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Adieu goodies

Les objets publicitaires, les fameux goodies, faisaient la joie des visiteurs des salons professionnels. Retour sur investissement oblige, il faudra désormais se contenter de stylos.

A chaque sortie d’un salon professionnel, on les repère facilement : un parapluie encore sous plastique dans une main, un ballon dans l’autre, une multitude de sacs ou de sacoches dans une troisième, ils ressemblent à des vacanciers sur le départ.Eux, ce sont les chasseurs de goodies, ces objets promotionnels que distribuent les fournisseurs. Déambulant de stand en stand avec un air désinvolte, ils récupèrent ici un mug, là un polo, plus loin encore une balle antistress, et les envoient rejoindre au fond d’une mallette griffée du logo d’une SSII un tapis de souris, une boîte de bonbons et une ” eurolette “.Salon après salon, le chasseur les accumulera, constituant ainsi le décor quotidien de son bureau, suscitant parfois l’envie ou les sourires de ses collègues. Plus qu’un intérêt mesquin, la chasse aux goodies est une pratique aussi traditionnelle que bon enfant.Malheureusement pour ces chasseurs, tout cela devra sans doute désormais se conjuguer au passé : les goodies sont une denrée en voie de disparition. Il suffisait en effet de constater les mines dépitées des visiteurs du dernier salon Interop, organisé à Paris, pour le comprendre.Ceux qui étaient venus en espérant repartir les bras chargés de cadeaux repartaient bredouilles : pas le moindre bloc de Post-it, pas le moindre yo-yo à chaparder. Les stands étaient désespérément sérieux et les exposants pingres.On pourrait seulement attribuer à des économies de crise le tarissement de cette pratique. Mais si la crise est certainement impliquée, elle n’est que complice, ou au pire instigatrice.Le principal suspect porte un autre nom : le ROI, ou retour sur investissement, qui gouverne désormais toutes les dépenses de l’entreprise. Car, en effet, comment mesurer le ROI de la distribution de gadgets idiots ?A moins d’établir une corrélation entre les prospects intéressants et les grands enfants, ces derniers devront sans doute, au mieux, se contenter de stylos qui seront peut-être les derniers représentants dune ère révolue.Prochaine chronique le jeudi 18 octobre 2001

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Jean-Baptiste Dupin