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BT accélère grâce au haut débit

Objectif : 5 millions de foyers connectés d’ici à 2006. Le déploiement du DSL doit permettre à BT de devenir le premier fournisseur d’accès à l’internet rapide en Grande-Bretagne.

Apparemment, la cuisine n’a rien de futuriste. À quelques exceptions près… La machine à laver et le four sont pilotés par un mini-ordinateur central. Un appareil qui permet aussi à la maîtresse de maison de regarder une vidéo au grain impeccable. Par ailleurs, l’accès internet est rapide et illimité. Côté bureau, l’ordinateur répond aux ordres oraux. Réalité ou fiction ? Présente dans les locaux de BT Exact Technologies, le centre de recherche et développement de BT à Ipswich, dans l’Est de la Grande-Bretagne, cette maison démo ne fait que reproduire les potentialités immenses générées par le VDSL (Very High Speed Digital Subscriber Line), une technologie du futur dans le haut débit : “Pour une bande passante moyenne de 2,3 mégabits par seconde, le VDSL permet la retransmission simultanée de trois vidéos de qualité, de la visioconférence, de l’internet rapide mais aussi de la vidéosurveillance, témoigne Kevin Foster, responsable de l’unité DSL chez BT Exact. Dans la mesure où la connexion est physiquement plus courte au travers des fils de cuivre, le VDSL peut transporter jusqu’à dix fois plus d’informations que l’ADSL.” En développement depuis le début des années quatre-vingt-dix chez BT Exact, la technologie devrait percer à court terme.

Priorité aux offres éprouvées

Mais pour l’instant, au quartier général de BT à Londres, on préfère se concentrer sur l’exploitation commerciale de technologies éprouvées, comme l’ADSL. Avec un objectif d’1 million de foyers connectés d’ici à 2003 et 5 millions d’ici à 2006, le groupe multiplie les annonces pour séduire les Britanniques. Et pour cela, BT joue sur les prix. Première à ouvrir le feu, la branche Wholesale a annoncé une réduction de moitié de ses tarifs à destination des fournisseurs d’accès en février dernier, lesquels ont répercuté la baisse. La conséquence a été immédiate : de 3 000 à 4 000 par semaine, les commandes sont passées à 8 000. Selon une étude publiée par l’Oftel, le régulateur des télécoms britanniques, la baisse des prix de gros outre-Manche place désormais le Royaume-Uni devant la France et l’Allemagne en termes de compétitivité des prix aux particuliers. Pour BT Retail, les choses semblent beaucoup moins simples. La division doit lutter contre la concurrence des câblo-opérateurs. Jusqu’à la fin février, Telewest, le numéro 2 des “câblos” britanniques, parvenait en effet à inscrire 22 % d’abonnés haut débit de plus par jour face à BT groupe et 85 % d’abonnés de plus face à la division Retail, et cela, avec une couverture nationale de seulement 19 %. La réaction de BT Retail ne s’est pas fait attendre : la branche spécialisée dans les services aux particuliers et aux entreprises a en effet envoyé un questionnaire à ses 19 millions de clients résidentiels pour connaître leur opinion en matière de haut débit. Dans ce recensement spectaculaire, Retail aurait déjà reçu près de 500 000 réponses, dont 200 000 marques d’intérêt. Une aubaine en terme d’économies marketing : “Le service commercial n’a plus qu’à prendre son téléphone et appeler tous ces gens”, confie-t-on en interne. En février, la division faisait 3 000 installations par semaine. Quatre mois plus tard, elle en réalise 11 000. Depuis le 5 juin, Retail a même rajouté à son offre le produit BT Broadband, qui ambitionne de générer 500 000 nouvelles connexions résidentielles d’ici à lété 2003. Inconvénient du produit : il reste toujours beaucoup plus cher que ses concurrents câblo-opérateurs…

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Stéphanie Salti