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Ballot screen : six éditeurs se plaignent à Bruxelles

Six des douze éditeurs présents dans l’écran multichoix des navigateurs de Windows se plaignent du manque de visibilité. Une association, elle, aimerait que le système soit repris hors d’Europe.

Alors que l’écran multichoix des navigateurs (ou ballot screen) dans Windows commence sa carrière européenne, des grincements de dents se font entendre. Si certains croient avoir remarqué qu’Internet Explorer se retrouvait un peu trop souvent à la même place, les éditeurs de six des douze navigateurs de l’écran ont adressé jeudi 4 mars 2010 une requête à la Commission européenne pour en faire modifier la présentation.

Il s’agit des concepteurs d’Avant Browser, Flock, GreenBrowser, Maxthon, SlimBrowser et Sleipnir (K-Meleon manque à l’appel). Leurs logiciels n’apparaissent pas immédiatement sur l’écran de l’utilisateur : en effet, le ballot screen présente d’abord les cinq navigateurs qui dominent le marché (Firefox, Chrome, Internet Explorer, Safari et Opera). Pour voir les sept autres, il faut faire glisser le curseur vers la droite.

Pour leurs éditeurs, il n’est pas évident au premier coup d’œil que d’autres options sont disponibles en faisant défiler la page. « Nous demandons seulement le simple ajout d’un texte ou d’un élément visuel qui indiquerait à l’internaute moyen qu’il existe d’autres choix à droite de la partie visible de l’écran », indiquent-ils dans le texte envoyé à la Commission.

Opera satisfait

« La présentation de l’écran de choix du navigateur laisse la grande majorité de ses utilisateurs dans l’ignorance du fait qu’ils ont le choix entre plus de cinq navigateurs » estiment ces entreprises. « Franchement, personne ne sait qu’il y a plus de cinq options. Nous considérons que ceci est injuste », a ajouté à Reuters Shawn Hardin, directeur de Flock.

De son côté, Opera, qui figure sur le premier écran avec sa toute nouvelle version 10.50, ne se plaint pas, loin de là. « Depuis l’entrée en vigueur de l’écran de choix du navigateur, les téléchargements d’Opera ont plus que triplé dans les principaux pays européens, comme la Belgique, la France, l’Espagne, la Pologne et la Grande-Bretagne », déclarait mercredi 3 mars Rolf Assev, directeur de la stratégie de la société norvégienne. Google, Mozilla et Apple n’ont pas encore communiqué sur un quelconque impact sur les téléchargements.

Un exemple repris ailleurs dans le monde ?

Cet écran multichoix dans Windows agite en tout cas beaucoup le monde du logiciel. L’Ecis (European Committee for Interoperable Systems), qui regroupe des acteurs comme Adobe, Corel, Red Hat, IBM, Nokia, Sun ou encore Opera, aimerait que l’exemple européen soit copié ailleurs dans le monde par d’autres autorités en charge de la concurrence.

L’association leur demande de regarder de près ce qui se passe sur le Vieux Continent et d’agir pour le bien des consommateurs dont elles ont la charge. Elle rappelle qu’il y a une dizaine d’années, le département américain de la Justice avait attaqué Microsoft pour violation du Sherman Act (loi antitrust), estimant que l’éditeur avait abusé de sa position dominante pour nuire à son rival Netscape.

L’affaire s’était conclue par un accord entre le département et Microsoft, obligeant ce dernier à fournir des API (Application Program Interfaces). Mais la firme de Redmond ne s’était pas vue imposer d’écran multichoix ou la cohabitation d’Internet Explorer avec d’autres navigateurs dans Windows.

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Par : Opera

Guillaume Deleurence, avec Reuters