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Spam fatal

Un peu de détente en période estivale ne nuit pas ! Cet été, Micro Hebdo vous invite donc à suivre les aventures cyberdélirantes de la journaliste…

Un peu de détente en période estivale ne nuit pas ! Cet été, Micro Hebdo vous invite donc à suivre les aventures cyberdélirantes de la journaliste Amandine Cramoise, dans lesquelles les nouvelles
technologies, les meilleures comme les pires, occupent une place très importante. Cette nouvelle en trois parties nous donne l’occasion de vous livrer les clés du jargon high-tech. Une façon de découvrir plein de termes et d’expressions, parfois à
la limite de l’argot, utilisés par les accros et… les geek. C’est aussi l’occasion de vous remuer les méninges avec nos traditionnels concours d’été, et de gagner plein de lots… à condition de répondre juste. N’ayez pas peur de la
difficulté apparente des énigmes. Il suffit de savoir lire, écrire et compter. Rien de plus. Rejoignez-nous sur le forum
http://forum.microhebdo.com pour partager des indices. Bonne lecture et bonne chance !

Le coup du balai russe

Résumé des épisodes précédents (parus dans Micro Hebdo 482-483 et 484-485)La journaliste Amandine Cramoise et son ami informaticien Serge ont appris à Londres l’existence d’un réseau de cybermafia. De retour à Paris, ils se rendent compte que l’appartement de la journaliste a été visité par des
malfrats envoyés par une agence mystérieuse. Amandine est alors enlevée par deux étrangers.– 1 –


Le 26 mai, dans la banlieue de MoscouPiotr Savitzkov porte le petit verre transparent à ses lèvres. La bouteille de vodka a pris un coup sévère. Machinalement, le Russe estime le temps nécessaire pour la vider, à son rythme. Trois heures, pas plus. Ensuite, il sera
mûr pour une sieste, étalé de tout son long sur le divan, sans ôter ses bottes, comme d’habitude.Son regard trouble tente de fixer au loin les coupoles du Kremlin chatouillant les derniers rayons de soleil printanier. Puis, il observe l’immense salle grise en contrebas de la cage de verre, qui lui tient lieu de bureau. Ses
hommes, des experts aguerris en sécurité informatique, la plupart issus des rangs du FSB, s’activent, scotchés devant leurs écrans. Dans cet ancien hangar de tracteurs soviétiques, des milliers de souches virales arrivent via le
backbone que Savitzkov s’est offert. Les souches transitent par la forêt de hubs reliant les PC en Ethernet, et sont analysées 24 heures sur 24. Au fond, le mur est recouvert de racks de
serveurs.


Ses ingénieurs mettent, en moyenne, moins d’une heure pour coder les patches aussitôt intégrés aux mises à jour. Celles-ci sont déployées en temps réel vers les millions de PC de ses clients, dans le monde entier.


Chaque semaine, le nom et la photo de l’ingénieur qui a programmé le plus de correctifs est affiché à l’endroit où, il y a quinze ans, trônait le portrait officiel de Gorbatchev. Le jeune Savitzkov, à peine 25 ans, aime les
blagues : un pied de nez au culte de la personnalité.


Il savoure sa réussite, lui, l’ancien hard gamer. Il se souvient des hurlements qu’il poussait quand le réseau laguait pendant qu’il fraguait avec sa team contre les Yankees.
C’était ses débuts avec l’univers ensorcelant de l’informatique. Il avait passé des nuits entières à jouer à Counter-Strike, le célèbre mod de Half-Life, et en était devenu un virtuose, à force de pratique, avec une affection pour la
map Italie, celle des poulets.


Revenu à la réalité, Savitzkov compte les petits verres de vodka éparpillés sur les desks de ses employés. ‘ Des ivrognes jeunes et géniaux ‘, songe-t-il, sans la moindre
amertume, assumant son penchant pour la ‘ petite eau ‘.


