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Test : Lenovo Yoga C630, la seconde génération de PC Windows sous Snapdragon s’améliore… sans convaincre

La seconde génération de PC Windows 10 équipés de processeurs Qualcomm ARM Snapdragon 850 offre un niveau de performances enfin suffisant pour un usage bureautique. Mais il reste encore du chemin pour taquiner Intel, autant en termes de performances que de qualité des machines. La prochaine itération sera-t-elle la bonne ?

L'avis de 01net.com

Lenovo Yoga C630-13Q50

Les plus

  • + Bonne autonomie
  • + Performances du SD850 suffisantes pour la bureautique
  • + Modem 4G et emplacement SIM

Les moins

  • - Quelques ralentissements (émulation x86)
  • - Manque encore d'app ARM natives
  • - Compatibilité logicielle pas 100% parfaite

Performances

0.5 / 5

Mobilité

3.5 / 5

Affichage

2.5 / 5

Autonomie

4 / 5

Appréciation générale

3 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 02/05/2019

Voir le verdict

Fiche technique

Lenovo Yoga C630-13Q50

Processeur Qualcomm Snapdragon 850
Mémoire vive 8 Go
Capacité de stockage principal 128 Go
Taille d'écran 13.3 "
Puce graphique Qualcomm Adreno 630
Voir la fiche complète

Après une première génération de machines lancée l’an dernier sur une plate-forme Snapdragon 835, voici la seconde itération des « Always Connected PC », des machines qui ne fonctionnent pas avec des puces x86 Intel/AMD traditionnelles, mais qui sont propulsées par des puces ARM issues du monde des smartphones. Le Snapdragon 850 qui anime ce Lenovo Yoga C630 WOS n’est pas à proprement parler une puce 100% développée pour les PC, mais une variante surcadencée et un peu plus musclée du Snapdragon 845. Le premier vrai processeur entièrement développé avec les ordinateurs sous Windows 10 s’appelle Snapdragon 8cx mais il n’arrivera dans des machines qu’en fin d’année, voire début 2020.

Entre le Snapdragon 835 de la première génération et ce SD 850, le saut de performances annoncé est de 30%. Ce gain de puissance brute est appuyé par un supplément de RAM : les premières machines sous Snapdragon 835 étaient souvent livrées avec 4 Go de RAM, ce qui étouffait les performances. Notre Lenovo Yoga C630 WOS (Windows On Snapdragon) intègre lui 8 Go de mémoire vive… et cela fait la différence.

Yoga C630 WOS : Lenovo seul au front

La première machine disponible intégrant un Snapdragon est donc le Lenovo Yoga C630 WOS. La première dites-vous ? La seule en fait : le Galaxy Book 2 annoncé aux USA ne devrait pas être disponible en France, ni même en Europe. Quant à la disponibilité de notre Yoga dans l’Hexagone, elle n’est que théorique. Si la fiche produit est bien présente sur le site France de Lenovo, il n’y a aucun lien d’achat. Logique : un bref passage sur les comparateurs de prix et les sites d’e-commerce nous apprend que le produit n’est pas encore disponible à la vente. Le sera-t-il un jour ? Nous verrons, mais en attendant nous avons dû tester une version britannique avec clavier Qwerty.

La machine fait partie de la famille Yoga, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un PC portable doté d’une charnière qui tourne presque à 360°. Cela permet d’utiliser le portable comme une tablette, de le poser comme un chevalet sur une table, etc. Nous avons testé de nombreuses itérations de ce format d’appareil et ici la partition est très bonne. Quoi que moins luxueux qu’un Yoga 900, il semble cependant plus robuste.

Côté équipement, notre version du C630 (C630-13Q50) intègre 128 Go de SSD, 8 Go de RAM, offre deux prises USB Type C (dont une sert à la recharge), une prise jack 3,5 mm ainsi qu’un emplacement pour carte SIM. Logique puisque le Snapdragon 850 intègre un modem (X20 LTE) qui permet à cette machine de continuer à relever les mails même quand Windows est en veille.

Avec une telle fiche technique tournée vers la connectivité et l’endurance (une des promesses des PC sous puces ARM), le C630 trébuche cependant sur la connectivité pro : il manque un emplacement USB A pour brancher clés USB et disques durs externes, ainsi qu’un lecteur Micro SD qui aurait permis l’extension du stockage. Côté poids, avec 1,2 kilogramme sur la balance, le C630 WOS déçoit. Puisque l’appareil intègre une puce de smartphone, on s’attendait à une machine ultra légère façon Macbook à moins de 1 kg. Raté.

Endurance : bonne en émulation x86, très bonne en ARM natif

Microsoft et Qualcomm ont fait du bon boulot quant à la compatibilité des applications. Si des programmes comme Firefox ou Netflix sont désormais compilés pour processeur ARM, le moteur d’émulation de Windows fait fonctionner la plupart des applications x86 traditionnelles de manière satisfaisantes – avec un démarrage souvent poussif. Cette précision quant à la nature des applications est nécessaire pour appréhender l’endurance de la machine. Notre test d’autonomie polyvalente est en effet réalisé sous Chrome. Or, la version de Chrome compilée pour processeurs ARM n’est toujours pas disponible officiellement. C’est donc avec une version x64 que la machine a été testée, ce qui implique une partie d’émulation qui pèse négativement sur la consommation énergétique de l’engin.

