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” Attirons nos ingénieurs logiciel ! “

Les années quatre-vingt ont vu l’apogée des méthodes européennes et l’affrontement rhétorique de gourous français créateurs de Merise, partisans de SDMS ou défenseurs de SADT. A…

Les années quatre-vingt ont vu l’apogée des méthodes européennes et l’affrontement rhétorique de gourous français créateurs de Merise, partisans de SDMS ou défenseurs de SADT. A cette époque, les plus grands Américains vendaient de la méthode française : IBM vendait Axial, Control Data vendait Niam. Quinze ans après, le vent du savoir-faire vient de l’Ouest. Que s’est-il donc passé ? Nos gourous auraient-ils eu tort de nier l’objet ? Pendant qu’Unix s’imposait dans les universités américaines et que Smalltalk faisait rêver, nos gourous persistaient à graver le cycle en V dans le marbre et mettaient en garde contre les dangers du prototypage. Leurs disciples ne confondaient-ils pas méthode et méthodologie ?Pendant que Merise cachait OMT et que le concepteur en gants blancs méprisait le programmeur ” pisseur de ligne “, les bidouilleurs américains se transformaient en ingénieurs du logiciel. Certes, les Américains ont fondé leur stratégie logicielle sur le principe Wintel selon lequel ” le logiciel fait vendre le matériel “. Certes leurs universités ne forment pas les meilleurs développeurs. Mais il est indéniable qu’ils ont bâti une industrie du logiciel où le métier d’informaticien prend sa vraie dimension. Au moment où bien des cadres français considèrent encore l’expertise informatique comme simple passage dans une carrière, l’industrie informatique américaine a organisé un système où l’ingénieur informaticien progresse en changeant d’entreprise, où les méthodes de travail sont dictées par le marché et non par l’entreprise, où la compétence est construite sur le savoir-développer.Aujourd’hui ce système rencontre ses premiers obstacles. Salaires trop élevés, pénurie d’informaticiens qui changent de poste au bout d’un an… Autant de raisons pour revaloriser le travail en France des informaticiens européens ! L’émergence des marchés des composants logiciels et du contenu sont des opportunités à saisir pour transformer l’industrie française du logiciel et donner à nos développeurs la volonté de créer et de construire avec de réelles perspectives de carrière. Le plus gros handicap des Américains est de ne pas encore avoir compris que le respect de l’identité, de la langue et de la culture du client est une clé du succès du commerce électronique. Notre variété européenne est un fantastique atout pour mieux respecter le client.Les matériaux de l’informatique du futur sont désormais disponibles, voire éprouvés. Ils s’appellent Java et XML. Que faisons-nous aujourd’hui pour moderniser nos systèmes d’information et surtout pour conserver les meilleurs créateurs du monde. Certes, nous avons la matière grise. Mais que faisons-nous pour la transformer en compétence apte à réussir les fameux projets 3mois.com ?Le transistor du logiciel a été inventé par Java. Il s’appelle EJB. Il sera au c?”ur des composants logiciels qui communiqueront en XML. Pourtant, tout reste à faire pour atteindre l’équivalent logiciel du microprocesseur. Les vrais composants logiciels seront le fruit d’une savante intégration du métier des entreprises. Dans cette industrie naissante, nous partons avec l’avantage de la matière grise et d’une meilleure compréhension de nos besoins européens. Il est temps que nos entreprises comprennent combien leur avenir dépend de la valeur de nos ingénieurs logiciel. Alors, pourrons-nous enfin vivre l'” entreprise électronique ” au lieu de subir l’e-business.
(*) www.club-java.com

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