Passer au contenu

Comment passer le réveillon du Nouvel An sur Zoom… sans trop déprimer

Préparer des histoires à raconter, peaufiner vos cocktails ou… inviter un chien : voici quelques conseils pour tenter de bien réveillonner face à son écran. 

Les recommandations du gouvernement sont fermes : ne pas faire la fête pour le Nouvel An, et surtout pas à plusieurs. Pour les plus zélés d’entre nous, il se pourrait donc bien que votre dernier soir de 2020 se transforme en « télé-réveillon » – à l’image de l’année qui vient de s’écouler ! Voilà quelques conseils, librement inspirés de l’excellent article de nos confrères du Guardian, publié le 21 décembre dernier.
Double objectif : 1/ vous montrer sous votre meilleur jour face à votre écran et 2/ survivre tout simplement à cet ultime (en tout cas en ce qui concerne 2020 !) apéro-Zoom. Et tenter de commencer 2021 du bon pied (ou pas). 

  1. D’abord, plantons le décor… 

Aménagez-vous un « coin zoom » sympa

Le soir du 31, la seule fenêtre sur l’extérieur sera votre écran, alors autant apparaître sous votre meilleur jour. Planté devant son ordinateur certes, mais au milieu un « décor de rêve ».
Vous pouvez transformer le temps d’une soirée le bureau (que vous avez adapté depuis mars en « télé-bureau ») en vitrine de votre meilleure vie : glissez quelques bouquins bien choisis en arrière-plan, quelques babioles que vous estimez beaucoup, mettez une guirlande lumineuse sur la chaise qui vous a coûté un bras pour atténuer vos problèmes de dos, piquez des dindes sur vos haltères (et pourquoi pas?), etc. 
Et puis, voyez le positif, un des seuls avantages dans cette histoire de pandémie, c’est que personne n’aura à faire le ménage, et certainement pas vous. En gardant quelques éléments de-ci de-là, vous pourrez même faire durer un peu plus la « magie de Noël… », enfin de la Saint-Sylvestre confinée…
Vous lisez cet article alors que l’appel entrant sonne déjà et n’avez rien préparé côté déco ? Pas grave, vos culottes et caleçons qui sèchent derrière vous n’ont pas choqué vos collègues aujourd’hui, et ils seront du plus bel effet une fois que vous aurez activé le flou d’arrière-plan. Qui a dit que la technologie n’était pas à votre service ?

Faites-vous prêter un chien (ou un chat ? un poisson ? Evitez le boa, sauf s’il est en plumes)

Pandémie ou pas, le chien reste, selon l’adage, le meilleur ami de l’Homme. A ne pas confondre avec sa plus belle conquête, un cheval risque d’être vraiment trop encombrant dans votre salon ou votre salle de bain – d’ailleurs, nous ne résistons pas à la tentation de vous recommander la lecture de Un cheval dans la salle de bain, de Douglas Adams. Oui, celui-là même, auteur geek s’il en est, qui a démontré qu’une serviette de bain était vitale dans l’espace et que la réponse était 42.). 
Quoi qu’il en soit, est-ce que ce ne serait pas le moment idéal pour s’occuper du chien de votre meilleur ami justement (que vous ne pourrez de toute façon pas embrasser après le fameux décompte de 23h59) ? Caresses, léchouilles, câlins, bisous, tout sera (enfin) permis ! Dans le respect dudit animal, évidemment, on n’est pas des bêtes.
Si vous ne trouvez pas de chien, pas de panique : un chat ou un poisson rouge (attention : il est fortement déconseillé de les mettre ensemble, même un soir de fête) feront très bien l’affaire. L’avantage allant au poisson que vous n’aurez pas besoin de sortir le 1er au matin, la bouche pâteuse et l’oeil lourd.
Et en plus d’être de super éléments animés de décor de votre « super vie virtuelle », l’animal sera l’attraction idéale si vous n’avez plus d’inspiration pour faire la conversation. Si vous avez du temps à tuer apprenez un ou deux numéro à la bestiole en question, et épatez la galerie.
Petit bonus : l’animal pourra vous assurer une petite sortie même après le couvre-feu, même tard dans la nuit. Pour le poisson rouge, faites un effort d’imagination, promenez-vous éventuellement avec un sac transparent rempli d’eau en appelant régulièrement « Bubulle », l’air inquiet, à l’approche éventuelle de policiers. Les poissons rouges aussi peuvent fuguer…

