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Analyse du trafic: les sites américains invités à dévoiler leurs méthodes

Aux Etats-Unis, la fondation pour la protection de la vie privée (Privacy Foundation) appelle les sites Web à mettre en évidence leurs marqueurs. Il s’agit de dissiper les soupçons des internautes qui craignent d’être surveillés à leur insu.

L’utilisation des marqueurs, une sorte de mouchard qui permet de pister le chemin emprunté par un internaute, suscite aux Etats-Unis une vaste controverse déclenchée par les pratiques de certains sites. En effet, Toy’R’Us s’est fait épingler pour avoir communiqué des informations personnelles sur ses clients en ligne à une agence de marketing extérieure. Le géant américain du jouet affirme avoir mis fin à cette pratique depuis le mois d’août dernier.De même, Pharmatrak Inc., un site pour les professionnels de la santé, s’est servi de marqueurs pour repérer les habitudes de ses clients internautes et échanger ses données avec d’autres sociétés pharmaceutiques.Même la Maison Blanche n’a pas été épargnée. Elle a dû ordonner à l’Office national de la lutte contre la drogue (Office of National Drug Control Policy) de mettre fin à ses pratiques de surveillance sur son site Web.La Privacy Fondation propose donc cinq mesures pour assurer le respect de la vie privée du consommateur :
1- l’indication de la présence d’un marqueur par une icône bien visible à l’écran ;2- dans l’icône, il devra être notifié le nom de la société qui va exploiter les données recueillies ;3- l’accès d’un simple clic sur l’icône aux renseignements suivants : le type de données recueillies par le marqueur, l’utilisation qui va en être faite, les sociétés qui y accèdent et les recoupements d’informations qui vont être effectués ;4- la possibilité pour l’internaute de refuser la collecte des données le concernant ;5- l’interdiction d’utiliser les marqueurs pour recueillir les informations confidentielles comme celles ayant trait aux enfants, aux problèmes médicaux, au sexe, aux statuts financier et professionnel.Ces mesures ont été transmises à une quarantaine d’entreprises dont les grandes sociétés de régie publicitaire sur Internet et à des organisations gouvernementales, y compris la FTC (Federal Trade Commission).Pour Jean-Michel Lunati, PDG de la société Audientia spécialisée dans l’analyse de trafic : “Sur le principe, les recommandations de la Privacy Foundation sont bonnes : la transparence vis-à-vis des internautes est un élément fondamental. Mais tous les sites disposent de leur propre charte graphique, il n’est pas évident qu’ils acceptent d’insérer un logo ou une marque visible sur chaque page !”En France, les marqueurs sont aussi largement utilisés par les outils de mesure d’audience des sites. “Le problème, ce n’est pas les marqueurs, mais leur recoupement avec des données personnelles, précise Jean-michel Lunati. Il faudrait qu’un organisme français, comme le
CESP [Centre d’études des supports de publicité, NDLR], ou même la
Cnil, puisse encadrer lutilisation des données sur les internautes.”

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Thierry Virolan et Isabelle Dumonteil