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Comment Qualcomm veut conquérir l’espace et les robots avec sa nouvelle plate-forme

Avec sa plateforme RB5, Qualcomm s’appuie sur son savoir-faire et la puissance de sa puce mobile Snapdragon 865 pour tenter de s’imposer dans le milieu de la robotique. Qu’il s’agisse aussi bien de d’aspirateurs domestiques, de machines industrielles voire de satellites !

Qu’est-ce qui bouge tout seul et devrait peser 170 milliards de dollars en 2025 ? Le marché des robots, que le géant américain des semi-conducteurs Qualcomm veut séduire avec sa nouvelle plateforme RB5. Une plateforme basée sur une puce appelée QRB5165 qui n’est rien de moins qu’un Snapdragon 865 revisité.

Revisité, car si le Snapdragon 865 est une puce de smartphone, qui propulse la plupart des terminaux Android haut de gamme de cette année 2020, le QRB5165 est adapté aux usages robotiques.
La différence fondamentale est un renforcement physique de la puce (et de la plate-forme en général) pour résister à des écarts de température allant de -40°C à +105°C. Sans compter une horde de différences en matière logicielle, qu’il s’agisse de protocoles (EtherCAT, etc.) ou de systèmes d’exploitation (ROS 2, Linux, Ubuntu, etc.).

La puissance du Snapdragon 865

Qualcomm a déjà commencé à intégrer le marché de la robotique et s’était illustré avec son RB3 qui s’appuyait à l’époque sur un SD845. Une puce que l’on a pu retrouver dans les robots nettoyeurs de iRobot par exemple. L’explosion du nombre de capteurs sur nos nettoyeurs intelligents (CMOS, laser, etc.) impose d’augmenter les capacités de calcul des composants électroniques.

En récupérant la base du SD865 annoncé en décembre dernier, la plate-forme RB5 s’annonce dopée aux hormones : jusqu’à 15 TOPS de puissance de calcul, un DPS qui envoie jusqu’à 8 TOPS de puissance pour l’inférence (analyse d’image notamment), le fameux Spectra 480 (dont nous vous avons parlé) capable de gérer des flux d’image jusqu’à 2 milliards de pixels par seconde, etc.

De quoi répondre au marché des robots domestiques que Qualcomm visait déjà, mais aussi lorgner sur la robotique plus industrielle comme les drones professionnels, les usines, la construction, le médical, etc. Tout cela avec une puce assez similaire à ce que l’on retrouve dans un OnePlus 8 Pro !

La 5G pour des robots en (semi) liberté

Comme le SM8250 – le vrai nom du processeur mobile issu de la plate-forme pour smartphone Snapdragon 865 – le SoC QRB5165 de cette plate-forme RB5 est livré en standard avec un modem 5G X55. Et comme sur smartphone, le modem est une puce externe additionnelle. Une puce qui n’est pas optionnelle pour Qualcomm, car « incontournable » dans la robotique moderne : avec des débits, portées et latences inférieures au Wi-Fi, la 5G est, selon l’américain, le second atout de poids de sa solution.  

Et c’est sans doute vrai, car la 5G est prévue dès ses fondements pour fonctionner aussi bien sur des réseaux opérateurs que des réseaux privés déployés au sein de sites industriels par exemple. Le Wi-Fi n’est cependant pas oublié avec la prise en charge du Wi-Fi 6, de même que le Bluetooth (5.1).

De la robotique à la basse orbite

Lors de la présentation faite à la presse, si la robotique domestique et professionnelle est bien au cœur du discours de Qualcomm, la puissance et la résistance de la plate-forme pourraient lui permettre d’aller encore plus loin… voire encore plus haut.
Interrogé par nos soins pour d’éventuels usages spatiaux, notamment dans les nanosatellites qui commencent à fleurir grâce à la baisse des prix des lanceurs, la réponse fut immédiatement « Oui ! ».

Selon Sebastiano Di Filippo, responsable du développement de l’IoT (internet des objets, ndr) chez Qualcomm « plusieurs acteurs nous ont déjà contactés à ce sujet, notamment à cause de notre excellent rapport  puissance/consommation énergétique. Et nous entretenons déjà une collaboration avec la Nasa. ».

Si le RB5 ne peut prétendre aux mêmes résistances aux radiations que les puces blindées à circuits redondants des satellites qui passent des années en orbite géostationnaire, ses résistances accrues lui donnent tout de même plus de chances de survie pour des missions de faible durée en basse et moyenne altitude.

Des robots aspirateurs en passant par les drones autonomes jusqu’aux satellites, la plate-forme RB5 est promise à un bel avenir, en partie bâti sur le succès de l’entreprise dans le domaine des smartphones.

Pour l’heure, la plate-forme RB5 n’a pas de prix officiel, mais la RB3 ayant été lancée à 449 euros, on peut s’attendre à un prix avoisinant.

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