     2. Préparez maintenant le contenu (quelques pistes pour survivre)

Préparez de « bonnes » histoires à raconter

Évidemment, pour avoir de « bonnes » histoires à raconter qui ne tournent pas autour de la Covid-19, des masques, de la vaccination, du confinement ou du / des reconfinement(s), il faut pouvoir sortir de chez vous, me direz-vous… 
N’hésitez donc pas à piocher dans des films, livres ou BD qu’on vous a offert à Noël – ils auront servi à ça au moins ! Petits tips pour les cinéphiles : n’hésitez pas à évoquer tour à tour les films La Bonne année, réalisé par Claude Lelouch (1973), La Grande bouffe, de Marco Ferreri, sorti la même année, ou encore l’incontournable Le Père Noël est une ordure, de Jean-Marie Poiré (1982). Comme ça vous vous direz : « En fait, on est pas si mal chez soi ! ».

Et puis n’oubliez pas que les Internets sont l’ami du temps à tuer. Ce réveillon numérique, ne serait-il pas l’occasion parfaite d’apprendre par coeur les pages francophones de Wikipedia ? Et que dire des Chuck Norris facts qu’il est toujours bons de glisser entre la poire et le fromage, histoire de stimuler les zygomatiques et votre digestion grâce aux contractions de vos abdominaux entretenus de haute lutte avec Ring Fit.

Faites-vous un petit catalogue d’activités ludiques

Jeux de société en ligne, programme télévisé, séances de cardio, session de body attack (le collant moulant et scintillant est obligatoire, on ne transige pas avec la mode)
Avoir une liste de choses à faire « séparément mais ensemble » peut être un véritable atout pendant ce « télé-réveillon ». Vous pouvez même mettre en place un numéro vert pour d’éventuels dons…
Pêle-mêle, on vous propose : une partie de coinche interactive, un Cluedo en ligne – mais qu’a donc fait ce satané Colonel Moutarde ?, une session Among us ou même, pour les plus geeks, pourquoi pas imaginer des 
retrouvailles dans un Second Life moribond. Ambiance, ambiance ! 
Si votre sens de la magie des fêtes n’est pas réfractaire au mauvais esprit, établissez une grille de loto avec tous les mots ou thèmes que vous êtes sûr que votre famille ou vos amis prononceront/aborderont. Si vous voulez corser le tout, vous pouvez même en créer plusieurs, en fonction du nombre de verres avalés par vos invités virtuels. Dites-vous qu’une fois la grille complétée, vous pourrez toujours raccrocher, le sentiment du devoir accompli, en hurlant « Bingo ! ».
Bref, remplissez cette to-do list comme vous voudrez, le tout c’est de retenir que plus elle sera longue, moins vous vous ennuierez… (et si finalement, ce soir-là, c’était la taille qui comptait ?). Bon, et puis, si ça n’accroche toujours pas… 

Appelez un ami réunionnais ou guyanais sur Zoom

Cette personne non-confinée pourra vous parler de l’interaction sociale, la vraie ! Celle qu’on a oublié. Et en plus vous verrez du pays. Astuce radins.com : vous voyagerez pas cher. 

     3. Cassez les codes Zoom – ceci n’est pas une contrepèterie

N’ayez plus honte de couper la parole

Sur Zoom, dès qu’on est plus de trois, ça devient vite la foire. Il y a aussi les inévitables bugs de connexion et de décalage… Bref, on en vient rapidement à devoir couper la parole pour s’imposer.
Pendant une réunion de boulot, ce n’est pas forcément très bien vu, alors autant se faire plaisir les jours de fête (sinon quand ?). Laissez-vous donc aller à un peu d’autoritarisme, vous verrez, ça vous fera du bien… Un petit monologue de 45 minutes, ça tente quelqu’un ? En plus vous aurez l’impression de maîtriser un tant soit peu votre soirée (contrairement à votre année). 

Ne pas hésiter à muter les convives 

Soyons honnêtes : forcément, à un moment, avec ou sans chien et/ou chaise de bureau de compétition, vous n’aurez plus à rien à dire (même si vous aimez beaucoup vos amis/parents/copains/copines du club de Ukulélé). 
Alors après deux ou trois cocktails que vous aurez préparé avec soin (faut bien se faire plaisir – si vous êtes dix en visioconférence, pensez à prendre à boire pour dix, après tout votre caviste n’est pas censé savoir…), vous n’en aurez plus rien à faire du Zoom, des participants, de la météo, du vaccin, des gestes barrières, de Didier Raoult, des Gilets Jaunes… Vous n’aurez qu’une seule envie : refermer ce foutu écran pour aller vous enjailler sur un All by myself enflammé telle une Bridget Jones dévergondée.
Alors en attendant et pour éviter tout incident amicalo-diplomatique, petit rappel, l’avantage du « télé-réveillon » c’est qu’il existe le bouton mute. Et pour passer le temps vous pouvez aussi tester la patience/attention des autres e-convives… 

