieux ordinateurs (Amiga, Atari, etc.), GOG possède un catalogue extrêmement riche.

Non seulement les titres les plus récents et les plus connus sont de la partie avec une vraie fiche technique et des illustrations – j’ai pu recréer tout mon catalogue Nintendo Switch – mais même de très vieux jeux possèdent une entrée. Parfois sans images dans les cas de Perihelion (Amiga) ou Blobby Volley (freeware PC). Parfois avec, pour des titres plus connus comme B.A.T. II : The Koshan Conspiracy (Amiga), Front Mission (Super Famicom), etc. Une fonctionnalité idéale pour savoir quels sont les jeux qui moisissent dans votre cave, ceux qui sont disponibles via les émulateurs. Ou tout simplement pour garder une trace des titres qui nous ont fait vibrer (ou vomir).

Métamoteur de recherche, affichage paramétrable

Si voir tous les jeux que l’on possède offre un aspect fascinant (et un peu effrayant : vais-je pouvoir finir ces presque 600 titres avant de mourir ?), le catalogage puissant de Galaxy 2.0 permet aussi de s’y retrouver dans tout votre bazar. Accessible via la loupe (Ctrl + F sous Windows), le moteur de recherche intégré est un « métamoteur » qui fouille partout : dans vos listes de jeux, vos amis et dans vos tags (que vous pouvez ajouter à chaque jeu). C’est avec ces derniers que le moteur de recherche révèle toute son efficacité, surtout si vous avez une grosse ludothèque.

Quelques regrets cependant : l’impossibilité pour l’heure de sélectionner plusieurs titres pour ajouter des mots clés par lot comme c’est le cas dans les logiciels de catalogage photo tel Lightroom. Cela permettrait de rapidement mettre les étiquettes « RPG », « Doom » ou encore « FPS » sur les jeux. Autre regret, l’impossibilité de créer un favori personnalisé qui agirait comme un répertoire. Pour l’heure, on peut ajouter un marqueur favori sur un jeu afin qu’il apparaisse dans la colonne de gauche, mais au bout d’une dizaine de jeux, cela devient vite l’anarchie. Des répertoires paramétrables de manière manuelle ou via des filtres de mots clés automatiques seraient les bienvenus.

Pour s’y retrouver dans vos jeux, vous pouvez aussi compter sur un affichage hautement paramétrable par le biais du système de tri. Outre l’ordre alphabétique, vous pouvez classer les jeux par leurs tags (étiquette/mot clé), la note que vous leur avez attribuée, la plateforme, la date de sortie, le temps de jeu, etc.

Autant de méthodes non seulement pour trier, mais surtout pour trouver les jeux. Un atout de poids sur une plate-forme (l’ordinateur) où l’on trouve régulièrement des titres à bas prix – le Humble Bundle RPG du moment propose Tyranny et Pillars of Eternity (plus d’autres jeux) pour moins de 5 € !

Dimension sociale au bon vouloir de la compétition

Même sans acheter le moindre jeu chez GOG, Galaxy 2.0 est un système de catalogage efficace de vos jeux, moins riche en fonctions, mais plus simple à manipuler que Playnite – et aussi plus stable au niveau de la connexion avec les services.

En soi, Galaxy 2.0 est déjà une réussite technique, mais pour aller au bout de la volonté des développeurs de GOG, il faut que l’on puisse non seulement consulter nos jeux, mais aussi accéder à tous nos trophées et nos communautés – notamment par le chat. Un élément qui n’est malheureusement pas dans les mains des équipes de GOG. Espérons que les Sony, EA et autres Ubisoft soient aussi bien disposés que Microsoft !

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