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Ces Français veulent mettre fin au mal de la réalité virtuelle

De nombreux utilisateurs de réalité virtuelle sont sujets aux nausées et aux vertiges. La start-up Boarding Ring a conçu un accessoire complémentaire des casques de VR promettant de surmonter la « cybercinétose », le mal de réalité virtuelle.

Vous avez sûrement entendu parler des lunettes Seetroën, pour lutter contre le mal des transports ? Avec leur design très rond et un peu enfantin, elles ont fait le buzz l’année dernière jusque dans les médias américains… et se sont vendues comme des petits pains.
La technologie de ce produit de Citroën a été développée par la start-up Boarding Ring. Elle ne compte pas uniquement des lunettes à son actif puisqu’elle a présenté la semaine dernière sur le salon Laval Virtual un accessoire à insérer dans un casque de VR promettant de mettre fin à la cybercinétose avec 80% d’efficacité. Aussi appelé cybersickness ou motion sickness, ce mal désigne les nausées et vertiges provoqués par les casques de réalité virtuelle.

Boarding Var, le prototype de Boarding Ring.
01net.com – Boarding Var, le prototype de Boarding Ring.

Un conflit sensoriel

« 45% des utilisateurs en souffriraient, selon une étude d’Ubisoft », nous explique Hubert Jeannin, le fondateur et président de Boarding Ring. « Ce mal est dû à un conflit sensoriel. Vos yeux sont informés que quelque chose bouge. Mais ces mouvements virtuels divergent des mouvements réels de votre tête perçus par votre oreille interne. Cela crée un conflit dans votre cerveau et peut même aller jusqu’à provoquer un malaise, voire un coma dans des cas plus rares et extrêmes », détaille Hubert Jeannin.

Le dispositif s’appelle Boarding VAR et a obtenu un prix de l’innovation au CES en janvier dernier. Un succès de plus pour la start-up née en 2015. Cette entreprise familiale atypique, basée dans la petite commune d’Ollioules dans le Var, ne compte que quatre salariés dont Hubert Jeannin et ses deux fils Antoine et Renaud (voir photo en haut de l’article). C’est le père, spécialisé en optique, qui est à l’origine des cinq brevets de la société. Il a étudié le phénomène de la cinétose pendant des années, comprenant que tout se jouait à la périphérie de la rétine.

Des images à la périphérie des yeux

Le Boarding VAR compte une centrale inertielle placée au sommet du casque et communiquant avec deux écrans oled placés sur les côtés, dans les branches. La centrale inertielle détecte les mouvements de votre tête et envoie ces informations aux écrans qui animent en fonction des diodes créant un plan horizontal. Ces images jouent le rôle de compléments d’informations pour vos yeux. Le principe est donc le même qu’avec Seetroën, sauf qu’à la place des diodes, les lunettes embarquent un liquide coloré fluctuant de façon mécanique en suivant les mouvements de la tête, comme on peut le voir dans cette vidéo de promotion.

Pour le moment, le Boarding VAR n’est qu’un prototype étudié de près par les fabricants de casques de VR. Boarding Ring entend le développer et le commercialiser comme un accessoire complémentaire mais laisse la porte ouverte aux constructeurs qui voudraient l’intégrer directement dans un casque.

La start-up française planche aussi sur le bien-être des futurs passagers de la voiture autonome qui ne devraient pas échapper au mal des transports. Le concept s’appelle cette fois Boarding Light et consistera à installer des colonnes de diodes sur les pans latéraux de l’habitacle. Deux équipementiers sont intéressés. On devrait donc entendre très vite à nouveau parler de Boarding Ring, qui a prévu une levée de fonds au cours de l’année.

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Amélie CHARNAY