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Test : La Nintendo 3DS ne justifie pas (encore) ses 250 euros

La nouvelle console de Nintendo apporte de nombreuses améliorations, voire des nouveautés, mais sacrifie l’essentiel : le confort et l’autonomie.

L'avis de 01net.com

Nintendo Co Ltd Nintendo 3DS

Les plus

  • + Le jeu en relief, sans lunettes
  • + Un stick analogique
  • + 4 boutons en façade
  • + La puissance en hausse
  • + L'ergonomie familière
  • + Les photos en 3D
  • + Un catalogue prometteur
  • + Nombreuses fonctions

Les moins

  • - Quid de la batterie ?
  • - L'écran peut fatiguer les yeux

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 24/03/2011

Voir le verdict

Fiche technique

Nintendo Co Ltd Nintendo 3DS

Puce graphique DMP Pica200
Autonomie annoncée en jeu 4 h 30 mn
Voir la fiche complète

Nintendo Co Ltd Nintendo 3DS : la promesse

Avec la 3DS, qui sort en France demain, 25 mars, la firme de Kyoto a conservé les bases de la DS Lite, mais en boostant ses performances techniques, et surtout en ajoutant un écran 16/9 3D stéréoscopique qui ne nécessite pas de lunettes. Le credo de la marque : montrer que ça marche et que, une fois de plus, Nintendo mêle innovation, intuition et évidence.

Nintendo Co Ltd Nintendo 3DS : la réalité

Lorsque vous verrez une 3DS pour la première fois, recueillez-vous un instant : avec la sortie de cette console, c’est toute une page de l’histoire de Nintendo qui se tourne, et un esprit qui s’évapore. De la première Game Boy à la Wii en passant par la 3DS, la firme avait imposé une manière de penser la technologie qui lui était propre, la « pensée latérale », ou – le terme s’emploie vraiment – le « nintendoïsme ».
Il s’agissait de détourner des technologies existantes pour concevoir des consoles simples, pratiques et à bas prix. Les Game & Watch conçus avec des écrans de montre, la Game Boy et sa monochromie jaunâtre, la Nintendo DS avec ses deux coprocesseurs à basse performance avaient ainsi toujours fait passer l’autonomie avant l’esbroufe visuelle. Mais, avec la Nintendo 3DS, pour la première fois depuis la Nintendo 64, la firme de Kyoto met les muscles avant le cerveau et commercialise une console aussi impressionnante au premier regard que peu pratique au quotidien.
Il faut même un effort d’imagination pour se persuader que la 3DS n’est pas le successeur de la PSP. Affichage stéréoscopique pour technophile, graphismes équivalents à ceux d’une PS2, prix élevé (250 euros) et autonomie dramatique (environ 2 h 40 min à pleine puissance) : on croirait découvrir le nouveau modèle de la portable de Sony ! 

Le lapin dans le chapeau

Entendons-nous bien : le « wow factor » est incontestable. La quasi-totalité des personnes auxquelles nous avons montré la console se sont d’abord extasiées sur son affichage en relief sans lunettes. La technologie n’a en elle-même rien de neuf, on la trouvait déjà sur certains appareils photo dès 2009. Mais, depuis, le prix des écrans stéréoscopiques a baissé, et Nintendo est le premier à démocratiser cette technologie, adoptant ainsi, de fait, un rendu qui peut parfois sembler relever de la magie. Comme une fenêtre dans la console, l’écran laisse voir la profondeur de la scène, les différents plans de l’action et, dans de rares cas, comme Nintendogs + Cats, offre même quelques effets de jaillissement encore plus spectaculaires.
Si on l’est incontestablement impressionné, il n’en va pas de même pour tous les jeux. Pour un Super Street Fighter IV Edition 3D au rendu exemplaire, combien de titres offriront un relief bancal ou mal exploité ? Il suffit d’un angle inadapté ou de scories graphiques comme les effets d’escalier dans Ridge Racer pour que l’effet perde soudain de son intérêt, de son naturel et surtout de son confort.

Le second effet Kiss Cool

Or la seconde impression avec la console est justement, souvent, la plus négative : passé la surprise devant cet affichage apparaissent les nombreuses contraintes qui l’accompagnent, comme l’angle de vision très étroit, les clignotements au moindre mouvement de la tête, la fatigue oculaire puis, pour les plus sensibles des yeux – l’auteur de ces lignes en fait partie –, la vision qui se trouble, la vue qui baisse en une vingtaine de minutes et, dans de rares cas, des maux de tête.
La 3D peut déjà être irritante sur un film de 1 h 30 min et sur grand écran, elle devient presque fatale pour les yeux sur un si petit écran et avec un affichage riche et complexe comme celui des jeux. Nintendo, chantre du confort et de la simplicité, propose une fonction déconcertante voire inconfortable.
Même si la firme de Kyoto a fait de la 3D son argument principal, on peut heureusement la désactiver, grâce à une réglette d’intensité fort bienvenue. Une fois la stéréoscopie mise de côté, on découvre ce qu’est vraiment la 3DS : une Nintendo DS 2 équipée d’un processeur dix fois plus puissant que la première, d’un écran supérieur au format 16/9, de nouvelles fonctions de partage de jeux et d’un nouveau stick analogique fin, plat, confortable et précis, qui permet de redécouvrir les jeux d’exploration. L’ergonomie générale est presque en tout point semblable à celle de la DS Lite, même si la croix et les boutons de tranche paraissent désormais plus petits et que la prise en main est nettement moins confortable.

Le plein de fonctions expérimentales
De la première DS, Nintendo a surtout conservé l’association d’un double écran et d’un stylet pour le contrôle tactile. Cette combinaison reste la marque de la firme, et, après avoir ouvert la voie à des jeux d’une rare créativité sur la DS, elle devrait permettre d’autres expérimentations sur la 3DS. Ce devrait être le cas de Steel Diver, jeu de sous-marin qui met à profit plusieurs atouts de la console et qui apparaît comme le titre le plus singulier de sa jeune existence.
Comme la DSi, la nouvelle portable de Nintendo s’offre plusieurs fonctions multimédias, particulièrement originales, comme la prise de photo en 3D (au grain épouvantable en intérieur), la réalité augmentée (qui offre les mini-jeux les plus bluffants) ou l’affichage de bandes-annonces ou d’émissions en relief (non testé, car pas encore mis en place).
A quoi s’ajoute un service de distribution numérique de vieux jeux de la Game Boy, de la Game Boy Advance et de la Game Gear qui devrait ouvrir au printemps.

Liaison sociale dangereuse

Le Street Pass, à propos duquel Nintendo a beaucoup communiqué, passe quant à lui pour une curiosité. Installer une connectivité dormante sur les 3DS pour qu’elles puissent communiquer entre elles ? Excellente idée sur le papier. Mais, au lieu de vous alerter de la présence d’un joueur dans votre environnement, elle se contente de disputer des matchs virtuels automatisés avec celui-ci, matchs dont vous découvrez le résultat à votre retour en jeu. Original, certes, mais… l’intérêt est peu évident. A l’heure du tout-communautaire, on aurait préféré de vraies fonctions sociales avancées : Apple, Microsoft et Sony y sont tous passés, et Nintendo fait – déjà – figure de retardataire, alors même que sa console sort tout juste.

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