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Bull encore et toujours sous perfusion. La nouvelle avance de 100 millions d’euros accordée par l’Etat améliorera-t-elle la santé du constructeur ?

Plans de cession d’actifs et re-structuration bientôt finalisés, vente des locaux du siège à Louveciennes, et, depuis quelques jours… une nouvelle aide publique, ainsi qu’un départ…

Plans de cession d’actifs et re-structuration bientôt finalisés, vente des locaux du siège à Louveciennes, et, depuis quelques jours… une nouvelle aide publique, ainsi qu’un départ annoncé de son président. Bull sera-t-il en mesure de reprendre une vie active ? L’Etat actionnaire (16,3 % du capital) prévoit une avance remboursable de 100 millions d’euros.“C’est une action concomitante à la vente des activités européennes de services de Bull à Steria. Celle-ci étant essentiellement réalisée au moyens d’actions, les liquidités ne seront, bien sûr, pas immédiates”, précise Cyrille du Peloux, son directeur général, qui ne s’étend pas sur l’inertie des autres actionnaires du constructeur informatique hexagonal (Nec, France Télécom, Motorola et Dai Nippon Printing) restés sans bourse déliée.Concomitant aussi, le départ de Guy de Panafieu ?” qui tenait les rênes du groupe depuis quatre ans ?” ajoute encore au trouble de la situation. D’autant que, souligne Cyrille du Peloux, “ce n’est pas facile de gérer Bull avec peu de réserve financière et une importante restructuration en chantier”.

Certains salariés inquiets pour leur avenir

La simultanéité de tous ces évènements va-t-elle changer le calendrier de Bull ? Et que va-t-il se passer pour les quelque dix mille salariés du groupe ? Près de cinq mille d’entre eux sont concernés par le rachat de l’activité européenne de services par Steria, qui finalisera son opération début 2002. Les trois mille employés d’Intégris France, l’entité nationale de services, attendent toujours leur hypothétique repreneur. “C’est en cours de discussion. Intégris est une société qui est devenue profitable grâce à un positionnement clair, alliant les métiers d’infrastructures, d’intégration de systèmes, d’infogérance et de conseil”, explique Cyrille du Peloux, concentré plus que jamais sur l’autonomie opérationnelle et juridique d’Intégris France. Restera aussi à vendre la filiale logicielle Evidian.Autre souci : le sort réservé aux salariés issus à la fois de l’entité serveurs et maintenance ?” qui affronte un marché compétitif ?” et des activités distribution et services de Bull aux Etats-Unis, en Asie et en Afrique. Pour Claudi Ménard, délégué syndical CGT de Bull : “Les salariés, satisfaits de l’avance de l’Etat, regrettent l’absence de participation des autres actionnaires. Après le recentrage opéré par Guy de Panafieu, il faudra une autre feuille de route que le dépeçage de la société. Une synergie entre les diverses activités du groupe en Europe serait nécessaire, tout comme le gel du plan social, compte tenu de la crise actuelle. Nous ne voulons pas de traitement palliatif. On ne peut pas reconstruire en supprimant les compétences”.Une table ronde est par ailleurs envisagée entre les syndicats et le club d’utilisateurs Cube sur le thème de l’externalisation de certaines activités du groupe.

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Clarisse Burger