Souvenez-vous. De longs mois de négociations ont été nécessaires aux producteurs de cinéma et aux fournisseurs d’accès à Internet pour trouver un accord sur la vidéo à la demande (VoD). Fin 2005, il a enfin été décidé que les films seraient disponibles en VoD huit mois et demi après leur sortie en salle, soit deux mois après le DVD. Valable pour une durée de douze mois, cet accord fait à nouveau l’objet de pourparlers entre l’industrie du cinéma et les FAI. Ces derniers souhaitent que les films soient disponibles en VoD en même temps que les DVD. La réponse ne sera pas connue avant fin décembre 2006.En attendant, l’histoire du film Automne, du réalisateur américain Ra’Up McGeee, nous fournit un exemple intéressant de l’intérêt de la diffusion en ligne : si le film est sorti en juin aux Etats-Unis, aucune date n’était programmée pour la France. Aussi, son réalisateur a autorisé Google Video à le diffuser gratuitement, mais uniquement en streaming, dès juillet en France. Résultat : plus de 450 000 Français ont pu voir gracieusement ce polar tourné avec des comédiens français (Laurent Lucas, Irène Jacob…), soit autant d’acheteurs potentiels du DVD. ‘ Sans ce partenariat avec Google, je n’aurais jamais pu faire connaître mon Automne aux spectateurs ‘, a expliqué Ra’Up McGeee, qui reconnaît cependant que sur le plan financier, le pari est risqué.Il l’est d’autant plus que l’internaute peut, par ailleurs, très vite confondre ce qui est légal et ce qui ne l’est pas… Pour preuve : le même Google Video fait l’objet d’une plainte pour ‘ contrefaçon et parasitisme ‘, déposée par Flach Film, producteur du documentaire Le Monde selon Bush, sorti en juin 2004. Le moteur de recherche a proposé des liens vers le téléchargement illégal du film de William Karel, alors que celui-ci est vendu par ailleurs en DVD ou en VoD. Pour éviter que ce type d’incident ne se reproduise, Flach Film a demandé la mise en place d’un système de filtrage pour les contenus soumis à copyright sur Google Video. Le procès est attendu pour février 2007.Pour sa part, BitTorrent, connu pour son logiciel permettant le téléchargement souvent illégal de films et de séries TV, est sur le point de devenir tout à fait respectable. Après lavoir fait cet été avec Warner, il a signé un accord avec des studios de cinéma, des chaînes TV, des producteurs ?” dont la 20th Century Fox, Paramount et MTV ?” lui permettant de distribuer leurs contenus. Mais là, ce ne sera pas gratuit. Rendez-vous en février 2007 pour en savoir plus sur ces nouvelles offres.
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