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Citizendium se pose en rivale de Wikipédia

Cette nouvelle encyclopédie collaborative sur Internet veut se distinguer de son illustre aînée par une politique différente de validation des articles.

On ne présente plus
Wikipédia, la célèbre
encyclopédie en ligne alimentée par les internautes. Elle n’est désormais plus seule sur ce créneau, avec l’arrivée, en version bêta pour le moment, d’une rivale :
Citizendium. Son slogan : ‘ Le monde mérite une meilleure encyclopédie gratuite ‘. Le ton est donné.Comme Wikipédia, Citizendium fonctionne et s’enrichit grâce au ‘ wiki ‘, un système de gestion de contenu qui rend les pages Web librement modifiables par les internautes.Mais entre la référence de l’encyclopédie libre et Citizendium, la comparaison pourrait bien s’arrêter là. Car le nouveau projet, imaginé et porté par Larry Sanger, un des fondateurs de Wikipédia aux côtés de Jimmy Wales, affiche des
ambitions différentes. Si, en pratique, tout visiteur peut devenir un des ‘ auteurs ‘ de Citizendium ?” à condition toutefois de décliner son nom et son prénom ?” les contributions ont ensuite vocation à
être validées par des experts, dûment accrédités en raison de leur parcours universitaire ou de leurs travaux dans une discipline donnée.C’est à eux qu’il appartient de modifier, si besoin, telle ou telle contribution. Mais une fois un ‘ post ‘ validé par un expert (il en existe un millier aujourd’hui) celui-ci ne peut plus être changé.La question de la rémunération de ces experts n’est pas encore officiellement tranchée. Par ailleurs, les promoteurs de cette nouvelle encyclopédie semblent disposés, moyennant finances, à accepter des mécènes, et, donc, des opérations
de sponsoring, à ne pas confondre avec des publicités commerciales.

Ton virulent envers Wikipédia

Autre point d’achoppement entre les deux encyclopédies libres et collaboratives, et non des moindres : Citizendium ?” qui a repris une partie du fond de Wikipédia pour son démarrage ?” pourrait, par la suite, ne
pas utiliser la même licence d’exploitation que son aînée.En clair, là où Wikipédia a opté pour une licence libre
(GNU Free documentation licence), Citizendium pourrait recourir à deux licences, celle utilisée par Wikipédia et une licence Creative Commons (la ‘ CC-by-nc ‘,
précisément), qui interdit l’exploitation commerciale des documents.La licence utilisée par Wikipédia autorise la reprise d’un contenu dans un cadre commercial, ce qui n’est pas le cas de la licence Creative Commons envisagée par Citizendium. Pour
Larry Sanger, le fondateur de Citizendium, la licence GNU serait utilisée pour des contenus repris sur Wikipédia et celle de Creative Commons pour les contenus spécifiquement
labellisés ‘ CZ ‘ (pour Citizendium).‘ Il y a bien entendu de la place pour d’autres encyclopédies collaboratives, explique Florence Devouard, vice-présidente de la Fondation Wikimédia. Mais il faut veiller au respect de
l’exploitation des licences. ‘
Par ailleurs, au-delà d’un discours assez sirupeux décliné dans la foire aux questions (FAQ) du site Internet, concernant le respect dû aux grands anciens comme Wikipédia, les promoteurs de Citizendium adoptent sur leur blog un ton un
peu plus tranchant. On peut ainsi y lire que la politique éditoriale de la nouvelle encyclopédie diffère de Wikipédia en ce qu’elle ‘ considère la diffamation comme un sujet sérieux ‘ ou en affirmant
qu’en respectant les valeurs familiales, Citizendium ‘ n’aura jamais autant d’articles sur les stars de films X ou les pratiques sexuelles alternatives ‘. Les intéressés apprécieront. Une version
française et dans d’autres langues européennes est envisagée, mais tout dépendra du succès du projet, expliquent également ses fondateurs.

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Philippe Crouzillacq