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Boucle locale radio : un atout pour les PME

Depuis le 25 janvier, la plupart des entreprises françaises peuvent bénéficier d’un accès internet rapide par voie hertzienne. Les avantages de ce mode de connexion : des débits symétriques et une qualité de service garantie.

Le haut débit ne cesse de pénétrer dans le dernier n?”ud des connexions internet, la boucle locale encore contrôlée par France Telecom. Après le câble et l’ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line), la boucle locale radio (BLR) débarque à son tour sur ce marché, offrant une alternative supplémentaire au réseau filaire de l’opérateur historique. En reliant par des ondes radio le client final à une tête de station émettrice ?” elle-même connectée aux réseaux IP (internet protocol) des opérateurs ?” la boucle locale radio s’affranchit des derniers mètres de cuivre, propriété de France Telecom. Elle permet donc un nouveau mode d’accès internet à haut débit.La principale problématique des opérateurs de BLR est la prise en compte de la topographie dans l’installation de leurs têtes de station, qui doivent être positionnées sur des points hauts, comme, par exemple, le toit d’un immeuble. En effet, il est nécessaire que le relais soit en ligne de vue directe avec l’antenne qui pourvoit le client. Pour ce dernier, l’équipement consiste en une parabole extérieure d’une vingtaine de centimètres de diamètre et un boîtier de connexion. La distance séparant une tête de station de l’antenne d’un client varie selon la bande de fréquence utilisée. Elle sera d’environ 4 km pour une bande de fréquence de 26 GHz, et jusqu’à près de 15 km pour du 3,5 GHz.

Différentes offres de débits

La bande passante disponible par tête de station est de 155 Mbit/s (155 mégabits ?”l’équivalent d’une bonne centaine de disquettes?” par seconde). Dans la pratique, les débits desservis seront au maximum de 8 Mbit/s par utilisateur pour une bande de fréquence de 26 GHz, les débits ne dépassant pas 3 Mbit/s en 3,5 GHz.First Mark Communications France, premier opérateur à commercialiser des services BLR, propose ainsi trois offres : 128 kbit/s, 512 kbit/s et 2 Mbit/s. Ces débits sont symétriques, c’est-à-dire équivalents en voie ascendante et en voie descendante. Détenteur d’une des deux licences nationales, First Mark a ouvert son réseau à la mi-janvier, sur la base de stations de 26 GHz. Alcatel, principal fournisseur en technologies BLR, travaille déjà à l’augmentation des capacités de débit des stations de 3,5 GHz, et l’opérateur prévoit de mettre à niveau son équipement au cours du troisième trimestre 2001.Arrivée après le câble ou l’ADSL, la boucle locale radio dispose néanmoins d’un atout de taille : le LMDS (Local Multipoint Distribution Service), un standard en matière d’accès radio large bande à haute fréquence. Cette technologie offre aux opérateurs de BLR l’opportunité de se démarquer des solutions concurrentes en misant sur la qualité de service, grâce à l’allocation dynamique de fréquences. Une caractéristique qui permet de garantir un débit minimum, et non plus des promesses de débit maximum. L’allocation autorise aussi le “burst “, la fourniture à la demande de débits encore plus élevés, selon la capacité de bande passante disponible sur le réseau de l’opérateur. Ainsi, même avec un abonnement forfaitaire de 512 kbit/s, un client peut disposer à tout instant d’un débit double. Les garanties de qualité de service sont renforcées par la fiabilité annoncée d’Alcatel, dont le matériel n’enregistrerait pas plus d’une demi-heure d’indisponibilité par an.

Sept opérateurs se partagent le marché français

Depuis le 11 juillet dernier, date d’attribution des licences par l’Autorité de régulation des télécommunications, sept opérateurs sont présents en France. First Mark et Fortel ont obtenu les deux licences nationales. Si le premier propose d’ores et déjà des services exclusivement destinés aux entreprises, le second vise essentiellement le marché des particuliers avec des offres de téléphonie et d’accès internet. Le planning de commercialisation de Fortel n’a toutefois toujours pas été annoncé. Sur les cinq opérateurs retenus pour une ou plusieurs licences régionales ?” Altitude, BLR Services, Broadnet France, Landtel France et Belgacom France ?” un seul s’est dit prêt à ouvrir ses services. Belgacom France a annoncé être opérationnel dans douze villes depuis le 15 février 2001 : Lille, Roubaix, Tourcoing, Calais, Dunkerque, Rouen, Caen, Rennes, Nantes, Le Havre, Reims et Amiens. Des licences ont également été attribuées à XTS Network, Cegetel, Media Overseas, et Informatique Télématique pour les départements d’outre-mer.

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Christophe Dupont