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Ce que l’on sait sur « Clear History », l’outil Facebook pour nettoyer son historique

Facebook confirme le lancement de l’outil « Clear History » au cours de l’année. Cette fonctionnalité permettra aux utilisateurs d’effacer leur historique et leurs cookies.

« L’outil Clear History sera lancé dans le courant de l’année », a déclaré David Wehner, le directeur financier de Facebook, mercredi 27 février, à San Francisco, comme le rapporte CNBC. Pas plus de précision sur la date. Mais un peu plus de détails sur le fonctionnement de l’outil, dont la création avait été annoncée déjà par Mark Zuckerberg en mai dernier, lors de F8, sa conférence annuelle à destination des développeurs.

Un pouce bleu en toute tranquillité ?

L’objectif de « Clear History », c’est de donner le pouvoir aux membres de la communauté Facebook de « supprimer [leurs] informations et de bloquer la possibilité à des tiers d’accéder à [leurs] données », a affirmé la directrice vie privée de Facebook, Erin Egan. Grâce à cette fonctionnalité inédite, chaque utilisateur du réseau social pourra effacer son historique et ses cookies.

Lorsque vous partagez un article ou que vous vous connectez à une application grâce à vos identifiants Facebook, le réseau social enregistre les données liées à votre navigation. Et stocke ces informations grâce à des cookies. Même chose pour vos pouces bleus et vos réactions « grr » ou « waow ». Cet ensemble de données permet à l’entreprise de Mark Zuckerberg d’établir des catégories type d’individus. Par exemple, « personne aimant le jardinage et vivant en Espagne ». Puis, de vendre ces « cibles ».

Un ciblage ultra précis dont avait bénéficié Cambridge Analytica. Pour rappel, la société britannique a fait scandale car elle avait profité de l’écosystème de Facebook pour siphonner les données personnelles de 87 millions d’internautes à des fins politiques.

Un ciblage publicitaire moins efficace

« D’une manière générale, Clear History ne nous permettra plus de vous cibler aussi efficacement qu’avant » a expliqué David Wenher. Aujourd’hui, les publicités qui apparaissent sur la plate-forme sont spécifiques à l’utilisateur. Demain, si on gomme les indices laissés sur Facebook, ces publicités seront génériques, comme à la télé ou à la radio.

Dans une tribune publiée récemment dans plusieurs journaux internationaux dont Le Monde, le fondateur de la plate-forme communautaire écrivait :

« Les gens nous disent que s’ils doivent voir des publicités, celles-ci doivent être pertinentes pour eux. Pour cela, nous devons comprendre leurs centres d’intérêt ».

Un intérêt pour les gens, certes, mais surtout un un enjeu financier majeur pour Facebook. Actuellement, 98% du chiffre d’affaires réalisé par le site vient du ciblage de ses utilisateurs, facturé à de nombreux annonceurs.

« Un coup de communication pour redorer son blason »

Mais pour Nathalie Devillier, spécialiste de la protection des données, membre du groupe d’experts sur la responsabilité et les nouvelles technologies de la Commission européenne, interrogée par le Figaro, c’est avant tout un « coup de communication pour permettre à Facebook de redorer son blason ».

A l’heure du RGPD, le réseau social est dans le viseur des institutions. En mai, l’Autrichien Max Schrems, défenseur des libertés numériques, portait plainte contre Facebook. Le mois dernier, c’est l’Office fédéral de lutte contre les cartels allemand -l’équivalent de notre Autorité de la concurrence- qui a décidé de mettre fin à l’accumulation sans consentement des usagers de leurs données, et in fine de leur partage. 

Dans ce contexte, le Clear Blue serait un bon moyen pour Facebook de montrer de la bonne volonté, en mettant en place ses propres outils d’auto-régulation. Et se couvrir contre les futures probables sanctions. 

« Un coup de communication pour redorer son blason »

Mais pour Nathalie Devillier, spécialiste de la protection des données, membre du groupe d’experts sur la responsabilité et les nouvelles technologies de la Commission européenne, interrogée par le Figaro, c’est avant tout un « coup de communication pour permettre à Facebook de redorer son blason ».

A l’heure du RGPD, le réseau social est dans le viseur des institutions. En mai, l’Autrichien Max Schrems, défenseur des libertés numériques portait plainte contre Facebook. Le mois dernier, c’est l’office fédéral de lutte contre les cartels allemand -l’équivalent de notre Autorité de la concurrence- qui a décidé de mettre fin à l’accumulation sans consentement des usagers de leur data, et in fine de son partage. 

Dans ce contexte, Clear History serait un bon moyen pour Facebook de montrer de la bonne volonté, en mettant en place ses propres outils d’auto-régulation. Et se couvrir contre de probables sanctions. 

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Marion Simon-Rainaud