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Bercy s’initie au “business to government “

Associé à Synerdeal, le ministère des Finances a trouvé ses fournitures en ligne. Un premier pas vers la dématérialisation des commandes publiques.

La mise en ligne des achats de l’État a débuté en catimini, le 12 juillet. En trois enchères électroniques d’une heure chacune, le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie (Minefi) a attribué des contrats de consommables bureautiques, de papeterie et de cartons. Une semaine plus tôt, lorsque Laurent Fabius, ministre de l’Économie et des Finances, annonçait la migration du Minefi vers l’e-ministère (voir LNH du 20 juillet), la dématérialisation de la commande publique n’avait été qu’évoquée. Pourtant les prestataires de services d’achat en ligne lorgnent déjà sur ce marché émergent, le B to G, pour business to government.

Le Minefi apprenti

Avec des montants contenus sous les 45 730 euros (300 000 francs), ces premières enchères électroniques font encore pâle figure comparées aux annonces records du secteur privé. Mais ce plafond tient surtout à une contrainte légale : au-delà, l’opération relève du code des marchés publics, qui ne permet pas encore les enchères en ligne. Certes, l’article 56 du nouveau code, qui entre en vigueur en septembre, promet une dématérialisation totale de la commande publique dès le 1er jan- vier 2005, mais les décrets d’application se font attendre. “Nous venons juste d’entrer en phase d’apprentissage “, note un informaticien du Minefi.Pour Synerdeal, la société qui a accompagné le ministère dans l’organisation de ces enchères, le B to G commence à avoir une certaine réalité. “C’est notre première mission pour un ministère, mais nous avons déjà travaillé pour la Délégation générale pour l’armement et pour le Conseil général de l’Oise“, précise Laurence Tréville, chef du projet mené pour le Minefi.Fondé en mars 2000 par un ex-directeur des achats d’Airbus, Synerdeal est spécialisé sur les enchères en ligne, comme le leader Freemarkets, et s’était jusque-là attaché à développer son portefeuille client dans l’aéronautique. “Mais nous comptons développer notre offre B to G“, annonce Laurence Tréville. “Sur le long terme“, s’empresse-t-elle d’ajouter, consciente que le chemin à parcourir par les services de l’État reste long.Aux États-Unis, le créneau B to G a dépassé le stade des balbutiements. En mai, le cabinet d’études Jupiter Media Metrix, prévoyait que ce type d’achats en ligne pourrait atteindre 327 milliards d’euros en 2005. Si, en France, les start-up attendent un véritable engagement de l’État, outre-Atlantique, ce sont les États qui tirent le secteur. Ainsi, le 23 juillet, Onvia, place de marché pour les PME menacée d’être écartée du Nasdaq, annonçait un virage vers les achats publics. Afin d’atteindre la rentabilité dès l’an prochain.

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Maxime Rabiller