Panasonic Lumix FZ1000 : la promesse
Du paysage, de l’action, du grand angle, du zoom… tout faire avec un seul appareil c’est un peu le graal des photographes. Et c’était l’objectif de Panasonic lorsque ses ingénieurs ont conçu le FZ1000. Un appareil d’une nouvelle espèce, celle des « bridges experts » inventée au début de cette année par Sony avec son RX10. La recette de Pana’ est sensiblement la même que celle de Sony d’ailleurs : intégrer un grand capteur de 1 pouce dans un appareil au look de reflex et équipé d’une optique haut de gamme, loin des ultra-zooms de mauvaise qualité qui équipent les classiques (jusqu’à x65 !) Mais à l’inverse du Sony RX10, qui se limite à un zoom x8 (24-200 mm) un peu léger pour certains utilisateurs, Panasonic a accepté quelques compromis optiques et propose un vrai gros zoom x16 (24-400 mm). Le FZ1000 serait-il le bridge parfait ?
Panasonic Lumix FZ1000 : la réalité
Le FZ1000 n’embarque non pas un petit capteur de compact traditionnel comme le FZ200 mais un capteur quatre fois plus grand au format 1 pouce, le même genre de capteur qui équipe les RX100 de Sony, tous les hybrides Nikon 1 ou, dans la concurrence plus directe, le RX10 de Sony que nous avons aussi testé. Le FZ1000 est donc en compétition avec le RX10 et il est assez logique que les deux appareils aient le même look. Avantage à Sony sur la qualité de fabrication perçue (difficile de juger sa résistance sans jeter les appareils par terre), mais le FZ1000 reste très bien construit quoique moins dense. La prise en main est excellente et proche du reflex, et son toucher moins premium est contrebalancé par un poids inférieur.
L’optique du compromis
Le zoom du Sony RX10 équivaut à un 24-200 mm, soit un zoom x8, qui ouvre à f/2.8 constant. Les pros apprécieront, mais en magasin, un zoom x8 peut surprendre quand les autres appareils à côté affichent au moins… x50 ! Conscient des attentes d’un public plus large, Panasonic a doublé cette puissance de zoom pour le FZ1000 : il couvre une plage focale de 25-400 mm soit un zoom x16. Pour réussir à intégrer un zoom plus puissant dans le même format que celui de son concurrent, Panasonic a sacrifié une partie de la luminosité du zoom : équivalente en grand angle (f/2.8) elle ne plus que de f/4 en bout de course.
Pari réussi
Dans les faits, cette moindre luminosité en bout de zoom force le FZ1000 à monter un peu plus dans les ISO, ce qui n’est pas trop grave : de notre point de vue, le doublement de la puissance de zoom qui en résulte est bien plus intéressant qu’une ouverture un poil meilleure. Testé dans le nouveau zoo de Vincennes aux portes de Paris, le FZ1000 nous a presque donné la même latitude de zoom qu’un bridge classique, quand le Sony RX10 paraissait un peu juste. Les clichés sont ainsi au plus près des animaux et on profite d’images bien plus détaillées lorsque les sujets sont éloignés. On note cependant un piqué d’image plus faible avec l’optique du FZ1000 que l’excellentissime optique du RX10. Panasonic a fait un choix, et il est bon : le FZ1000 dispose d’un vrai avantage sur le RX10 pour la photographie de famille et de voyage.
Large capteur = beaux clichés
Adossé à sa très bonne optique, le capteur 1 pouce qui équipe le FZ1000 surclasse complètement les petits capteurs des bridges traditionnels et produit des images d’un autre calibre, entre le compact expert et le petit reflex d’entrée de gamme. Les images sont riches en détails, assez piquées mais on arrive surtout à reproduire des flous d’arrière-plan impossibles à obtenir avec des appareils à petit capteur. La montée en ISO est bonne, avec un niveau de détails et de couleurs bien géré jusqu’à 800-1600 ISO, 3200 ISO au grand maximum si vous travaillez au format RAW (le négatif numérique). Attention cependant à ne pas reproduire la même erreur que nous pendant notre parcours de test : a la suite d’une sortie de sac un peu rapide, nous avons désactivé la stabilisation optique – la commande est sur le fût de l’optique. Les images en bout de zoom étaient rarement très nettes du fait de la vitesse trop lente, calibrée pour une stabilisation active.
