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92 % des médecins français utilisent un dossier médical électronique

Pour éviter les erreurs médicales, pour orienter un patient vers le bon spécialiste, pour se tenir informé… Les médecins plébiscitent de plus en plus les outils numérique.

Il y a vingt ans, les médecins commençaient à s’informatiser, délaissant petit à petit l’ordonnancier et l’énorme dictionnaire Vidal pour leurs versions électroniques. Aujourd’hui, la grande majorité des médecins français (92 %) déclare utiliser activement un dossier médical électronique dans leur cabinet ou établissement de soins, révèle la deuxième édition d’une étude annuelle menée par Accenture auprès de 3 700 praticiens dans huit pays (Allemagne, Angleterre, Australie, Canada, Espagne, États-Unis, France et Singapour) dont les résultats ont été publiés le 22 mai 2013.

Parallèlement, plus des trois-quarts (77 %) indiquent que l’utilisation de solutions informatiques de santé permet de réduire le risque d’erreurs médicales (59,8 % en 2011) et d’améliorer les décisions en termes de traitement et de diagnostic (62 % en 2011). Autre fait marquant mettant en évidence l’importance grandissante des échanges des informations de santé : un tiers des médecins français (34 %, en progression de 17 % par rapport à 2011) indique accéder couramment par voie informatique à des informations de santé émises par d’autres praticiens ou établissements de soins. Mais l’Hexagone est enr etard sur les autres pays interrogés.

« Les praticiens français sont de plus en plus nombreux à adhérer au dossier médical électronique (DME) et à l’échange des informations de santé (EIS), exploitables en dehors de leur cabinet médical ou établissement de soins, précise Kiryakos Chebel, directeur des activités Santé d’Accenture en France. Il s’agit d’une dynamique continue qui améliore la coordination du parcours de soins des patients. »

Cet échange informatique de données entre médecins leur permet, entre autres, d’orienter au mieux leurs patients vers d’autres praticiens ou établissements de soins (26 % contre 19 % en 2011). Une pratique plutôt répandue en Espagne (55 %), note l’étude. Les outils technologiques leurs donnent aussi la possibilité d’accéder à des données cliniques, de s’informer – par le biais d’alerte ou d’e-mails – sur les interactions de leurs patients avec d’autres praticiens ou établissements de soins (20 % contre 18 % 2011).

Bien que la progression de l’utilisation des solutions informatiques de santé par les médecins soit moins significative en France que dans les autres pays sondés, elle reflète néanmoins une croissance stable de l’adoption de l’outil informatique dans la profession. Pendant ou après la consultation, 66 % des médecins français saisissent couramment par voie informatique les notes relatives à leurs patients. Mais c’est aux Etats-Unis que cette pratique est la plus répandue avec 78 %. Par ailleurs, 22 % d’entre eux ont recours à des solutions informatiques pour optimiser leur diagnostic et choisir le traitement le plus adapté à leurs patients. Ce sont les médecins espagnols qui recourent le plus à ce type « d’aide » (36 %).

Si l’étude indique clairement que les médecins reconnaissent la contribution des solutions informatiques de santé à l’amélioration de la qualité des soins, elle révèle aussi de réelles opportunités pour accentuer l’interaction entre praticiens, établissements de soins et patients. En effet, seuls 9 % des médecins français interrogés (10 % dans l’ensemble des pays sondés) déclarent communiquer couramment avec leurs patients par voie électronique, et 24 % (22 % dans l’ensemble des pays sondés) avec d’autres praticiens ou établissements de soins.

Les médecins veulent de la sécurité et de l’expertise

Comme l’an dernier, ces chiffres montrent bien que pour la grande majorité des médecins, les nouvelles technologies ont des impacts positifs directs sur la qualité de la médecine. L’âge des praticiens peut cependant freiner l’adoption des outils informatiques (les médecins de moins de 50 ans sont plus enclins à considérer que le dossier médical électronique permet d’améliorer la qualité des soins).

Mais lorsqu’on les interroge sur les principaux obstacles qu’ils rencontrent dans l’adoption du dossier médical électronique (DME), les praticiens français mettent surtout en avant les difficultés liées à l’utilisation de certaines solutions informatiques en termes de temps passé (16 %) ou d’appropriation des outils (11 %). Certains évoquent également la question de la sécurité des données médicales (10 %) ou encore leur manque d’expertise technique et le besoin d’être accompagnés lors de la mise en oeuvre des solutions informatiques (8 %).

Ce sont « finalement » des utilisateurs comme les autres conclut Kiryakos Chebel. « Pour favoriser l’adoption des technologies de santé, il faut que les solutions proposées aux médecins et aux établissements de soins prennent davantage en compte les besoins des utilisateurs. Cela est d’autant plus important que l’interaction des médecins avec leurs patients et les autres praticiens ou établissement de soins est aujourd’hui une condition indissociable de l’amélioration du parcours de soins des patients. »

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Cécile Bolesse