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Comment le piratage pourrait être bénéfique à l’offre légale

Trois chercheurs américains ont démontré que le piratage permet aux offres légales de ne pas profiter de leurs monopoles pour pratiquer des prix démesurés. La concurrence du piratage permet de réguler le marché et de maintenir des tarifs bas.

Le piratage rend-il service aux offres légales ? C’est la thèse défendue par trois chercheurs des universités du Texas à Dallas et de Washington dans un article intitulé La main invisible du piratage : analyse économique de la chaîne d’approvisionnement en biens d’information ; publié dans la dernière édition du MIS Quarterly Journal.

Relayé par TorrentFreak, leur travail a pour ambition de démontrer que le piratage permet d’encadrer les prix pratiqués par les créateurs et les distributeurs d’œuvres. Il se pose comme une sorte de « concurrence fictive », fixant virtuellement le prix d’un bien culturel.

L’exemple Game of Thrones

« Lorsque des produits d’information sont vendus aux consommateurs par l’intermédiaire d’un détaillant, dans certaines situations, un niveau modéré de piratage semble avoir un impact étonnamment positif sur les bénéfices du créateur et du distributeur, tout en améliorant le bien-être des consommateurs », constatent les trois chercheurs.

D’après cette logique, les auteurs de l’article prennent comme exemple Game of Thrones. Il s’agit de la série télévisée la plus massivement piratée de l’histoire. Mais plutôt que d’empêcher en vain le piratage de sa série, HBO préfère plutôt pratiquer un prix d’accès raisonnable à son offre. Un moyen pour la chaîne de convaincre ceux qui piratent de s’abonner à son service, plus pratique à utiliser que certaines méthodes de piratage.

Quand l’offre légale fait mieux que le piratage

Cette nouvelle perspective pourrait encourager de nouvelles réflexions concernant la répression du piratage. Une politique de l’offre a souvent démontré qu’elle était plus efficace qu’une politique répressive. C’était d’ailleurs l’approche de Steve Jobs lors du lancement de l’iTunes Music Store en 2003. Dans sa keynote de présentation, il considérait que le piratage était le premier concurrent de l’offre légale. À cette dernière de proposer une prestation supérieure pour justement convaincre les utilisateurs de s’en détourner. 

Plus récemment, dans le domaine de la vidéo, c’est Netflix qui a remporté la palme de l’offre la plus technologiquement avancée, aux contenus pertinents, pour un prix raisonnable. Le service californien rassemble désormais plus de 139 millions d’abonnés.

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Jean-Sébastien Zanchi