Le ‘ dong ‘ de sa messagerie retentit. Les en-têtes des mails s’affichent. Enfin ! Il commençait à douter de ce Patterson, sa taupe anglaise. La réputation
d’agent double des Britanniques n’est plus à faire, il ne le sait que trop : il lui a fallu d’infinies ruses pour s’assurer de la fiabilité de son agent. Néanmoins, par prudence, Savitzkov vérifie d’abord la source des mails. Les Return-Path et
le domaine concordent. Les messages proviennent bien d’Angleterre, depuis la banlieue de Londres.


Penché sur son écran, le Russe ouvre un par un les courriels et joue de la molette de la souris afin d’en parcourir les contenus. ‘ Karacho ! ‘
s’écrie-t-il. Il saisit la bouteille et se ressert un verre. Les screens en pj s’affichent avec netteté : des bitmap
png en haute def sur lesquelles figurent les abréviations des entreprises
cotées en bourse.


Il le sait, son équipe n’est pas encore capable de décrypter les images avec un taux de réussite de cent pour cent. Les algos ne sont pas au point. C’est pourquoi il a dû se résoudre à placer des taupes
chez les spammeurs. Un jeu risqué, mais essentiel pour son business.Sous la dernière capture, le texte envoyé par Patterson indique que la prochaine vague de pourriels est prévue pour le vendredi 1er juin. Voilà l’info qu’il attendait.


Cette semaine d’avance va lui laisser le temps de peaufiner son buzz en inondant le Net de messages d’alerte : avant même que les millions d’internautes n’aient reçu les spams émanant des Anglais, sa société
postera des bulletins d’alerte
localisés sur tous ses sites. La suite ? De la routine : la presse relayera l’info, avec, à la clé, une campagne de pub pour ses produits de sécurité… et tout ça sans
débourser un rouble !


Quand Savitzkov clique sur le dernier mail, les pupilles de ses yeux injectés de sang se dilatent. Le petit verre tombe de sa main. Les quatre lettres de sa propre société apparaissent dans la dernière image. Il n’achèvera pas la
bouteille ce soir…– 2 –


Le même jour, à Antony


‘ Le colis est bien au chaud ‘, chuchote le moustachu dans le mobile, dès qu’il a reconnu la voix rauque de son patron. Curieuse, cette manie de parler à voix basse, pense-t-il, sans
pouvoir s’en empêcher. Sans doute est-ce le fait d’être dans ce pavillon d’Antony, dans la pénombre, où il ne perçoit que le souffle de son acolyte reprenant haleine après avoir transporté la fille. Elle n’est pas charpentée, mais il fallait bien
trimbaler la cinquantaine de kilos !


 ?” OK, bon boulot les gars, réplique la voix dans le téléphone. Faites gaffe, cette journaliste n’est pas idiote. Elle a réussi à planter les hommes de l’Agence. Des vrais branques, ces
barbouzes français… Fouillez-la et récupérez le max d’infos. Tout peut être utile. Je dis bien tout !



 ?” Reçu fort et clair, chef. On a embarqué son portable, son mobile et son Blackberry. On va passer le tout à la moulinette.‘ Toi, tu t’occupes du Blackberry, je vais jeter un coup d’?”il au PC de la fille, on verra le reste ensuite ‘, ordonne le moustachu à son comparse, un grand maigre, déjà occupé à
papouiller le corps svelte d’Amandine. Beau brin de fille, mais pas question de la peloter. Le boss a été catégorique : ‘ Du travail de pro, pas d’extra ! ‘


Le moustachu boote le PC. L’OS affiche un dialogue d’erreur. ‘ Ça commence mal, le système semble vérolé, s’exclame-t-il. Pas le
temps de fixer le bug, bien que son passé de bidouilleur l’y incite.


Délicatement, il extrait de sa mallette un mini-disque dur, modèle 2 pouces acheté en OEM puis recarossé. Il le plugue à la prise FireWire du portable de la fille et lance un
ghost
complet en tâche de fond. ‘ Vu les perfs lamentables du drive, ça risque de ramer un max ‘, pense-t-il. Il aurait pu transférer les données par câble vers son ultraportable, un
modèle customisé par ses soins : il a remplacé le combo DVD par un second pack de batterie. De toute façon, le back up via le disque externe est nettement plus speed.


