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Cigref : haro sur les éditeurs de logiciels

Le Club informatique des grandes entreprises françaises (Cigref) a dressé le bilan du passage à l’an 2000. Un quart des 21 milliards de francs dépensés a servi à vérifier la compatibilité des produits achetés.

Si les grandes entreprises membres du Cigref ?” une centaine environ ?” estiment que leurs systèmes d’information sont ressortis de l’épreuve” mieux inventoriés, mis à jour et modernisés “, elles constatent in fine qu’il y a eu trop souvent” transfert de responsabilité en fin de chaîne “. En clair, explique un porte-parole, la course effrénée des éditeurs à la part de marché les a amené à livrer jusque dans les dernières semaines des correctifs pour des logiciels insuffisamment testés, le tout aux frais du client. ” Tout cela est innaceptable “, poursuit-il. Fort de ce constat, le Cigref va jusqu’à s’interroger sur le modèle économique de l’industrie du logiciel et en appelle à une remise à plat, le plus tôt possible.

Si la teneur du communiqué du Cigref peut surprendre, elle n’en constitue pas pour autant une surprise. Début janvier en effet, son délégué général avait laissé entendre que le bilan ” An 2000 ” serait l’occasion d’une révision des relations contractuelles entre clients et fournisseurs. Contactée, Syntec Informatique, la chambre syndicale des SSII et éditeurs, n’a pas souhaité réagir, ne souhaitant pas lancer de polémique médiatique sur la base de généralités. Pour le Cigref, le passage à l’an 2000 a agi comme un révélateur de pratiques courantes et vieilles comme l’histoire du logiciel, et il voudrait éviter que le problème ne se pose dans les mêmes termes lors du passage à l’euro. Reste qu’il est peu probable que son appel d’aujourd’hui porte ses fruits. A court terme en tous cas.D’abord, parce que les efforts de normalisation ou d’assurance qualité que les grands comptes appellent de leurs v?”ux ne pourront déboucher du jour au lendemain. Ensuite, parce que course effrénée à la ” webisation ” des systèmes d’information oblige, le facteur temps est devenu primordial par ces temps de Net-économie, même chahutée en Bourse. Enfin, parce que nombre d’éditeurs, aujourd’hui pointés du doigt, appliquent les politiques définies par leurs maisons mères, anglo-saxonnes bien souvent. Pour pouvoir bouger les choses, le Cigref devra donc rechercher des alliances avec ses homologues étrangers ?” quand ils existent ?”, histoire de se faire entendre un peu plus fort.

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Alain Ruello