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Cinq nouvelles plaintes contre des antennes-relais

L’association Robin des toits a annoncé lundi le dépôt de cinq nouvelles plaintes contre les opérateurs pour empêcher l’installation ou demander le démantèlement de plusieurs antennes-relais.

Robin des toits vole au secours des personnes « électro-hypersensibles », ou supposées telles. L’association de défense des riverains d’antenne-relais a annoncé lundi 30 mars que ses adhérents déposaient cinq nouvelles plaintes contre les opérateurs de téléphonie mobile. Objectif de ces démarches : empêcher l’installation ou obtenir le démantèlement de plusieurs antennes-relais.

L’association surfe aujourd’hui sur une vague jurisprudentielle encore timide, mais qui a récemment débouché sur la condamnation de Bouygues Telecom et de SFR, tous deux contraints de démonter une antenne-relais.

Les nouvelles procédures engagées par Robin des toits concernent deux cas à Paris et trois en province. A Loctudy, en Bretagne, l’association défend à titre préventif une jeune femme qui doit vivre aujourd’hui avec une valve électromagnétique installée dans le cerveau, explique à 01net. le porte-parole de Robin des toits, Etienne Cendrier. Ce dispositif sert à réguler le liquide encéphalo-rachidien. « Mais les médecins et la jeune femme elle-même craignent que l’arrivée d’une antenne-relais ne perturbe le bon fonctionnement de cet appareil médical », a déclaré à l’AFP Richard Forget, l’avocat de l’association.

D’autres cas concernent des riverains inquiets des effets sanitaires de certaines antennes-relais installées dans leur voisinage (crises d’eczéma et de tachycardie, maux de tête récurrents).

Pour faire le point sur « les connaissances scientifiques ainsi que sur les réglementations en vigueur », le ministère de la Santé a prévu d’organiser à partir du 23 avril prochain un cycle de tables rondes inspiré du Grenelle de l’environnement. Les réunions, auxquelles seront associés les opérateurs, rassembleront cinq collèges (Etat, collectivités, associations, syndicats et organisations). En fin de compte, ces travaux devraient venir enrichir le second texte de loi issu du Grenelle de l’environnement, dont l’examen est prévu au début de l’été au Parlement.

Un bienheureux concours de circonstances

Pour Etienne Cendrier, ce « Grenelle de la téléphonie mobile » se présente comme un « exercice démocratique limité », dont les conclusions sont déjà écrites dans la lettre de mission adressée par le Premier ministre, François Fillon, à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. « L’hypothèse d’un risque pour la santé des populations vivant à proximité des antennes-relais de téléphonie mobile ne peut être retenue » (en l’état actuel des connaissances), écrit le Premier ministre.

Selon Le Canard enchaîné du 11 mars dernier, la ligne de cette missive s’inspire très directement d’un communiqué publié récemment par l’Académie de médecine. Fait assez inhabituel, l’institution s’était autosaisie de la question de la dangerosité supposée des antennes-relais. Pour conclure par la négative.

Cette prise de position intervenait dans la foulée d’un arrêt de la cour d’appel de Versailles obligeant l’opérateur Bouygues Telecom à démonter une antenne-relais dans le Rhône. Seul hic, selon l’hebdomadaire satirique, André Aurengo, chef du service de médecine nucléaire à la Pitié-Salpêtrière et auteur du communiqué publié par l’Académie de médecine, est aussi « une figure éminente du conseil scientifique de… Bouygues Telecom ».

« Fillon a ainsi tout recadré et Martin [Bouygues, NDLR] peut raccrocher. Même un peu téléphonée, son opération Sauvez mes antennes était vraiment bien combinée », conclut l’hebdomadaire sur le ton taquin qu’on lui connaît.

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Philippe Crouzillacq