Lancez-vous dans la lecture de l’annuaire

Ou de tout autre livre chiant. Cette lecture monotone et pour le moins rébarbative vous permettra de savoir si on vous écoute vraiment… Le test ultime. Si vous n’aimez pas lire, vous pouvez toujours simuler une crise du syndrome de la Tourrette – histoire de dynamiser un peu la conversation. Ça vous permettra de dire un peu ce que vous avez sur le coeur, après tout, l’année 2020 a été éprouvante. « Mutera bien qui mutera le dernier » a un gros potentiel pour devenir votre jeu préféré à la fin de la soirée !

Fenêtrez, libérez

Et puisque, telle Sissi, vous devrez faire face à votre destin, pourquoi ne pas tirer profit du fait qu’un jour, au sein du Xerox Parc, quelqu’un a eu la très bonne idée d’inventer les fenêtres applicatives ? 
Le plein écran, c’est bien, surtout quand ça en vaut le peine, mais le reste du temps… Alors votre tatie, votre cousin ou vos meilleur(e)s ami(e)s, dont vous vous souvenez à peine du visage sans les pixels, pourront bien partager votre écran avec la dernière série que vous vous injectez à même les rétines et à haute dose dès que vous avez plus de trente secondes libres. D’autant qu’au moins, votre série, avec les sous-titres, vous la comprenez, pas comme votre cousine Jacqueline.
Deux fenêtres, voire trois fenêtres peuvent cohabiter sur un écran de qualité, tout est question de timing. Après tout, les routeurs Wi-Fi 6, le très haut débit et les écrans 4K dont on vous rabat les oreilles à longueur d’année peuvent bien vous rendre ce service, non ?

Ayez une urgence une heure après le début du Zoom

Préparer sa sortie est essentiel. Sortir le chien peut être une bonne échappatoire. Ou encore surveiller la cuisson de votre toute petite dinde non-OGMisée pour un. Ou même un autre « télé-réveillon » programmé avec la belle-famille… Tout peut être prétexte à mettre fin à ce Zoom.
Evitez toutefois de passer d’un côté à l’autre de l’écran en fléchissant peu à peu les jambes pour faire croire que vous descendez à la cave, souvenez-vous de ce vilain tour de dos que vous vous êtes fait en accrochant l’étoile en haut de votre sapin nain en synthétique. 
Mais, pour le reste, sentez-vous libre, soyez inventif pour éviter d’avoir à arrêter la conversation trop brutalement – ce qui peut s’avérer encore plus douloureux que de la nourrir ! Et il va le falloir, puisqu’on vous le rappelle : vous êtes déjà chez vous. Alors fixez vous une heure de fin, ce sera moins navrant…
Ou si vos convives sont éméchés, prétextez, navré(e), que vous avez de la route à faire pour rentrer. Personne ne devrait mal le prendre, doit-on vous rappeler qu’il y a de fortes chances que vous n’ayez pas été « démuté(e)» après votre interprétation très personnelle de l’annuaire ? 

Simulez une combustion spontanée de votre box

Vous êtes encore là ? Comme pour les vrais réveillons du monde d’avant, vous n’avez vraiment pas envie d’y aller ? Prenez votre courage à deux mains et au bout d’une petite demi-heure de calvaire criez soudain « MON DIEU ! MA BOX VIENT DE PRENDRE FEU – et je n’ai plus de forfait » et raccrochez.
Si les personnes au bout du fil sont encore conscientes et demandent des preuves, vous pourrez toujours faire un montage rapide de votre box dévorée par de fausses flammes grâce à une des nombreuses applications d’effets spéciaux présentes sur le Play Store ou l’App Store…

Voilà, nous vous laissons-là. Courage, soyez fort. On pense à vous. Oui, même vous, là, qui secouez la tête, navré(e) d’avoir lu cet « article ». On vous applaudit déjà, et comme disait Kyo ou Nietzche, on ne sait plus, c’est l’émotion, tout juste se souvient-on que c’était un boys band, rappelez-vous que « tout ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort »… 

C’est quoi le texte ?

Hopopop ne partez pas, on a failli oublier. Une dernière chose. Si ce changement radical d’approche du Réveillon vous trouble et que vous avez oublié votre texte quand minuit sonnera, c’est facile, répétez après nous :
« Bonne année ! Nos meilleurs voeux !… Tout le meilleur !… Et, puis, surtout… la santé. »

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Marion Simon-Rainaud et Pierre Fontaine