Le grand maigre achève de fouiller Amandine. Rien sur elle, mis à part des clés et un bracelet kitch métallise en forme de cylindre. Il ne prend pas la peine de lui ôter.


 ?” J’en fais quoi ?, demande-t-il au moustachu.


 ?” Attache-lui les poignets et emmène-la à la cave. J’ai inspecté l’endroit, c’est bon. Ne la bâillonne pas. Elle peut gueuler tant qu’elle veut, ici c’est un cimetière. Et j’ai pas envie qu’elle
s’étouffe.
– 3 –


La petite lucarne laisse filtrer assez de lumière pour que la captive constate le vide absolu autour d’elle. Impossible de filer. Elle se voit mal escalader le mur avec les poignets liés, et grignoter les barreaux de la fenêtre à 2
mètres du sol !


Elle tend l’oreille. Pas un bruit. Les mecs ont raison : c’est un vrai cimetière puant le moisi. La solution est ailleurs. Par miracle, son ‘ peloteur ‘ a omis de lui confisquer
son bracelet. Certains hommes ne font guère attention aux coquetteries des femmes. Amandine se souvient nettement du jour où Serge le lui avait offert durant leur escale à Tokyo, il y a deux mois. Et quel bracelet ! L’intérieur loge un
smartphone miniaturisé, doté d’une puce qui devrait bien l’aider… s’il fonctionne.


Et toujours la même question revient : qui sont ces hommes ? A coup sûr, pas les types qui ont placé le mouchard chez elle. Ils l’auraient embarquée tout de suite. Alors qui, et pour quoi faire ?– 4 –


‘ Pffff, elle n’a même pas activé le firewall, vocifère le moustachu. En listant le dossier Musique, il reste stupéfait par la quantité de MP3. Il jette un
coup d’?”il aux tags. ‘ Hé ! hé !, la rockeuse se fournit chez les Russkofs, à bas prix. Les fichiers sont nickels, encodés en 192 kbits par seconde. Un bitrate
correct. ‘
Puis il checke les mails, toutes les boîtes. Rien d’instructif, si ce n’est des pseudos et des passwords conservés dans un dossier ‘ A
garder ‘
. C’est une vraie accro à MSN, aux forums, à Meetic, eBay… Il y a de quoi tracer une existence parallèle bien remplie.


Il consulte le journal d’enregistrement des tchates MSN. Des échanges sans intérêt, pas plus que les pseudos des contacts ne lui fournissent le moindre indice. Par acquit de conscience, il décide de se connecter à
l’un des forums qu’elle fréquente. ‘ Evidemment, pense-t-il, le plus simple serait d’interroger directement la fille, mais cette visite virtuelle l’émoustille. ‘ Il jette un regard
vers le grand maigre. Il roupille la bouche entrouverte…
‘ Fais dodo, mon binôme. ‘


Au sous-sol, Amandine a réussi à défaire le bracelet tant bien que mal. Ses poignets la font souffrir. Avec le pied, elle retourne le cylindre métallisé de manière à voir l’intérieur où se trouve le smartphone.
‘ C’est maintenant ou jamais de me la jouer Tom Cruise dans Mission Impossible, songe-t-elle, en fronçant les sourcils. Et pas le moment de choper une migraine. ‘ Se
concentrant, elle mémorise l’emplacement et la fonction de chaque touche de l’appareil, car elle va devoir les utiliser en aveugle avec les doigts de ses mains ligotées dans le dos.– 5 –


Le moustachu pianote sur le clavier le temps d’une cigarette pour se connecter au forum d’?”nologie que la fille semble fréquenter assidûment. Le cookie n’étant pas effacé, il n’a même pas besoin de taper le pseudo et le
mdp. Il découvre qu’elle officie en tant que modo bénévole, comme c’est la règle chez les anges gardiens de ces lieux de discussion. Son compte indique 42 541 posts depuis 2002. Elle a banni une
centaine de membres, le plus souvent pour trollage ou pour flood. Quant à son profil, il présente une fiche anodine, mis à part son avatar : un montage graphique de bouteille à la mer avec un
petit smiley à la place du bouchon. Amusant. La signature aussi le fait sourire : ‘ Le côte-rôtie, c’est du tout cuit. ‘


Il clique sur la catégorie des mp et parcourt plusieurs dizaines de posts sans intérêt, mêlant des insultes proférées par les bannis, topics tous cadenassés, des demandes d’infos sur tel cru
et des prises de rendez-vous dont la dernière remonte à trois jours.


