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2. Centraliser l’administration : des logiciels béquilles, faute de standards

Devant la complexité croissante des architectures de stockage en réseau et l’apparition de nouveaux besoins, les réseaux de stockage renforcent leurs capacités d’administration.

Constructeurs et éditeurs sont plutôt embarrassés : la virtualisation, concept porte-drapeau de leur capacité à innover il n’y a un an, est aujourd’hui sérieusement mise à mal par la réalité du terrain et ses propres contradictions. “Ce n’est pas un service à rendre à l’industrie que de parler des choses avant qu’elles ne soient prêtes”, juge Steve Whitner, directeur du marketing d’Adic. La virtualisation “est un concept mort-né. Les applications et les équipements vont s’approprier ce niveau d’abstraction”, tranche pour sa part Marco Culter, vice-président de la division stockage de Computer Associates.

En attendant les standards

Bien qu’indéfinie, l’idée n’en traduit pas moins une préoccupation concrète et pragmatique des constructeurs. “Tout le monde doit trouver une réponse à l’inévitable montée en complexité des réseaux de stockage”, estime Marc Landwerlin, directeur des ventes pour l’Europe du Sud de Legato. “Dans le monde réel, chaque lien établi entre une application et sa ressource de stockage se traduit par un paramétrage unique, détaille-t-il. Très vite, une grande entreprise utilisant plusieurs systèmes d’exploitation et des unités de stockage de marques différentes peut ainsi se retrouver avec une infinité de configurations spécifiques et de pilotes logiciels à gérer manuellement ou presque. Pour les petites structures, le problème est encore plus critique : comment tripler chaque année le volume de données que l’on doit gérer sans augmenter les effectifs ? Un besoin d’automatisation des tâches d’administration qui reste encore assez mal satisfait par les éditeurs de logiciels”, insiste Marc Landwerlin qui estime être l’un des rares à disposer, avec sa solution Storage Networks, d’une offre dans ce domaine. Un vide que les constructeurs d’équipements de stockage en réseau ne comblent qu’en partie, en renforçant les fonctions d’administration de leurs machines. “Nous livrons avec nos bibliothèques des outils qui permettent d’indexer les fichiers sauvegardés en fonction de leur importance”, détaille, à titre d’exemple, Steve Whitner. Mais le constructeur reste conscient des limites de l’exercice. “Nous sommes dans une phase intermédiaire similaire à celle qu’ont connue les réseaux de données avant l’existence de véritables standards d’administration à distance, poursuit Steve Whitner. Les technologies qui permettront de fédérer les fonctions d’administration de plusieurs équipements sur une plate-forme de supervision unique ne sont pas encore mûres.”

La bataille des constructeurs

À preuve, la bataille qui s’engage autour du standard CIM, que plusieurs constructeurs, sous la bannière du SNIA (Storage Networking Industry Association), tentent de promouvoir pour remplacer SNMP, dont les capacités ne répondent pas aux besoins des réseaux de stockage. Le fabricant de commutateurs Fibre Channel Brocade, et Pathlight, la filiale logicielle d’Adic, auraient déjà fait part de leur intention de ne pas s’associer à cet effort de standardisation.Le dernier mot pourrait bien revenir aux éditeurs de logiciels. Computer Associates s’apprête à lancer, courant avril, le premier portail web d’administration centralisée de la sauvegarde, précurseur, explique l’éditeur, de ce que sera la prochaine génération de plates-formes d’administration. “Nous apportons l’interface entre les paramètres techniques et les règles métier, poursuit Marco Culter. Notre valeur ajoutée, c’est de masquer la complexité, comme c’est le cas aujourd’hui lorsque vous envoyez ou recevez un courrier électronique. Dans l’avenir, les logiciels d’administration du stockage devront atteindre un plus haut degré d’automatisation.”

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Catherine China et Paul Philipon-Dollet