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YouTube est accusé de collecter illégalement des données sur les enfants

23 organisations de défense de l’enfance accusent la plateforme d’avoir accumulé des informations sur des mineurs de moins de 13 ans sans l’accord des parents.

YouTube est utilisé innocemment par de nombreux enfants pour regarder des dessins animés, écouter des comptines ou suivre des tutoriels. Le problème, c’est que le site de partage vidéo n’hésiterait pas à exploiter un maximum d’informations sur ces mineurs afin de les cibler publicitairement.
Une méthode illégale aux Etats-Unis, où la loi COPPA (Children’s Online Privacy Protection Act) protège les moins de 13 ans et exige le consentement des parents pour toute collecte de données personnelles. C’est la raison pour laquelle un collectif de 23 organisations de protection de l’enfance a décidé de porter plainte auprès du régulateur américain du commerce (Federal Trade Commission) et attend maintenant que ce dernier ouvre une enquête.

La demande est étayée par des éléments prouvant que Google aurait exploité les données de localisation des enfants mais aussi leurs habitudes de navigation et ce, quelque soit l’appareil utilisé. Des numéros de téléphone auraient également été compilés. “YouTube est l’un des sites Web pour enfants les plus populaires au monde, et cette société le sait. 80% des Américains de 6 à 12 ans utilisent YouTube, et en 2017, c’était la marque la plus reconnaissable chez les enfants de 6 à 12 ans”, rappelle la CCFC (the Campaign for a Commercial-Free Childhood ) qui fait partie des plaignants. L’impact d’une publicité ciblée sur YouTube est donc bien plus important que les réclames qui défilent à la télévision qui ne sont pas personnalisées.

La CNIL en alerte

Contacté par l’AFP, un porte-parole de Google a indiqué que “protéger les enfants et les familles était une priorité” et a rappelé avoir développé une application spécifique pour les enfants : YouTube Kids.
Dans les règles de confidentialité de ce service, Google affirme ne pas collecter le nom, l’adresse ou les coordonnées de l’enfant. Mais il conserve un certain nombre de données comme la langue ou l’appareil utilisé pour le bon fonctionnement du service. Le tout avec l’accord des parents, contrairement à la plate-forme générale de YouTube.

En France aussi, il est interdit d’exploiter les données de mineurs de moins de 13 ans sans le consentement des parents. Une limite qui va même être relevée à 16 ans avec le nouveau RGPD. La CNIL nous a confié suivre le dossier et devrait s’exprimer sur le sujet dans les jours qui viennent.

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Amélie Charnay