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Comment cet ingénieur a traversé les Etats-Unis en voiture sans toucher le volant

Ancien ingénieur de Waymo, puis d’Uber, Anthony Levandowski est un pionnier de la voiture autonome. Il prétend avoir traversé les Etats-Unis en conduite robotisée grâce à sa technologie Copilot qu’il aimerait intégrer à des camions dotés d’aides à la conduite avancées.     

Quel rebondissement pour Anthony Levandowski ! Son nom ne vous dit rien ? Il s’agit pourtant d’une star historique du petit monde des voitures autonomes. Principal responsable du développement de la moto autonome GhostRider du projet Grand Challenge de la Darpa, il est également l’ingénieur à l’origine du litige qui a opposé Google à Uber dans une affaire de vol de technologies.
A l’époque salarié de Waymo (filiale d’Alphabet), il avait téléchargé sur son ordinateur portable des documents confidentiels, notamment des données concernant la conception du précieux Lidar (système de balayage laser nécessaire à la conduite autonome), avant de créer une start-up rachetée très rapidement par Uber. Une sale histoire qui s’est soldée par son licenciement et par un accord entre les deux sociétés.
Visiblement ces remous n’ont pas détourné l’ingénieur dans sa volonté de concevoir « une voiture autonome »… loin de là, même.
The Guardian raconte ainsi la dernière aventure en date d’Anthony Levandowski qui a traversé les Etats-Unis en conduite autonome à bord d’une Toyota Prius qu’il a modifiée. Un « road trip » qui a démarré le 26 octobre sur le Golden Gate à San Francisco pour se terminer 5 000 km et quatre jours plus tard, à New York, sur le pont Georges Washington à Manhattan.

Un record de conduite autonome pour Pronto.ai ? 

La voiture, une Toyota Prius modifiée, n’utilisait que six caméras de basse définition pour analyser la route et une cartographie numérique rapporte The Guardian. Un équipement minimaliste comparé à celui des Chrysler Pacifica hybrides utilisées par Alphabet pour son service Waymo One. Exit le Lidar qui a causé bien des histoires à l’ingénieur et qu’il juge désormais trop coûteux et pas indispensable à la conduite robotisée.

Mark Harris pour “The Guardian” – Des caméras surveillent la route et la vigilance du “conducteur”.

Reste alors que cet attirail est géré par un ordinateur installé dans le coffre et faisant tourner deux réseaux neuronaux pour piloter le véhicule. Accélérateur, frein, clignotants, détection des obstacles, lecture du marquage au sol, des panneaux et de la signalisation… tout est automatiquement géré par ces réseaux jusqu’à la surveillance, par une caméra placée dans l’habitacle, du visage du « conducteur » qui doit rester attentif.  

Mark Harris pour “The Guardian” – L’équipement informatique pour gérer les calculs.

Un Copilot pour les poids lourds

Pour Anthony Levandowski, qui a créé la start-up Pronto.ai pour développer sa technologie, il ne serait pas question de la vendre à quiconque voudrait créer une voiture autonome. Levandowski confesse au Guardian qu’il envisage plutôt de la proposer comme technologie d’aide à la conduite (aussi appelée ADAS, pour Advanced driver-assistance systems).
Baptisée Copilot, elle pourrait être intégrée à bord des semi-remorques qui bénéficieraient alors de système de maintien de cap, de régulateur de vitesse intelligent et de système anti-collision. Une techno qu’il envisage de proposer via sa start-up Pronto.ai dès le premier semestre 2019 à 5 000 dollars. Une solution assez abordable pour les camions récents. Encore faut-il alors que l’industrie fasse confiance à cet ingénieur au passé sérieusement entaché.

Source :
The Guardian

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David NOGUEIRA