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Comment la communauté des makers se mobilise pour aider les blessés ukrainiens

Garrots, attelles et bandages sont produits dans le pays et depuis l’étranger grâce à des imprimantes 3D. Ces fournitures sont ensuite expédiées aux militaires et aux hôpitaux confrontés à l’offensive russe.

Dès les premiers jours du conflit en Ukraine, des membres de la communauté des makers ont pris conscience qu’une pénurie de fournitures médicales allait vite poindre. Ils ont donc pris contact sur place avec des organisations caritatives, des hôpitaux ou l’armée. Et la réponse a été unanime : il fallait produire des garrots et des bandages pour les blessés. La solidarité internationale s’est alors mise en marche.
Quatre mois plus tard, les besoins demeurent, comme le constate le Washington Post, qui signe une enquête sur le sujet. Certains se sont même mis à fabriquer des accessoires pour des fusils d’assaut AK-47. Il suffit d’un fichier, d’une imprimante 3D, et de filaments pour en produire.

Une production en Ukraine même

Les makers qui participent à cette production ne se situent pas forcément à l’étranger. A l’intérieur même du pays, des citoyens et des entrepreneurs s’activent. C’est le cas de Mykhailo Shulhan, qui possédait déjà une société d’impression 3D à Lviv avant la guerre. Il s’est mis à développer des bandages pour couvrir de grandes plaies et en écoule désormais environ 2 000 par mois. Cela n’a pas été sans mal, les fournisseurs locaux de filaments se trouvant dans les zones du conflit. Ils ont pu depuis se déplacer plus à l’Ouest et ont repris leur approvisionnement. Ce qui n’a pas réglé tous les problèmes. Désormais, ce sont les pièces de rechange pour les imprimantes qui sont difficiles à trouver, car elles viennent de Chine.

Les makers ne font pas que parer à l’urgence du champ de bataille. La rééducation fait aussi partie de leur périmètre. Ainsi, le physiothérapeute américain Brett Carey conçoit-il des attelles pour les fractures de la main qui sont très courantes en temps de guerre et peuvent mal évoluer si elles ne sont pas bien prises en charge.

Il y a malgré tout un bémol à ce bel élan de générosité. Certains makers expédient leur production sans avoir fait valider leur design ou testé les fournitures. Avec des problèmes de qualité qui sont mis à jour au dernier moment sur le terrain. Le problème, c’est que ce sont des vies qui sont en jeu.

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Source : The Washington Post


Amélie CHARNAY