Super viseur, mais écran non tactile
Le viseur du RX10 était déjà bon, celui du Panasonic FZ1000 est bien au-dessus ! Avec 2,36 Mpix contre 1,44 Mpix, le FZ1000 offre un confort de visée équivalent à celui d’un réflex, voire mieux puisqu’il est capable d’amplifier la lumière dans les scènes les plus sombres. On travaille ainsi avec ce FZ1000 comme avec un reflex ou un hybride haut de gamme, viseur à l’oeil – et c’est un vrai plaisir !
Pour la vidéo ou pour les cadrages un peu plus exotiques, l’écran orientable intégré est plutôt bon, même si on regrette que Panasonic ait fait l’impasse sur le tactile. Avec un G6 ou un GH4 on peut pointer du doigt le sujet sur lequel faire le point et l’appareil peut déclencher dans la foulée, ce qui est impossible à réaliser avec le FZ1000. Dommage.
Quel autofocus !
Le FZ1000 nous a surpris sur un plan où il était très attendu : la vitesse d’autofocus. Car son format de reflex le condamne, nécessairement, à être comparé à eux. Coup de chance – et surtout fruit d’un gros travail des ingénieurs de la marque – le FZ1000 est d’une rapidité déconcertante : on est largement en-dessous du dixième de seconde, la mise au point est quasiment instantané ce qui est mieux que les reflex d’entrée de gamme ! A environ 5 i/s, le FZ1000 fait, là encore, mieux que certains reflex.
Ultra (HD) performant en vidéo
Grâce notamment au GH4, Panasonic écrase totalement la concurrence dans le domaine de la qualité vidéo. Quand ils nous l’avaient présenté, les membres de l’équipe de Panasonic France avait baptisé le FZ1000 “notre petit GH4”. Ce n’était pas mensonger : la qualité d’image vidéo du FZ1000 est vraiment impressionnante ! Non seulement les trames sont fluides – avec des débits allant jusqu’à 100 mbits/s, y’a intérêt ! – mais le niveau de détail est au-dessus de la compétition, bien au-dessus même. Le son du micro intégré est lui aussi très bon et on peut même lui adjoindre un microphone au format Jack 3,5 mm. Seul regret : l’absence de prise casque qui aurait permis au FZ1000 de devenir un parfait appareil de reportage.
De la 4K oui, mais avec la bonne carte mémoire
Si la vidéo Full HD est d’un excellent niveau, le FZ1000 enfonce encore plus le clou avec l’enregistrement en 4K UHD (3840 x 2160 points) directement sur la carte mémoire (et non via la prise HDMI et l’utilisation d’un enregistreur externe comme avec le RX10). Lors de la présentation presse du FZ1000, nous avions pu tester ce mode et le niveau de qualité était, là encore, exceptionnel. Mais attention : l’enregistrement 4K ne fonctionne qu’avec des cartes mémoire de nouvelle génération répondant au standard “UHS-3”. Si vous comptez utiliser la 4K, il vous faudra acheter les cartes compatibles.
Des couleurs un peu trop “numériques”
Panasonic et Sony souffrent tous les deux du même défaut : l’interprétation des couleurs est trop académique et manque de charme, de cachet. Contrairement à Olympus et surtout à Fujifilm – le roi de la couleur et des jpeg – qui proposent tous les deux des clichés Jpeg sortis de boîtier de grande qualité – on pense notamment aux modes provia et velvia de Fuji – les clichés du FZ1000 sont, notamment lors des jours de grisaille, un poil trop “numériques”. La balance des blancs est à la limite du rigoriste. Le traitement manuel des fichiers RAW permettra aux photographes experts de réinterpréter les couleurs à leur façon, mais notre conseil pour les néophytes est de ne pas se contenter du mode couleurs de base du FZ1000 mais de choisir un mode plus flatteur, type vivid.
– Découvrez le test du Panasonic Lumix FZ1000 en vidéo avec 01netTV
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