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Après Google et Apple, Amazon débranche Parler, le « Twitter conservateur »

Après avoir été bouté hors des magasins d’applications de Google et d’Apple, Parler se retrouvera très bientôt sans hébergeur : Amazon a annoncé suspendre le compte de ce réseau social à la modération presque inexistante.

Dans quelques heures, Parler n’aura plus d’hébergeur. Amazon Web Services va suspendre le compte du réseau social « conservateur », apprécié des partisans de Donald Trump… et qui a servi de refuge à des personnalités bannies de Twitter ou de Facebook. A partir de dimanche minuit, heure du pacifique (soit 9h00 lundi en France), Parler sera donc débranché et ne devrait plus être accessible.

Dans un mail que BuzzFeed a pu consulter, Amazon justifie sa décision par la présence de nombreux appels à la violence non modérés sur la plate-forme.

« Nous avons récemment constaté une augmentation constante de ces contenus violents sur votre site qui violent nos conditions d’utilisation. Il est clair que Parler ne dispose pas de procédures efficaces pour se conformer aux conditions d’utilisation d’Amazon Web Services ».

Des appels au meurtre répétés… et non modérés

Le géant du Web a joint plusieurs captures d’écran à ce mail, captures qui montrent des messages d’une violence rare, appelant notamment à l’assassinat de personnalités de gauche ou encore d’activistes du mouvement Black Lives Matter.

Quelques messages parmi les 98 qu’Amazon a envoyé à Parler ces dernières semaines, en appelant le site à adopter urgemment un système de modération plus strict. Depuis quelques jours, Parler a bien semblé faire quelques efforts, notamment en demandant à des « volontaires » de procéder à une modération manuelle des contenus. Une mesure trop faible, selon Amazon :

« Vous avez présenté un plan pour modérer de façon plus proactive les contenus violents, mais vous prévoyez de le faire avec des volontaires. Nous estimons que ce plan naissant qui consiste à utiliser des volontaires pour identifier et supprimer les contenus dangereux promptement ne fonctionnera pas, alors que de le nombre de messages violents augmente rapidement. A ceci s’ajoute le fait que vous n’avez toujours pas supprimé la majorité des contenus que nous vous avons envoyé. Etant donné les événements malheureux qui ont eu lieu à Washington cette semaine, il y a un risque sérieux que ce type de contenu incitera de nouveau à la violence. »

De son côté, le CEO de Parler, John Matze, estime -sur Parler- que cette mesure est une tentative de « supprimer la liberté de parole sur Internet » et précise que le site pourrait être indisponible durant une semaine, le temps de trouver un autre hébergeur.

Il estime également que Parler est la victime d’une « attaque coordonnée » des géants de la technologie pour « tuer la concurrence ». Parler a en effet été par ailleurs supprimé de l’App Store et du Google Play Store plus tôt dans le week-end.

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Eric Le Bourlout