Pourtant, l’appareil s’en sort plutôt bien avec 10h45 relevées en autonomie polyvalente : une belle journée de travail. En vidéo, nous avons été surpris de n’atteindre « que » 10h47 avec un fichier Full HD local lu par le lecteur média par défaut de Windows 10 – ce qui est déjà très bien. Testé de manière empirique avec l’application Netflix installée depuis le Microsoft Store de Windows 10 – une application ARM native – l’appareil a tenu aux alentours de 14-15h. Un bon Paris-Taipei en somme, ce qui est bon.

Endurant ce C630 sous Snapdragon 850 ? Certes, mais les chiffres sont un peu biaisés : la faible luminosité de l’écran aide sans doute à préserver la batterie (seulement 258 cd/m² ce qui lui vaut un misérable 2,9/10 en luminosité).

4G permanente : argument valide, cible limitée

Si les prises sont limitées, la machine profite d’un équipement plutôt rare : un emplacement pour carte SIM. Puce mobile intégrant un modem, le Snapdragon 850 offre ainsi une connectivité 4G supplémentaire par rapport à un processeur x86 classique qui requiert un modem externe. Cette capacité à rester connecté même en veille – à la manière d’un smartphone – Qualcomm en fait un argument de poids. Selon sa narration marketing, l’avantage est de relever les emails en temps réel, de gagner du temps en n’ayant pas à se connecter à chaque fois ou à faire du tethering avec le smartphone qui épuise la batterie du précieux terminal. Des arguments valides ? Oui, sans nul doute pour certains professionnels.

Mais mis à part ceux dont la fonction demande de répondre à des emails à tout instant et en tout lieu, il faut admettre que c’est plus un petit bonus qu’un argument massue, même pour votre serviteur qui doit souvent écrire sur les charmantes tablettes des avions et autres trains. De plus, dans un monde de distraction, n’est-ce pas une forme de luxe – et de plaisir – que de choisir quand activer la connexion ? 

Puce graphique mieux reconnue… mais pas encore assez

Les puces Snapdragon sont reconnues dans le milieu des smartphones pour leur puissance, notamment en matière de graphismes. Si le Snapdragon 835 s’était avéré peu compatible et poussif, ce SD 850 et des drivers mis à jour améliorent notablement l’expérience ludique – on peut passer le temps en avion quand même !

Jeux qui ont fonctionné :

  • Tomb Raider (Steam) : jouable mais des lenteurs (720p minimum ; benchmark intégré à 34,7 i/s [min 13,2-max 60]
  • Rayman Origins (GOG) : jouabilité parfaite (1080p)
  • Dead Cells (Steam) : jouabilité parfaite (1080p)
  • Civilization V (Steam) : démarrage très lent, jeu mou (720p)
  • Trine 2 (Steam) : jouable (720p)

Jeux qui n’ont pas fonctionné :

  • Into the Breach (GOG) : message d’erreur
  • Baldur’s Gate II : Enhanced Edition (GOG) : chargement mais fermeture immédiate
  • Transistor (GOG) : message d’erreur (Open GL 2.0+ requis)

En clair, il reste bien du travail en matière de compatibilité ! Intel a travaillé pendant des années pour produire des pilotes graphiques aussi bien reconnus par les jeux que ceux d’AMD ou Nvidia. Qualcomm doit réaliser un travail similaire. Avec une limite : le SD850 découle d’une puce mobile, un monde avec des compatibilités différentes du monde des PC classiques. Difficile pour nous de dire si certaines API peuvent être rendues compatibles par le biais de mises à jour des pilotes. Dans la négative, il faudra se faire une raison – et puis les gamers ne sont pas la cible de ces machines – mais il serait de bon aloi que Qualcomm planche sur une meilleure prise en charge pour son futur processeur, le Snapdragon 8cx.

Il faut attendre le 8CX

Pas mauvais, le Yoga C630 WOS n’est pas non plus une machine de rêve. L’appareil est sobre mais pas franchement beau, son poids n’est pas impressionnant, sa connectique limitée (même pas de quoi étendre le stockage par Micro USB). Et c’est peut-être ce qui manque encore un peu dans l’écosystème PC/Snapdragon : un super portable qui sublime la plateforme – pourquoi pas un PC portable aux dimensions standards mais avec une super batterie de 30h de fonctionnement ?

L’absence d’une telle machine s’explique sans doute par la plateforme elle-même : quoi que meilleur que le Snapdragon 835, le SD 850 n’est pas encore à même de faire la différence Qualcomm et Lenovo attendent sans nul doute la sortie de la « vraie » puce PC, à savoir le 8cx dont nous vous avons déjà parlé. Un processeur qui pourrait faire la différence… si le prix est attractif.

Prix officiels de lancement aux USA (en dollars) :

– $859 : 4Go/128
– $939 : 8Go/128
– $999 : 8Go/256

Or, c’est là où nous doutons : les prix des versions US du C630 sont bien trop élevés au regard des compromis que la plateforme impose. Non seulement le Snapdragon 8cx (que nous avons rapidement pris en main) devra taper fort en matière de performances et d’endurance (et de compatibilité logicielle !), mais Qualcomm devra aussi faire un (gros) effort de prix sur sa plateforme afin de convaincre. Intel et AMD ne tremblent pas encore…

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