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C&C 4 : Kane m’a tuer !

Parfois, tester un jeu est un vrai bonheur. D’autres fois, c’est un peu comme vivre un livre de Stephen King. Pas de bol, j’ai connu l’enfer du jeu…

Bénédiction ou malédiction, il y a quelques jours, on me charge de tester Command & Conquer 4. Le jeu en poche, je prends la direction du PC à peine rentré à la maison. Pendant l’installation, applications de mesures à la hauteur des attentes suscitées par ce titre. Résultat : six litres de café en prévision de la nuit.

Vient le moment de lancer le jeu, d’un pointeur tremblant, double clique sur l’icône. Un joli panneau me demande de rentrer mes identifiants et mots de passe EA. Coup de bol, j’ai créé un compte depuis un moment, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’il faudra bientôt autant de comptes qu’il y a d’éditeurs de jeux. Je ne le sais pas à cet instant, mais ma vie va basculer. C’est en fait le début d’un long calvaire.

Paris, 16 mars 2010, 21 h 15

Obéissant, je rentre mes identifiants pour me voir dire qu’une mise à jour est nécessaire. Le jeu ne sort que dans deux jours officiellement : « Déjà un patch ? ». Un sourire tremblant aux lèvres, je vais voir où en est mon jerrycan de café pour patienter le temps du téléchargement. Revenant avec ma cafetière, je vois que la progression stagne sur un élément et je le laisse faire son téléchargement de son côté.

Paris, 16 mars 2010, 23 h 15

Ça ne bouge pas d’un iota. Désinstallation, réinstallation, rien n’y fait. Malgré un palpitant à 180, j’ai déjà bu trois tasses de café, je rends les armes jusqu’au lendemain. En finissant ma quatrième tasse, une grande crise de compassion m’étreint. Je pense à tous les joueurs qui ont acheté leur copie dématérialisée, qui l’ont déjà reçue et qui sont, comme moi, comme des imbéciles avec un jeu dont ils ne peuvent pas profiter.

Paris, 17 mars 2010, 21 h 45

Le lendemain, rebelote. Le café est chaud, le jeu toujours aussi bloqué. Petit passage sur la Toile. Constat horrifié, je ne suis pas le seul à avoir ce souci. Les principaux arguments avancés à demi-mot par le « community manager d’EA » sont que le jeu se déverrouillera à minuit le jour du lancement. Quatre tasses de café pulsent dans mes veines et le joueur, qui voudrait sommeiller en moi si je n’étais pas sur les nerfs, est au bord de craquer. Heureusement, le journaliste, parti se refaire un café, se résigne : « Bon, tant pis, la nuit va être courte pour le test mais on en a vu de pire. Souviens-toi de ce marathon Dragon Age Origins…».

Soudain révolté par le sort des utilisateurs qui ont commandé leur copie en ligne et qui ne peuvent pas jouer, je me prends un sixième café. Bien réveillé maintenant, j’entreprends de fouiller dans un fichier XML et trouve, ma septième tasse de café avalée, une solution partielle au problème, en même temps que la personne qui l’a largement diffusée. Ça marche mais le jeu n’est pas très stable. Pas de mises à jour = petits problèmes = le jeu plante. Pour fêter ma huitième tasse de café, j’ai même gagné de réinstaller DirectX dans la foulée. J’adore. Et si je reprenais un café ?

Paris, 18 mars 2010, 6 h 30

Je tombe du lit, me prends les pieds dans la neuvième tasse de café à peine froide et me jette sur mon PC comme un gosse le matin de Noël. Ou plutôt comme un joueur qui voudrait enfin jouer. C’est le jour J ! Lancement officiel en approche depuis minuit. Et rien ! Mettant ça sur le compte de la fatigue, je me fais un petit café. Puis un autre et encore un autre pour tenir jusqu’au moment où je vais pouvoir appeler mon contact à EA.

Bonne nouvelle, ils sont au courant. Mauvaise nouvelle, ils doivent déployer un patch sur les serveurs, parce que beaucoup de pays européens sont touchés à J+1 du lancement. En sirotant mon dixième café, j’ai peine à croire qu’EA, énormissime éditeur, traite tout ça avant autant de légèreté. Pour oublier, je me reprends un café.

Paris, 18 mars 2010, 21 h 30

Les doigts tremblants, j’en suis à mon quinzième café de la journée, je constate que la mise à jour passe enfin. Je relance la production de café, trente litres plus tard, je m’installe devant mon écran. Quatre plantages au démarrage et autant de tasses de café, un constat s’impose. Les DRM sont l’avenir de la console. Oui, parce que si ça continue, je retourne jouer sur 360 ou PS3 ! Comme pour Assassin’s Creed II, les DRM nous pourrissent la vie et, en plus, elles ne marchent même pas bien !

Paris, 22 mars 2010, 9 heures

J’ai fini Command &Conquer 4 hier après midi. Trois jours de galère pour vous pondre un test qui fasse le tour de la question. La bonne nouvelle ? C’est fini. La mauvaise ? Je n’ai plus de café et n’ai toujours pas testé Supreme Commander 2. Un tremblement incontrôlé me parcourt. Le manque de caféine, il paraît. A priori, seule l’activation par Steam est requise, je vais pouvoir y jouer rapidement. Enfin, ça, c’est la théorie… sait-on jamais, m’en vais tout de même acheter quelques paquets de café, on n’est jamais trop prudent !

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Aymeric Siméon