Son attention est attirée par l’intitulé ‘ Vodka vote K ‘ d’un échange privé avec un certain Julien As. Il en découvre le contenu édifiant… quand un vacarme de bris de glace
et la vision de quatre cagoulés, habillés en techniciens EDF, pointant leurs calibres sur sa poitrine l’obligent à lever les bras. Certains détails dans l’accoutrement des assaillants lui font deviner qu’il ne s’agit pas de la brigade Antigang. Mais
comment ont-ils pu trouver cet endroit ? Qui les a balancés ?


Amandine se plante face à lui : ‘ Tu diras à ton acolyte aux mains baladeuses qu’il ne faut jamais oublier les petits détails. ‘ – 6 –


Quelques minutes plus tôt, la journaliste s’est allongée sur le dos, à même le sol humide de la cave. Ses doigts cherchent le bracelet et effleurent les petits boutons. Amandine récite mentalement la séquence de touches qu’elle
doit composer, ainsi que les actions à effectuer : allumer l’appareil ; activer la fonction GPS, celle qui lui permettra de noter les coordonnées de l’endroit où elle se trouve ; se retourner pour mémoriser les valeurs ;
reprendre sa position couchée ; passer en mode appel ; composer le numéro de mobile de Serge ; prier pour qu’il réponde ; se retourner encore une fois de façon que sa bouche soit le plus près possible du bracelet et chuchoter la
position GPS à Serge ; éteindre et remettre le bracelet ; et patienter. Rien que ça.– 7 –


Quand son mobile sonne, Serge saute dessus. L’appel provient du bracelet d’Amandine ! La voix à peine audible résume d’une traite les événements. Il note soigneusement les coordonnées GPS qu’elle lui dicte.
‘ On arrive ‘, termine-t-il. Mais, dans son esprit, il n’est pas question de mettre les flics dans le coup.


Serge compose un numéro très spécial : celui de Jacques Baudard, pour le moins surpris. Le deal que lui propose l’informaticien ne se négocie pas. En échange de la discrétion absolue sur les activités de l’Agence ?” la
perquisition ratée ?” l’équipe de barbouzes doit libérer la journaliste. ‘ On sera quitte ‘, lâche Serge.


Vingt minutes plus tard, deux camionnettes EDF bloquent l’accès de la rue des mimosas à Antony. Une équipe de faux électriciens donne l’assaut de la maison. Deux vitres brisées, pas un seul coup de feu. Du travail de
professionnels.


Baudard se penche vers le moustachu et le fixe les yeux dans les yeux : ‘ Pour qui tu roules ? Crache ta Valda, j’ai pas le temps de prendre le thé ! ‘ Le
moustachu lui lance un regard noir. ‘ Ta bécane va me le dire ‘, ricane Baudard, avant de lui décocher une manchette qui le plonge dans un sommeil forcé. Quant au grand maigre, il a déjà eu son compte.


Amandine piaffe d’impatience de savoir qui est qui. Le rôle de l’Agence, elle le connaît, Serge lui a raconté. Baudard est commandité par un réseau de banques américaines ; son officine a été chargée de remonter la
filière anglaise via ce John Patterson qu’ils ont rencontré à Londres.


L’ultraportable du moustachu livre rapidement les infos : il a modifié l’extension d’un fichier texte en changeant le.doc en.psd. Un maquillage grossier de sa part parce qu’un fichier psd de
39 Ko, c’est quasiment impossible. Les fichiers de Photoshop pèsent bien plus lourd. Jacques Baudard remet l’extension originale et peut ouvrir le texte.


