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Acculés par l’affaire Snowden, les services secrets détruisent… des disques durs

Pour stopper la diffusion des documents d’Edward Snowden, les services secrets britanniques ont obligé le journal The Guardian à détruire les disques durs qui les sauvegardaient. Une action complètement absurde à l’ère du numérique.

Alan Rusbridger, rédacteur en chef du quotidien britannique The Guardian, n’en croyait pas ses oreilles quand il a entendu la requête de l’homme en face de lui. Envoyé par le gouvernement britannique, ce fonctionnaire lui demandait de « rendre les données » fournies par Snowden, ou de « les détruire ». « Vous avez eu votre débat. Il n’y a pas besoin d’écrire à nouveau là-dessus », a-t-il ajouté.

Hallucinante demande dans un état démocratique. Et très hallucinante demande dans un monde connecté comme le nôtre. Et pourtant, cette histoire, que vient de relater Alan Rusbridger dans un édito, est véridique.

Le pire, c’est que le rédacteur en chef a dû s’exécuter. L’homme du gouvernement britannique a la loi de son côté et a prévenu que, le cas échéant, l’affaire allait être portée devant un tribunal. Résultat des courses : deux agents des services secrets de Sa Majesté sont arrivés pour détruire les disques durs du Guardian contenant les fameux documents d’Edward Snowden. Un moment que M. Rusbridger a qualifié comme étant « l’un des plus bizarres dans l’histoire du Guardian ». Il aurait pu ajouter aussi « complètement absurde ». En réalité, cette action n’aura aucune conséquence sur le travail du journal. Car, évidemment, celui-ci a réalisé des copies des documents d’Edward Snowden et les a dispersées un peu partout dans le monde.

A l’heure du web, « rendre » des données ou les « détruire » n’a plus vraiment de sens. Comme quoi les services secrets peuvent, eux aussi, être dépassés par la puissance du numérique. Mais ce n’est pas suffisant pour être vraiment rassuré.

Source :

L’édito de Alan Rusbridger

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Gilbert Kallenborn