Avec le Power Mac G5, Apple propose le premier ordinateur de bureau 64 bits pour le grand public. Voyage au c?”ur d’un micro pas comme les autres.
Il faut bien l’admettre : dans le domaine des ordinateurs de bureau, Apple était à la traîne du monde PC ces dernières années. Le PowerPC G4 plafonnait à 1,4 GHz quand le Pentium 4 dépassait les 3 GHz, et certaines technologies largement répandues sur les PC (USB 2.0, Ultra ATA/ 133) n’étaient pas implantées sur les configurations haut de gamme. Aussi, Apple a mis les bouchées doubles. Le résultat ? Le Power Mac G5, présenté fin juin. Nouvel étendard de la firme à la Pomme, cet ordinateur est doté d’un processeur 64 bits, le PowerPC G5, et des technologies les plus pointues du moment.Avantage des puces 64 bits sur les 32 bits de type P4 ou Athlon : traiter deux fois plus de données dans un même cycle d’horloge et gérer des milliers de gigaoctets de mémoire ! Et pour prouver qu’il proposait bien ‘ l’ordinateur de bureau le plus rapide du monde ‘, Steve Jobs, le patron d’Apple, a effectué des tests comparatifs entre son Power Mac G5 biprocesseur à 2 GHz et la station biprocesseur Xeon à 3,06 GHz, de Dell. Bilan : des gains de vitesse de 100 % pour des traitements sous Photoshop et de 40 % pour des conversions de vidéos en MPeg2, en faveur du Power Mac G5, bien sûr ! Les uniques rivales d’Apple se trouvent du côté des onéreuses stations de travail Unix. En attendant l’Athlon 64, prévu pour septembre.
Une puissance de calcul phénoménale Le PowerPC G5 qui équipe les nouveaux Power Mac marque une double rupture. Apple délaisse les puces 32 bits de Motorola (G3, G4…) au profit d’un processeur 64 bits mis au point par IBM, le PowerPC G5, dérivé du Power 4, utilisé dans certains serveurs d’entreprise. Sa fréquence d’horloge n’est pas très élevée : de 1,6 à 2 GHz, contre 3,2 GHz pour les derniers Pentium 4. Mais l’architecture 64 bits fait toute la différence avec des puces 32 bits ; la quantité des données traitées simultanément est doublée et la quantité de mémoire gérée considérablement augmentée : en théorie, jusqu’à 264 octets, soit 17 milliards de gigaoctets ! En pratique, le PowerPC G5 se ‘ limite ‘ à 242 octets, soit, tout de même, 4 096 Go ! En outre, IBM a intégré au PowerPC G5 l’unité de calcul Altivec du PowerPC G4, qui effectue du traitement en temps réel de données en virgule flottante, pour la 3D, l’audio et la vidéo.
Des interfaces ultrarapides Le Power Mac G5 dispose d’une large palette de connecteurs répartis en façade et à l’arrière : des interfaces USB 2.0, comme sur les PC récents, et FireWire 800, la version haute vitesse du FireWire (800 Mbit/s), mais aussi des ports USB 1.1 et FireWire 400, ce qui permet de connecter la majorité des périphériques du marché. Côté réseaux sans fil, le G5 distance le monde PC, encore très focalisé sur le Wi-Fi 802.11a et b : il dispose d’une antenne pour se connecter à un réseau AirPort Extreme (le petit nom d’Apple pour la norme Wi-Fi 802.11g), avec un débit quatre à cinq fois supérieur à celui du 802.11b. Une carte d’accès supplémentaire est toutefois nécessaire. Autre nouveauté pour Apple, la présence d’une entrée et d’une sortie audio numériques : un apport qui trouvera tout son sens dans un studio d’enregistrement.
Un bus système à 1 GHz Intel avait placé la barre au plus haut avec ses Pentium 4, dotés d’un bus système à 800 MHz. Apple va plus loin : le bus du Power Mac G5 à 2 GHz atteint 1 GHz (800 et 900 MHz pour les versions à 1,6 et 1,8 GHz). Résultat : des transferts ultra-rapides avec les autres composants (chipset, bus d’extension…). En outre, ce bus 64 bits est séparé en deux voies de 32 bits, chacune travaillant dans une seule direction, ce qui accroît la fluidité des transferts. Et dans le modèle à 2 GHz, chaque processeur a son bus, pour éviter les goulets d’étranglement. Comme les PC les plus récents, les Power Mac G5 à 1,8 et 2 GHz utilisent de la mémoire de type DDR-SDRam à 400 MHz. La différence, c’est qu’ils en gèrent jusqu’à 8 Go ! Pour accueillir des cartes d’extension, ces modèles disposent de connecteurs PCI-X, qui offrent un débit huit fois supérieur à celui du bus PCI. Côté graphisme, Apple fait jeu égal avec les PC équipés des cartes nVidia et ATI sur port AGP 8x Pro.
Un air de radiateur ‘ Oubliez le beige ! ‘ s’exclamait Steve Jobs lors du lancement de l’iMac en 1998. Cinq ans plus tard, Apple semble avoir changé de mot d’ordre. Gris, quasiment sans courbes, avec sa façade grillée, le Power Mac G5 ressemble à un radiateur, roulettes en moins ! L’analogie avec un convecteur n’est pas usurpée : pour dissiper la chaleur, qui circule horizontalement dans le boîtier, le Power Mac G5 est équipé de neuf ventilateurs. Un record absolu ! Mais il reste très discret : son volume sonore serait inférieur à 35 dB.
Des disques Serial ATA en standard Les nouveaux Power Mac embarquent des disques durs à la norme Serial ATA. Destinée à remplacer la classique interface IDE, cette technologie supporte un débit de 150 Mo/s en théorie, contre 133 avec les disques Ultra ATA/133. Mais chaque disque du Power Mac G5 dispose de son propre bus de données, ce qui évite les encombrements et permet d’obtenir les performances nécessaires au montage vidéo intensif. La capacité de stockage est confortable : 80 Go sur le modèle à 1,6 GHz, 160 sur les deux autres. Pour la sauvegarde, Apple continue de faire confiance à son fameux SuperDrive, le graveur de DVD-R et de CD de marque Pioneer. Il écrit les DVD en 4X (soit une quinzaine de minutes par galette) et les CD-R en 16X (environ cinq minutes par disque).
Mac OS X toujours en 32 bits Si le PowerPC G5 fonctionne en 64 bits, Mac OS X reste en 32 bits. Même la version 10.3, annoncée pour la fin de l’année et connue sous le nom de code de Panther… Les premiers modèles sont livrés avec Mac OS X 10.2.7, une version modifiée capable de gérer jusqu’à 4 téraoctets de mémoire. En pratique, les programmes devront être adaptés pour bénéficier de cette mémoire pléthorique : Adobe livrera ainsi prochainement un plug-in gratuit pour Photoshop.
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