La liste des noms apparaît. Micha Hardinsky, Dimitri Tcherbine, Viktor Guba… Que des noms russes, dont certains qu’il a déjà lus ailleurs… dans la liste des pontes de la mafia moscovite.
‘ Outche !Il va falloir s’évaporer fissa ! ‘, lâche-t-il. Ces gens-là savent manier les tessons de bouteilles et laisser des marques indélébiles sur leurs proies. Baudard n’a aucune envie de
finir le reste de ses jours avec la joue entaillée, un ?”il en moins ou, pire, plongé vivant dans un bloc de ciment.– 8 –


L’ambassade de Russie est déserte en ce dimanche de Pentecôte. Une poignée de gardes parcourt les couloirs. Le maître des lieux se gratte l’intérieur de la narine, un signe d’agacement chez lui, qui tourne à la manie. Affalé dans
un fauteuil trop grand pour lui, il écoute ses interlocuteurs. Une jeune femme, journaliste, flanquée d’un informaticien. Amandine pose devant lui une série de photos :


 ?” Monsieur l’ambassadeur, je tiens en lieu sûr les originaux de ces clichés numériques. Il s’agit des hommes qui m’ont kidnappée. Ce sont vos hommes !, dit-elle en insistant sur la dernière
phrase. J’ai expédié une lettre à mon avocat et à mon rédacteur en chef. Ils sauront quoi faire s’il nous arrive quelque chose.


Le petit homme chauve, représentant officiel de l’immense Russie, se tasse un peu plus.


 ?” Poursuivez, mademoiselle.


 ?” J’ai aussi en ma possession la liste des membres d’organisations criminelles de votre pays, qui s’apprêtent à lancer une vaste opération mafieuse dans les jours prochains.


Quelques secondes passent, martelées par le tic-tac de l’horloge.


 ?” Que proposez-vous ? questionne le petit chauve, les coudes désormais appuyés sur le bureau.


 ?” Un échange. Les noms des organisations, le rôle exact des Anglais…
et ma parole que je ne divulguerai ni les agissements de vos services spéciaux ni l’existence de cet entretien.


En quittant l’ambassade, Amandine vole sur un nuage. ‘ Mon enquête est bouclée ! Il ne me reste plus qu’à l’écrire… ‘– 9 –


Mercredi 30 mai


Sur ordre personnel du maître du Kremlin, les agents du FSB arrêtent les chefs de la mafia… enfin, quelques-uns. Le même jour, en une du quotidien qui l’emploie, paraît l’article d’Amandine Cramoise. Le titre s’étale en
grosses lettres : ‘ Coup de balais russes ‘. Toutes les agences de presse et sites Internet d’information en publient des extraits.


Dans son bureau, Baudard lit l’enquête d’une traite et sourit. Serge Lambert a tenu parole : l’article ne dit mot sur l’Agence.


A quelques centaines de mètres de là, un petit chauve, plongé dans la même lecture, esquisse aussi un sourire, mais pas pour les mêmes raisons.


Tendant le message de félicitations de son président, Vladimir Poutine, il s’adresse en russe à ses deux premiers attachés assis à côté d’un troisième homme qu’ils ne connaissent pas :


 ?” Les Américains ont mordu à l’hameçon. Bush est satisfait, c’est l’essentiel. Nous lui avons jeté en pâture quelques petits poissons, des mafieux moscovites de seconde catégorie.


Les deux attachés croisent leurs regards, sans comprendre.


 ?” Mes amis, confie l’ambassadeur russe. Il s’agit d’une opération de diversion afin d’occuper les services américains. Cette journaliste française nous a bien aidés, sans savoir
que ‘ nous ‘ tirions les ficelles. La vraie bataille se joue ailleurs : nos intérêts pétroliers avec l’Iran. Pour cela, nous devons activer d’autres réseaux ‘ officieux ‘ avec une extrême
discrétion
, achève-t-il en posant l’index sur ses lèvres.


Lentement, l’ambassadeur se tourne vers le troisième homme : ‘ Monsieur Serge Lambert, puis-je vous appeler Sergueï ?


Le Français opine.


 ?” Sergueï, vous avez brillamment accompli votre mission. Le Président vous promeut colonel. Et voici le code d’un compte en Suisse. Un million de dollars y a été déposé à votre
intention. ‘
Fin

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Ivan Roux